l’essentiel Fin février, des centaines d’arbres (des chênes centenaires et des sapins) ont été découvertes coupés de manière totalement illégale dans la forêt de Perles-et-Castelet. Les propriétaires sont anéantis et dénoncent un trafic.
Au téléphone, on devine l’émotion, on ressent la colère. « Ariégeois, il va falloir être courageux. Cela fait 5 ans qu’on pille votre forêt. Moi, je ne fermerai pas les yeux. J’irai au bout et je ferai du bruit. » Danielle Segato ne se remet toujours pas de ce qu’elle a vécu. « C’est un traumatisme énorme. C’est un massacre. »

La maison de la famille Segato photographiée avec un drone. Une image qui appartient désormais au passé.
La maison de la famille Segato photographiée avec un drone. Une image qui appartient désormais au passé. DR

Propriétaire d’une parcelle dans la forêt de Perles-et-Castelet, elle a été victime, comme une quinzaine d’autres propriétaires, d’un véritable carnage (voir notre édition du 28 février dernier). « Tous les sapins ont été coupés. » Plus de 300 selon un dernier décompte.
Avec ses enfants, Danielle est propriétaire d’un hectare de cette forêt. « Un hectare d’arbres plantés. Tout a été rasé. » La maison qu’elle possède est aujourd’hui toute nue. Il n’y a plus rien autour. « On avait tout refait. Elle nous servait de résidence secondaire. Sur place, on était un peu hors du temps. C’était notre paradis. » C’est devenu un cauchemar. « Tout a été ravagé. Il n’y a pas de mots. Il y a des flaques de gasoil partout. C’est inimaginable. Ils ont même abattu des murs en pierre pour accéder à notre parcelle. » Les 400 m de chemin crées à travers la forêt pour accéder à la maison ont été défoncés. « Il y a des ornières de 50 centimètres à un mètre un peu partout. »

Le chemin ombragé qui donnait accès la maison de la famille Segato.
Le chemin ombragé qui donnait accès la maison de la famille Segato. DR

Et ce n’est pas fini. « Ils ont même dévié le ruisseau, explique, émue, Danielle Segato. Maintenant, c’est une mare. Tout est noir et pollué sur une cinquantaine de mètres. » Un marécage nauséabond sur un peu plus de la moitié de la parcelle. « Le 13 décembre, il n’y avait plus rien. Mais on n’a été prévenus que la semaine dernière (1). » C’est Hélène Rameil qui a tiré la sonnette d’alarme fin février. Une trentaine de chênes centenaires ont été coupés et emportés. Elle aussi est en colère. « Visiblement, on a découvert un trafic d’arbres. On a mis le doigt sur quelque chose de très gros. Un voisin a appelé le propriétaire de l’entreprise et il lui aurait proposé 50 € par arbre. »
Le préjudice est immense. « Ils ont fait ça sur des dizaines d’hectares. Ils ont fait leur marché, ils savaient ce qu’ils faisaient. Ils auraient sévi dans l’Aude et un peu partout dans l’Ariège. » Ce qui interpelle, c’est la manière d’opérer. Selon les propriétaires, même si les opérations ont eu lieu la nuit, « il a bien fallu entre 15 et 20 camions pour évacuer tout le bois. » De nombreuses plaintes ont été déposées, l’enquête pour faire la lumière sur les faits est en cours. Tout le monde a été touché, même la mairie de Perles-et-Castelet. « Nous, ce sont surtout les chemins et les pierres qui ont été endommagés. On attend désormais que le procureur de la République nomme un expert. Il faut voir dans quel état sont les terrains. »
À Perles-et-Castelet, tout le monde est traumatisé. Inquiet de l’avenir. « En attendant la fin de l’enquête, on va fermer la piste qui permet d’accéder à la forêt, poursuit le maire. Il y a encore beaucoup de billes de bois qui n’ont pas encore été enlevées. » Le préjudice est énorme. Matériel bien sûr mais surtout moral. « Et s’il ne se passe rien, je suis dans l’obligation, selon la loi, de reboiser dans les 5 ans » s’emporte Danielle Segato. Mais elle l’a promis, elle se battra (avec les autres propriétaires) pour faire la lumière sur ce qui s’est passé dans la forêt de Perles-et-Castelet.
(1) Mme Segato habite en banlieue toulousaine.

Un marécage nauséabond est désormais visible sur la moitié de la parcelle appartenant à la famille Segato.
Un marécage nauséabond est désormais visible sur la moitié de la parcelle appartenant à la famille Segato. DR

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Gégé de Saverdun, tu fais quoi ??
ah les bons ariégeois si prompts à dénoncer les ""exactions "" de l'ours savent fermer les yeux quand cela les arrange !peut-être même que les propriétaires des forets ne sont pas du coin !
Personne n'a rien vu, rien entendu? De qui on se moque? Les camions, les engins de débardage, les tronçonneuses, tout cela fait énormément de bruit. Mais tout le monde se fout de tout, si nos anciens revenaient, ces faits se règleraient à coup de fourche. Même les Maires n'osent plus rien dire. C'est le nouveau monde.
pensez vous tout le monde sait mais bon quelques euros par ci par là et les gens deviennent sourds et aveugles c'est tout et puis les zones d'abattage sont très bien indiquées

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