Formé au club de Saint-Affrique, il revient affronter les meilleurs pour ce 28e Open.
Le jeune joueur Norman Van Den Brande "made in Saint-Affrique" retourne aux sources pour cette 28e édition de l’Open international d’échecs.
Plus de 120 joueurs se retrouvent pour jouer la sixième ronde dans la salle des fêtes. Malgré les déambulations des compétiteurs autour des tables, le silence règne. "Dans un tournoi d’échecs comme celui-ci, où les parties peuvent durer jusqu’à 6 heures, les joueurs se lèvent tout le temps. Ils peuvent aller regarder un ami disputer sa partie, sortir s’aérer…", chuchote le président du club d’échecs de Saint-Affrique, Didier Vignette, tout en slalomant entre les tables.
Justement, table 9, deux hommes s’affrontent dans un duel de concentration. Le plus jeune des deux a quinze ans. Il s’appelle Norman Van Den Brande. "Il a appris à jouer au club du Saint-Affricain quand il avait six ans," explique fièrement Didier Vignette. Aujourd’hui, il vit à Toulouse et y est licencié au club d’échecs.
Petit à petit, il commence timidement à faire sa place dans le milieu des échecs. Lors des championnats de France jeunes en avril dernier, il s’est hissé à la 13e place. Mais c’était une déception pour le Saint-Affricain, il visait un top 10.
Pour son retour dans la ville où tout a commencé, Norman a joué des coups de maître ces premiers jours de compétition. Trois victoires et deux nuls jusqu’à maintenant. Lors des deux parties qui se sont terminées par une égalité, il affrontait des joueurs bien mieux classés que lui (le classement en points Elo aux échecs est semblable à celui de l’ATP au tennis, NDLR).
L’un d’entre eux, Jean-Marc Degraeve, est Grand Maître depuis 1998 (plus haut titre pour un joueur d’échecs) avec plus de 2 500 points. En 2003, il faisait partie des 10 meilleurs joueurs français. Grosse performance donc pour Norman, qui lui possédait 2 033 points Elo au début du tournoi. "Faire une nulle contre un joueur qui a 500 points de plus, c’est très rare, commente le président du club. Il aurait même pu gagner la partie, mais l’expérience de Jean-Marc Degraeve a renversé la tendance, in extremis." Une progression remarquable, qui pourrait lui faire gagner environ 200 points Elo. Mercredi matin, il est donc sixième sur le classement général provisoire, de l’Open international.
Près de 3 h 30 après le début de la partie, Norman Van Den Brande sort de la salle des fêtes, tête baissée, déçu. Il vient de perdre contre Jordan Soret. "C’était pourtant bien parti, j’étais plutôt confiant, confie le jeune homme. Je n’étais vraiment pas loin de la victoire. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, à la fin j’ai complètement craqué."
Il reste confiant : "Je suis déçu, je sais que je ne pourrais pas être dans le top 3 ou 5, mais le top 10 reste jouable. Je vais me concentrer sur cet objectif, il faut rester concentré jusqu’à la fin de la semaine." Il lui reste trois rondes pour remonter dans le classement, puis rendez-vous samedi à 17 h pour la remise des prix et les résultats finals.
On appelle le classement des joueurs d’échecs le classement Elo. C’est un système d’évaluation comparatif, système également utilisé dans le football. Il se situe dans la fourchette 1000-3000 points.
Le Norvégien Magnus Carslen, actuellement champion du monde, détient le plus haut classement Elo de l’histoire des échecs, avec 2889,2 points. Le meilleur joueur français est 2e au classement mondial et il est âgé de 19 ans.
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