Le bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile a rendu son rapport le 7 mai dernier suite à l'accident aérien survenu le 25 juillet 2019 d'un Alphajet de la patrouille de France qui devait effectuer une représentation à Saint-Cyprien. L'avion avait fait une sortie de piste à l'atterrissage du fait d'un problème technique. 
Comme le laissaient présager les premiers éléments recueillis et le témoignage du pilote, c'est bien une défaillance technique qui est à l'origine de l'accident d'un avion de la Patrouille de France intervenu en juillet dernier, selon les conclusions du BEA. Les enquêteurs concluent que ni les conditions météorologiques, ni les manœuvres du conducteur de l'aéronef ne sont en cause dans ce crash spectaculaire qui n'a fait aucune victime. 
Alors que les engins de la Patrouille de France revenaient vers l'aéroport de Perpignan ce jeudi 25 juillet 2019 après un vol de reconnaissance dans l'optique de la manifestation aérienne qui devait se tenir dans l'après-midi à Saint-Cyprien, le pilote "très expérimenté", âgé de 38 ans et qui comptabilisait plus de 1 000 heures de vol sur ce type d'appareil, constate une perte de freinage à gauche et l'incapacité d'arrêter l'avion lors de la phase d'atterrissage. Ses équipiers remarquent que son train est en feu. Il décide alors de s'éjecter pour retomber, en quatre secondes et demie, à deux cents mètres de l'Alphajet qui a terminé sa course au niveau de la route départementale. Gravement blessé au rachis "des suites de l'éjection", le pilote est "rapidement" pris en charge par les secours. Quant à l'avion, il est fortement endommagé. 
Dès les premières analyses de l'épave, les experts font le constat que "le bloc de frein gauche est brûlé et présente des traces de fuite de liquide hydraulique". Ainsi, les enquêteurs notent que "la cause de l’événement est la rupture d’un joint d’un des pistons du circuit de freinage normal, ayant engendré une fuite de liquide hydraulique sur l’ensemble des parties chaudes. Ce liquide a empêché le freinage. Il s’est également enflammé, provoquant la détérioration du bloc de frein gauche ainsi qu’une fuite hydraulique au niveau du circuit de freinage secours. La cause exacte de la rupture de ce joint n’a pas pu être déterminée".
Concrètement, l’événement est donc dû à la "défaillance du système de frein. Aucune anomalie dans la maintenance n’ayant été détectée à ce stade, l’analyse des facteurs organisationnels et humains s’est portée uniquement sur la gestion de l’événement par le pilote de l’Alphajet n° 146. Des écarts par rapport aux procédures ont été relevés. Cependant, ils ne sont pas à l’origine de l’accident et même si le pilote avait effectué les procédures correctement, il n’aurait pas pu reprendre le contrôle de la situation". Il est aussi précisé que le pilote ne disposait que "de peu de temps et d’une attention seulement partielle au traitement de la panne, ce qui favorise la survenue d’erreurs lors de l’application de la procédure".
Appelé, comme à chaque enquête après un incident aérien, à soumettre des recommandations pour éviter que de tels faits ne surviennent à nouveau, le BEA  préconise "à l’autorité technique, en liaison avec Safran, Dassault Aviation et l’armée de l’air, de poursuivre les investigations techniques afin de s’assurer de la bonne fiabilité des joints des blocs de frein des Alphajet et de la pertinence des procédures de changement de ceux-ci". Mais aussi, cette fois-ci pour l’armée de l’air "de réaliser une analyse des risques opérationnels pour conformer certaines des procédures particulières de la PAF au risque qu’elle accepte".
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