Mouvement de colère au sein des employés de la compagnie Océane qui ont décidé de bloquer dans le port les deux navires à passagers habituels. La compagnie ayant obligation d’assurer des navettes, elle a fait venir de Vannes un troisième bateau, mais ne pourra proposer qu’un service minimum de traversée. Et encore, si le mauvais temps qui est annoncé ne vient pas perturber totalement les liaisons.
Ils étaient plus de 50 salariés de la compagnie Océane rassemblés ce vendredi à 9 h 30 pour exprimer leur mécontentement, en réponse à l’appel des organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE CGC). Parmi les revendications, la nécessité de stopper le management « à la Transdev, filiale de Véolia, loin de la réalité du terrain, pour une prise en considération du travail de qualité effectué par l’ensemble des salariés ». « C’est ainsi que quatre directeurs techniques se sont succédé tandis que les directeurs d’armement ne restent pas en poste, la responsable des relations humaines est partie et un autre cadre n’a pas été remplacé… », précise Christophe Kermaidic, délégué syndical CFDT.
Pour Claude Huchet, secrétaire général du même syndicat « lors du dernier arrêt technique du Bangor, une grosse intervention nécessaire n’a pas été effectuée. Plus intéressée par les bénéfices, la compagnie Océane néglige l’entretien des bateaux. Il est nécessaire de mettre en place une politique d’entretien qui ne mette pas en jeu la sécurité et la disponibilité des navires et du matériel d’exploitation, pour un service de qualité auprès de nos usagers insulaires et continentaux ».
Pour Ronan Vallain, chef mécanicien et délégué CFE CGC « il était convenu que nous soyons impliqués dans le volet social de la future délégation de service public (DSP). Nous avions rencontré le président de Région à ce sujet en novembre 2020 mais nous n’avons toujours pas été reçus dans ce cadre et l’actuelle DSP se termine à la fin de l’année. Nous avons organisé plusieurs rencontres avec les quatre maires de l’île qui ont bien conscience de cette situation ». « Marins et sédentaires de la compagnie n’ont pas pour habitude de se mettre en grève toutes les cinq minutes et encore moins tous ensemble, seulement voilà, cette fois la coupe est pleine », conclut Claude Huchet. Une visioconférence, prévue ce vendredi avec Patrick Lejeune, directeur du site de la Compagnie Océane de Belle-Ile, n’a donné aucun résultat. « En ce premier jour de mouvement social qui a mobilisé près de 100 % des effectifs de la Compagnie Océane sur tous les sites et toutes les lignes, nous avons eu cet après-midi une réunion avec la direction. Cette dernière ne nous a fait aucune proposition pour sortir du conflit. Le mouvement de grève se poursuit.pour essayer de reprendre le dialogue», ont déclaré les syndicats en fin de soirée, vendredi.
« Bien que les syndicats et la direction n’ont pas pu se mettre d’accord à l’issue des négociations annuelles obligatoires, les salariés verront bien leurs salaires augmenter à partir du 1er janvier 2022 : 2,5% pour les marins et 3% pour les équipes à terre dont les rémunérations sont les plus basses », indique la Compagnie Océane.
« Les négociations annuelles se font toujours en se basant sur l’inflation de
l’année précédente. Nous avons proposé des augmentations qui tiennent compte de l’indice d’inflation cumulée sur les deux dernières années et qui vont au-delà », précise Patrick Lejeune, directeur de la Compagnie Océane.
Pour le directeur, l’échec des négociations ne doit pas pénaliser les salariés de la Compagnie Océane : « Nous avons fait, pour tous les salariés confondus, une ultime proposition au-dessus de la référence habituelle d’inflation en 2021, en ligne avec les augmentations de la profession. Nous ne commentons pas l’échec des négociations mais nous voulons agir, vite, pour préserver le pouvoir d’achat des salariés en 2022. »
La Compagnie Océane prend des dispositions pour assurer un service minimum avec des moyens de substitution. « La direction reste néanmoins en contact avec les organisations syndicales en vue de trouver une sortie à ce mouvement social », souligne la compagnie.
Les liaisons assurées du vendredi 11 au dimanche 13 mars : bateau au départ de Le Palais à 9 h 15 et 17 h et de Quiberon à 10 h et 17 h 45. Lundi 14 mars, départ de Le Palais à 6 h 30 et 17 h, et de Quiberon à 8 h et 17 h 45.

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