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à Tourrettes-sur-Loup et Saint-Paul-de-Vence, Julien Bertaina bichonne son Domaine des Claus. Presque trois hectares de vignes que cet ancien ingénieur cultive en agriculture biologique et biodynamique.
“J’ai d’abord pensé que l’agriculture, ça n’était pas un métier pour moi. J’ai même dit des choses désagréables quand mon père a planté des vignes ici en 1991… Il contrariait mon beau jardin.” La vocation, comme quoi, peut nous tomber dessus sans prévenir. Julien Bertaina, sans doute, ne dira pas le contraire. Lui, c’est la viticulture qui l’a carrément rebuté d’abord avant de le passionner ensuite.
A 42 ans, celui qui a commencé dans le génie industriel, bien loin de chez lui, est rentré au bercail, au milieu des pieds de vignes et des oliviers. Il fait désormais vivre le Domaine des Claus (anciennement Saint-Joseph). Un peu moins de trois hectares, répartis entre le terrain familial de Tourrettes-sur-Loup et une parcelle municipale en métayage au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, cultivés en agriculture biologique et biodynamique. à son rythme, en suivant celui de la nature surtout. à la main. En famille et entre amis, pour les vendanges. “Au feeling beaucoup, résume Julien Bertaina. Et au bon sens, comme tout bon paysan.”
8 000 bouteilles par an, en rouge, blanc et rosé, vendues en direct sur le domaine ou distribuées chez des partenaires, cavistes (La Cave de Saint-Paul à Saint-Paul-de-Vence, La Part des anges à Nice) et restaurateurs (Clovis ou Les Copains d’abord à Tourrettes, Le Mas de Pierre ou Le Tilleul à Saint-Paul-de-Vence).
“Cultiver en bio, c’est traiter sans produit chimique, travailler avec le cuivre et le souffre. Cultiver en biodynamie, c’est plus restrictif, toujours cuivre et souffre mais moins, et adapter ses interventions aux rythmes planétaire et lunaire. On a des jours fruits, des jours racines, plantes et feuilles. On fait son calendrier en fonction de ça, on anticipe, on utilise les plantes en compost, purin, infusion pour contrer une sécheresse, une attaque d’insectes…”, explique le viticulteur. Qui a d’abord « partagé le savoir-faire et l’expérience » de son père, vigneron en amateur, avant de se lancer en solo sur le domaine en 2011. Et d’être suivi par un spécialiste en biodynamie pendant trois ans. “Je suis très cartésien mais la démarche m’a intéressé. L’objectif, c’est de rendre son sol plus vivant, plus régulier. Plus il le sera, plus la plante et le raisin seront équilibrés.”
Un travail méticuleux et dévoué. Un sacerdoce, presque ? “D’autres contraintes. Je voulais travailler pour moi et j’ai toujours été sensible à la nature. Je suis très attaché à cet endroit, ça me va. Je suis content de ce retour aux sources, content d’offrir ce cadre de vie à mes enfants, content de ce qui est fait ici.”
Ce qui est fait sur le Domaine des Claus, c’est du vin de caractère. “Moins standardisé que ceux qui ne sont pas cultivés de cette manière.” En biodynamie, qu’a-t-il de différent ? “Il est plus expressif, reflète mieux le millésime, l’année, l’ensoleillement, et le terroir, le sol, le microclimat… Et finalement, quand on est vigneron, c’est ce qu’on recherche : créer du vin avec une identité.”
Les sept vins de Julien Bertaina se promènent entre finesse et puissance. “Chez ceux de Tourrettes, il y a plus de fruits, de fraîcheur, chez ceux de Saint-Paul plus de rondeur, de gras.”
Il y a Tango : l’unique rosé, mélange mourvèdre, grenache, de Tourrettes. ll y a les deux blancs : Origine de Tourrettes et Le Clos Saint-Paul. Rolle et clairette, aromatique et plutôt sec pour l’un, que du rolle et plutôt rond pour l’autre.
Et il y a Nomade, Triptyque, Magie noire et L’Instinct, les quatre rouges. Deux avec les raisins de Tourrettes, deux avec ceux de Saint-Paul. Mourvèdre et grenache pour l’un, merlot, marselan et mourvèdre pour le suivant, folle noire ensuite, et mourvèdre et pointe de cinsault pour finir. Léger, plus tannique, fleuri ou épicé…
Excepté Le Clos Saint-Paul, dont l’étiquette est une œuvre de l’artiste Folon (à qui l’on doit le célèbre décor aux courbes pastel de la célèbre chapelle des Pénitents Blancs à Saint-Paul-de-Vence), les étiquettes des vins de Julien Bertaina sont signées par une autre enfant de Tourrettes-sur-Loup, l’artiste Maycec alias Cécile Mayot. Des lignes graphiques, en noir et blanc, plutôt sobres, qui en disent un peu plus sur le vigneron. “Je voulais changer des choses très traditionnelles qu’on voit souvent. Là, c’est moderne, minimaliste, original. Il y a de la discrétion mais du caractère, de l’élégance aussi.” Et un paon stylisé qui se promène… “En 2015, 2016, un paon se baladait dans les vignes de Saint-Paul ! J’ai aimé ça. Et puis pour une fois, c’est une espèce où c’est le mâle qui est élégant !”
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