La reprise immobilière est au rendezvous à Montpellier comme dans sa périphérie. Au ralenti depuis deux ans, le marché du neuf renaît de ses cendres. Dans l’ancien, la qualité du bâti étant très hétérogène, les affaires sont à saisir un peu partout, malgré des tarifs moyens encore élevés.
Le tissu urbain montpelliérain (ici quartier Port-Marianne), ne cesse de s'étendre vers la Méditerranée.
David Maugendre/FishEye/Andia pour L'Express
Où s’arrêtera Montpellier? Lancé dans une course vers la Méditerranée, son tissu urbain grignote inexorablement les parcelles de terrain encore disponibles au sud-est de la commune, au risque de faire basculer le centre de gravité de la préfecture de l’Hérault vers les rives du Lez et Port-Marianne, mettent en garde les professionnels de l’immobilier, voire de “créer une ville à deux vitesses”, prévient Barthélemy Renouard de l’agence Unik Immobilier.
NOTRE DOSSIER >> Spécial immobilier
“Le déséquilibre est de plus en plus patent entre des secteurs géographiques où domine un bâti vieilli et mal entretenu – le centre-ville et le nord de la commune notamment – et certains quartiers pimpants voire flambant neufs qui recueillent les suffrages des ménages aisés”, confirme Me Emmanuel Dossa, notaire à Montpellier.
Force est de constater que le long de l’avenue Raymond-Dugrand, autour de la place Pablo-Picasso ou vers le rond-point de Richter, les luxueux “gestes architecturaux” se multiplient. Le dernier projet en date est la “folie” du japonais Sou Fujimoto: l’Arbre blanc, une tour de 17 étages aux allures de mille-feuille.
>> Découvrez les prix de l’immobilier en 2016 dans 672 villes de France
>> Et aussi: les prix de l’immobilier en 2016 à Paris
>> Et aussi : les prix de l’immobilier en 2016 en Ile-de-France
Elle hébergera 110 appartements de grand standing ouverts sur des terrasses, commercialisés entre 4500¤ et 5000¤ le mètre carré. Livrable au printemps 2018, ce énième bâtiment de prestige sorti de terre dans le sud-est de la ville comprendra un restaurant, une galerie d’art, et “un atelier de jeunes artistes”, annonce la plaquette de vente. Signe de la santé recouvrée de l’immobilier neuf, boosté par la nouvelle loi de défiscalisation Pinel: la quasi-totalité des logements de l’Arbre blanc ont déjà été achetés sur plan!
“Pendant ce temps, certains secteurs de l’Ecusson ou de l’ouest montpelliérain continuent de souffrir de problèmes d’insalubrité”, râle un agent immobilier. “En centre-ville, le marché est lui aussi à deux vitesses, poursuit Me Emmanuel Dossa. Les ménages en situation précaire se logent dans de l’ancien en mauvais état qui se négocie à 2000¤ le mètre carré, tandis que les plus aisés s’isolent dans des résidences de standing et des hôtels particuliers sécurisés dont les tarifs tutoient les 4000¤ le mètre carré”, constate-t-il.
Appartements d'exception ou petites surfaces louées par des étudiants, le centre-ville ne connaît pas la demi-mesure.
© / David Maugendre/FishEye/Andia pour L'Express
Des moyennes tarifaires qui grimpent encore d’un cran pour les biens d’exception: le long de l’avenue Saint-Charles, dans la résidence du même nom, les appartements de prestige s’échangent par le bouche-à-oreille à plus de 5000¤ le mètre carré. Quant aux ensembles neufs de l’hypercentre, ils sont si rares que leurs prix s’envolent: avenue Saint-Lazare, au coeur du Jardin des Beaux-Arts, résidence aux lignes épurées, “ourlée d’un parc généreusement végétalisé” (sic), les appartements s’arrachent entre 4800¤ et 5600¤ le mètre carré.
En bonne logique, les primo-accédants et les familles montpelliéraines au budget serré sont condamnés à prospecter ailleurs: dans le nord de la commune, à Aiguelongue ou vers le Lez et le Verdanson, notamment. En cherchant bien, on y déniche des maisons et des appartements semi-récents en bon état à des tarifs moyens qui vont de 2000¤ à 2500¤ le mètre carré. Comme ce 60-m2 lumineux, dans une résidence des années 1960 proche du Corum, parti à 130000¤.
LIRE AUSSI >> Immobilier: foncez, c’est le moment ou jamais d’acheter!
A Aiguelongue, à deux pas du CHU, un 50-m2 entièrement rénové a été acheté pour moins de 2950¤ le mètre carré. “L’ouest attire désormais de plus en plus de primo-accédants, jeunes familles de bobos en tête”, indique par ailleurs David d’Eramo, de l’agence du Courreau.
Les zones proches des stations de tramway sont les plus convoitées. Avis aux amateurs: vers Saint-Denis, les appartements spacieux des immeubles bourgeois s’échangent encore à moins de 3000¤ le mètre carré. Un tarif moyen qui baisse sensiblement quand le bien nécessite des travaux de rénovation. Vers la rue du Faubourg-Figuerolles, un 90-m2 à refaire entièrement a, par exemple, fait le bonheur d’un couple de primo-accédants entreprenants pour 2200¤ le mètre carré. A bon entendeur…
À découvrir
Services partenaires
© L'Express

source

Catégorisé: