Le 15 avril 2013, le marathon de Boston tourne à la tragédie. Deux bombes artisanales explosent quasi-simultanément dans la foule, près de la ligne d’arrivée de la célèbre course à laquelle participaient des milliers de coureurs. L’attentat fait 3 morts et 264 blessés. Un policier meurt dans la course-poursuite qui s’engage contre les suspects, deux frères d’origine tchétchène qui vivaient depuis plusieurs années sur le sol américain. Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, l’aîné, est abattu par la police peu après l’attaque. Arrêté, le cadet, Djokhar, 19 ans à l’époque des faits, comparaîtra d’ici à la fin de l’année devant un tribunal fédéral pour 30 chefs d’accusation, dont 17 sont passibles de la peine capitale.
Le parcours des Tsarnaev présente des points communs avec l’itinéraire d’une autre fratrie, Mohamed Merah, auteur des tueries de de mars 2012 à Toulouse (Haute-Garonne) et à Montauban (Tarn-et-Garonne), et son frère Abdelkader Merah, mis en examen pour complicité d’assassinats.
Une fratrie
Dans les deux cas, les terroristes présumés ont un frère plus âgé : Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, abattu lors d’un échange de coups de feu avec la police trois jours après les attentats ; Adelkader Merah, 28 ans, considéré comme le mentor de Mohamed, 22 ans, et toujours détenu. Leurs cadets suivront leurs aînés dans leur choix religieux radicaux.
Deux familles issues de l’immigration
Les deux familles ont plus vécu dans leur pays d’accueil que dans leur pays d’origine. Djokhar a vécu 11 ans aux USA contre 8 au Daghestan. Tamerlan vivait aux Etats-Unis depuis 9 ans lorsqu’il a déposé les bombes au pied de la ligne d’arrivée du marathon de Boston le 15 avril 2013. Les Tsarnaev n’ont jamais vécu en Tchètchènie : la famille a rejoint le Daghestan voisin, un pays réputé plus calme. Mohamed Merah n’a jamais vécu en Algérie. Il a toujours été un enfant de Toulouse (Haute-Garonne). Son frère Abdelkader est arrivé en France quand il avait 5 ans. Les deux familles sont de confession musulmane.
Leur différence : les études
Les Tsarnaev ont eu un véritable parcours d’intégration sociale. Djokhar et Tamerlan ont tous deux poursuivi leurs études à l’université après le lycée. En revanche, les Merah ont vite décroché de l’univers scolaire. Le jeune Mohamed est confronté tôt à l’école de la délinquance, celle de la rue. C’est leur différence fondamentale.
Deux familles éclatées
Le couple des parents Merah a vite divorcé. Le père a laissé la mère seule et sans ressource avec les 4 enfants. Un père absent, fuyant et condamné pour trafic de sutpéfiants.  Le couple Tsarnaev a divorcé aussi, malgré son arrivée aux USA et l’obtention très protectrice du statut de réfugiés. Le père est reparti au Daghestan, la mère pour Zubeidat, en Russie. Les deux frères ont été laissés à la garde d’un oncle vite dépassé par les deux adolescents livrés à eux-mêmes. Tamerlan faisant office de père de substitution comme Abdelkader avec Mohamed.
Un rejet de leur intégration
Les Tsarnaev avaient toutes les clés en main. Ils vivent dans une banlieue populaire coincée entre Harvard et le prestigieux Massachussetts Institute of Technology (MIT). Djokhar venait d’obtenir la nationalité américaine en septembre 2012, confirmée en novembre 2012. Il parlait très bien l’anglais. Tamerlan, plus ténébreux, se marie religieusement à une Américaine protestante Katherine Russel, convertie et fille d’un médecin chef urgentiste qui vit à Rhode Island. Ils ont eu une fille, Zahara. Mais il la quitte. Boxeur de talent, il ne décroche pas les sélections nationales et se dit persécuté en raison de son origine.
Tamerlan a passé six mois entre janvier et juillet 2012 entre Tchétchènie et Daghestan et il n’y fera pas que du tourisme familial comme l’a prétendu son père. Il se sent rejeté dans son propre pays. Il est l’étranger. L’enquête a établi qu’il a eu de nombreux contacts avec des islamistes radicaux sur place. Son éducation religieuse, il la fait sur Internet sur des sites spécialisés. Et il apprend à fabriquer les bombes dans des cocotte-minute.
Les Merah, eux, vivent aux Izards, la cité sensible de Toulouse. Mohamed Merah est repéré comme enfant à problème dès l’école primaire. Il fera un CAP de carrosserie. Mais sera surtout connu pour des vols et des violences. Sous l’influence de son frère Abdelkader, Mohamed se radicalise. Il part faire son initiation entre Pakistan et Afghanistan. Abdelkader fréquente l’«imam blanc», Olivier Corel, à Artigat (Ariège). Un homme connu pour être un recruteur de jihadistes vers l’Irak ou l’Afghanistan, mais qui ne sera jamais inquiété par la justice. Mohamed faitun mariage religieux avec une jeune toulousaine musulmane. C’est l’imam d’Artigat qui le «divorcera» en janvier 2012 quelques semaines avant les tueries de Toulouse.
Les services de sécurité aveuglés
Tamerlan Tsarnaev est interrogé par les services de la sûreté de l’immigration au sein du FBI à la demande de la Russie dès 2010. Le FBI ne détecte rien d’anormal. Les deux frères continuent à séjourner aux Etats-Unis. Pas de contrôle dans la durée ni de suivi. Mohamed Merad fait, lui, de nombreux séjours au Pakistan et dans la zone tribale du Waziristan. C’est là qu’il ira chercher le déclic de son engagement pour passer à l’acte. Le suivi de Merah par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) est chaotique pour le moins. Il parviendra à faire croire aux agents de la DCRI qui l’ont convoqué à plusieurs reprises qu’il séjournait dans ces pays comme un simple touriste.
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