Tout un symbole. Un siècle exactement après son achèvement, en 1924, le couvent de Béthanieretrouvera vie. Depuis 2006, la congrégation des sœurs dominicaines avait définitivement quitté le lieu. Il deviendra, au cours du deuxième semestre 2024, si le chantier de transformation suit son cours normal, un vaste espace prioritairement dédié à l’entrepreneuriat. Postes de travail partagés, « coworking » en anglais, salles de réunion, de conférences s’articuleront autour d’un café, d’un espace de restauration, de salles accueillant…
Tout un symbole. Un siècle exactement après son achèvement, en 1924, le couvent de Béthanie retrouvera vie. Depuis 2006, la congrégation des sœurs dominicaines avait définitivement quitté le lieu. Il deviendra, au cours du deuxième semestre 2024, si le chantier de transformation suit son cours normal, un vaste espace prioritairement dédié à l’entrepreneuriat. Postes de travail partagés, « coworking » en anglais, salles de réunion, de conférences s’articuleront autour d’un café, d’un espace de restauration, de salles accueillant des ateliers, des activités hebdomadaires. Un lieu de vie, en résumé, là où le projet initial de reconversion du site s’orientait vers la construction d’une résidence senior.
On avait laissé le « dossier Béthanie » à ce stade d’un projet de résidence de retraite, et non religieuse, cette fois. La Communauté d’agglomération Royan Atlantique avait acheté l’ensemble du site en 2009, pour 1,9 million d’euros. De ces 1 486 m² de planchers bâtis sur un terrain de 13 526 m², la Cara voulait faire son nouveau siège. Enfin, l’ancien président, Jean-Pierre Tallieu, nourrissait cette ambition. La majorité des élus du territoire ont retoqué l’idée. La Cara s’est donc résolue à chercher un acquéreur. La société Como Promotion a emporté l’enchère officielle, promettant 2,47 millions d’euros au vendeur et, donc, une résidence senior à la commune de Saint-Palais-sur-Mer, dont le maire a refusé d’emblée l’idée.
La municipalité de Saint-Palais-sur-Mer n’a eu de cesse de chercher une destination alternative. Son maire en tête, Claude Baudin, avec l’appui de son adjoint aux finances et au numérique, Guillaume Chérel. La ténacité paie. L’inversion du sort promis à Béthanie tient à une rencontre. Claude Baudin cherchait un projet à vocation plus économique pour le site. Royannais, « de naissance et de cœur », Julien Parrou-Duboscq a cofondé et préside toujours Héméra depuis 2016, une société qui a fait sa spécialité de la transformation de bâtiments à forte valeur patrimoniale en lieux dédiés aux entrepreneurs, qui y trouvent des espaces de travail partagés et tous les services qui leur facilitent la vie. « La crise Covid et le développement du télétravail ont confirmé l’attente de tels lieux et accéléré le phénomène : les gens ne veulent plus de bureaux tout gris, tout tristes », appuie Julien Parrou-Duboscq. Les aspirations des deux hommes coïncidaient.
Héméra a déjà redonné vie, à Bordeaux, à l’Hôtel Fenwick, à la halle Marie-Brizard, ancienne usine d’embouteillage, à l’ancien siège des Forces armées, à Limoges, également. L’ancien couvent de Béthanie cochait les cases, à l’exception notable qu’Héméra a, jusqu’à présent, développé ses projets en milieu urbain. Cette différence n’inquiète pas Julien Parrou-Duboscq. Lui a foi dans le potentiel du prochain site que réhabilitera Héméra. « C’est ma conviction profonde : nous comptons, déjà, un tissu d’entreprises existant et je suis même certain que nous allons découvrir des entreprises déjà présentes mais qu’on n’a pas encore dans les radars sur le territoire, et qui pourraient se développer en profitant de cet espace de travail. »
Sans bruit et en coulisses, pressée par les réticences de la commune, la société Como Promotion s’est résolue à renoncer à construire sa résidence senior et même à céder à Héméra le corps principal du couvent, soit un ensemble immobilier de 1 250 m² et une partie du parc. Como Promotion conservera une partie du foncier pour y réaliser, a priori, une opération immobilière classique. « Entre acquisition et transformation, le projet représente pour nous un investissement de 3 millions d’euros », évalue Julien Parrou-Duboscq.
Aperçu des travaux en cours à Limoges dans le futur espace Héméra, ancien hôtel de commandement militaire situé en…
Héméra a attendu de signer l’achat à Como Promotion de l’ancien couvent pour se présenter au grand jour, fort d’un projet avancé au point d’en annoncer la concrétisation, donc, au cours du deuxième semestre 2024. « Nous avons commencé à travailler sur plan et nous espérons lancer les travaux de transformation à la fin de l’année ou début 2023 », annonce Julien Parrou-Duboscq. L’enfant du pays paraît transporté par ce premier projet sur la Côte de Beauté. « Nous voulons vraiment en faire un lieu ouvert à tout le monde. Chacun pourra y venir boire un café, suivre une activité, une conférence. »
Béthanie entrera donc dans son deuxième siècle d’existence d’un pas résolument moderne, transformé en ruche économique très axée sur la technologie et le numérique. Décalé, dans un ancien couvent ? Le lieu, qui a abrité certes une vie religieuse – par intermittence -, a aussi accueilli des institutrices libres avant-guerre et un dépôt de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale. Il avait retrouvé une activité spirituelle à partir de 1954.

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