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Victime l’été dernier de la prolifération des insectes piqueurs, la commune varoise a opté pour l’installation de bornes anti-moustiques. Une formule qui s’avère efficace
Flash-back, été 2018. Les moustiques envahissent Hyères, dans le Var. Aucun secteur n’est épargné. Des nuées d’insectes empêchent toute présence sur la plage à la nuit tombée, dîner en terrasse devient impossible. Les restaurateurs font grise mine alors que les clients fuient. Dans les campings, des touristes raccourcissent même la durée de leur séjour. L’impact sur l’économie de la ville est sans précédent à cause de la prolifération de ces insectes.
Un an plus tard, la situation s’est profondément améliorée. Si la canicule et le manque de pluie contribuent au combat mené par la municipalité pour réduire la présence des moustiques, le « plan Marshall anti-moustiques » fonctionne. Ce n’est plus la danse de Saint-Guy ni l’afflux d’achat de produits dans les pharmacies ou les parapharmacies.
Pas moins de 154 bornes
Face au phénomène, la commune n’a pas lésiné sur les moyens. « 600 000 e ont été investis. Nous pouvons compter sur des spécialistes (la société Qista) qui ont déjà installé 154 bornes anti-moustiques dans les endroits stratégiques, comme la presqu’île de Giens, la Capte, les Salins, l’Ayguade… Dans ce quartier notamment, il y a un record avec 1 828 moustiques capturés en 30 jours, ce qui fait dire qu’il y a un gîte larvaire dans les environs et qu’il est important d’aller voir chez les particuliers alentours », commente Jean-Pierre Giran, le maire. Et de se satisfaire de recevoir des avis positifs des habitants, professionnels ou vacanciers. « Cette expérience, par son efficacité, devrait faire école », ajoute-t-il.
équipes formées et sur le terrain
Outre l’utilisation de ce nouveau procédé qui permet de capturer et de tuer les moustiques, huit agents de la commune travaillent tout au long de l’année. Comme le précise Rémy Thiebaud, conseiller municipal délégué à la santé, « cette équipe qui a été formée par l’Entente interdépartementale de démoustication à Montpellier réalise des prélèvements réguliers pour étudier les stades larvaires et appliquer les méthodes adéquates. En cas d’éclosion, nous avons recours à l’avion pour procéder à un traitement biologique. » À ce jour et depuis le 14 janvier, quinze interventions aériennes ont été effectuées. Sans compter la possibilité pour l’équipe mobile d’informer les particuliers chez eux.
Plus de 5 millions de moustiques tués
Au niveau de la reproduction, la femelle moustique est d’une efficacité déconcertante. Ces dames moustiques – celles qui piquent – pondent entre 200 et 250 larves. Comme le souligne Fabrice Werber, directeur de la sécurité et de la politique de la Ville, « si l’on considère que jusqu’à présent, 55 000 moustiques ont été absorbés par les bornes, nous avons évité potentiellement la prolifération de 5,4 millions de moustiques. » En ce qui concerne le moustique tigre, la Ville continue à inciter les résidents à éviter tout lieu propice à leur développement (bassins, piscine non entretenue, coupelle de pot de fleurs…). Il est précisé que la durée de vie d’un œuf de moustique peut être de deux ou trois ans.
« Lorsque les organismes de l’État – dont l’Agence régionale de santé – nous ont opposé un veto total au traitement des moustiques adultes, ils ne nous ont pas proposé de solutions ! Pourtant, que ce soit en matière de santé, de confort de la population ou d’impact sur l’économie, il fallait réagir activement », relève Jean-Pierre Giran, le maire. Alors, la solution pour mettre un terme à cette invasion, ce fut à la commune d’Hyères de la trouver. « Nous avons cherché une alternative. Nous savions que de plus petites communes utilisaient des bornes anti-moustiques 100 % écologiques. Une seule société propose ce dispositif, et nous avons fait appel à elle. »
La ville d’Hyères a retenu les bornes anti-moustiques Qista développées par la société aixoise Techno BAM, leader du marché et auréolée de deux récompenses au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas en 2018.
Ces bornes (Smart et Light-BAM) agissent en aspirateurs à moustiques, en simulant la respiration humaine de façon mécanique et moléculaire. Du dioxyde de carbone est dispersé à intervalles réguliers calqués sur le cycle de la respiration humaine, attirant les moustiques femelles en quête de sang. Aspirées, celles-ci sont piégées dans un filet que la société Qista renouvelle.
En brisant les cycles de reproduction des moustiques femelles, capables de pondre 250 œufs durant leur cycle de vie de 29 jours, ces bornes sont susceptibles de faire chuter les piqûres de moustiques de 88 % sur un rayon de 25 à 60 m, selon les espèces.
Les bornes Smart-BAM comptabilisent le nombre de moustiques capturés, réalisent des relevés météorologiques et créent des statistiques. Chaque borne communique avec son utilisateur via une application iOS ou Android.
La ville d’Hyères a obtenu un rabais de 10 % sur le prix public de ces bornes (1 070 e pour une borne et deux mois de traitement ; des consommables sont à rajouter par la suite).
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