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« Un château de sable avec… », saison III (2/6). Chaque samedi, pendant l’été, « Le Monde » accompagne un ou une artiste à la plage. Aujourd’hui, le réalisateur de « Viens je t’emmène », sorti en mars, qui fait tomber le haut et le bas au Cap d’Agde, dans l’Hérault.
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On croit que c’est simple de se baigner nu. On pense que c’est la vie sauvage, que dans ces recoins où l’on touche à l’origine du monde personne ne va. Bienvenue au « village » naturiste du Cap d’Agde (Hérault) : 10 euros l’entrée, carte d’identité obligatoire, une foule agglutinée sur la plage, interdiction de monter dans la dune, interdiction de prendre des photos. « C’est un domaine privé », soulignent, menaçants, deux nervis testostéronés du service de sécurité, tee-shirt moulant à l’appui. Privé jusqu’où ? « Privé partout. Après, si vous dépassez la paillote, tout là-bas, on ne sait pas… Vous verrez. »
Là-bas, c’est la baie des Cochons. Appellation officielle. Vous vous étonniez d’une plage trop peuplée. Là-bas, elle est submergée. Fellations et crème solaire. Ça copule benoîtement, à 15 centimètres les uns des autres. Spectacle hallucinant et bizarrement tranquille d’une foule qui vagit et crame à l’unisson. Babel sexuelle sous parasol. Toute l’Europe du Nord semble être descendue là. C’est que le lieu a une réputation. « Cap d’Agde » : le nom à lui seul évoque la licence, fleure la transgression, est devenu une marque.
Dans ses films, Alain Guiraudie y fait régulièrement référence. « Je te prête mon appartement au Cap d’Agde », propose un copain au représentant homosexuel de matériel agricole (Ludovic Berthillot), dans Le Roi de l’évasion (2009). « On y allait souvent, avec ma femme, on y baisait, à deux, à trois, à dix », raconte un bûcheron à Pierre Deladonchamps, dans L’Inconnu du lac (prix de la mise en scène à Cannes en 2013, et un César pour l’acteur). Le réalisateur lui-même avoue avoir aimé y venir. C’était avant que la côte ne soit tellement bétonnée, grillagée, impossible à rejoindre sans payer, et que cela en devienne ubuesque.
L’homme de cette gauche qu’on a décrétée extrême, plus proche du Parti communiste que de La France insoumise, résolument prolétarien, est venu présenter, en juin, au palais des congrès de la ville où se tient le festival Les Hérault du cinéma et de la télé, son dernier film, Viens je t’emmène, devant une salle de têtes grises ou permanentées qui retient son souffle quand Noémie Lvovsky, en prostituée jouissive, hurle de plaisir. On en sourit, alors que l’on traverse la plage, nus et frais comme des gardons.
« J’ai tout de suite compris que je craquais plus pour William Holden que pour Rita Hayworth, sur Johnny Weissmuller que sur Mireille Darc »
A 13-14 ans, alors qu’il était en 4e au collège à Rignac, dans l’Aveyron, Alain Guiraudie est tombé pour la première fois amoureux d’un garçon de dix ans son aîné, un jeune travailleur rencontré chez des copains. Cela finit par se savoir dans le canton. Les parents enterrent l’histoire, les garçons enfouissent les sentiments. « Mais le désir homo avait démarré bien plus tôt, révèle-t-il en roulant les r. J’ai tout de suite compris que je craquais plus pour William Holden que pour Rita Hayworth, sur Johnny Weissmuller que sur Mireille Darc. Mais j’ai mis du temps à être sûr de tout ça, à me lancer. J’ai eu quelques aventures avec des femmes. » Il a 25 ans lorsqu’il explique enfin à sa mère qu’il est homosexuel. Avec son père, il n’en parlera jamais.
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