l’essentiel La résidence sociale Le Noctile accueille plus de 400 jeunes de 16 à 30 ans à Auch chaque année. En plus de l'hébergement, elle accompagne ces étudiants ou jeunes actifs sur le chemin de l'autonomie.
Au bord du Gers, le bâtiment du Noctile se dresse du haut de ses trois étages, avec ces fenêtres rouges, oranges et jaunes qui lui donnent son style si particulier. La résidence sociale habitat jeunes, gérée par l'association Alojeg  (Association pour le Logement des Jeunes dans le Gers), accueille des jeunes de 16 à 30 ans en mobilité socioprofessionnelle dans le Gers. "Pour la plupart, c'est la première fois qu'ils quittent le foyer familial, souligne le directeur Ali Zarrik. On poursuit l'apprentissage de la citoyenneté, l'accès à l'autonomie dans tous les domaines pour les accompagner vers un logement autonome." Car le Noctile ne se contente pas de proposer un logement, cet accompagnement personnalisé est au cœur de la mission des neuf salariés de l'association.
"Les jeunes ici ne signent pas un bail mais un contrat d'occupation dont la durée est en lien avec le contrat de travail du jeune. On peut le renouveler une fois mais aucun jeune ne reste plus de deux ans, détaille Delphine Gay, la chargée de gestion locative de la résidence. C'est le temps de lancer le jeune dans sa pleine autonomie." Une fois installés, les résidents rencontrent une des deux intervenantes socio-éducatives pour faire le point sur sa situation, ses démarches administratives et sur les aides auquel ils peuvent prétendre.
Et l'accompagnement ne s'arrête pas aux aides sociales. "On leur fait connaître les associations sportives et culturelles, et on propose des animations à l'intérieur du Noctile ou à l'extérieur avec nos partenaires", raconte Laëtitia Massarotto, intervenante socio-éducative. Une diététicienne intervient notamment dans la cuisine de la résidence et des séances de sport sont régulièrement organisées. "Cet accompagnement collectif est là pour favoriser le lien entre ces jeunes et éviter l'isolement, explique Ali Zarrik. C'est le cas de beaucoup de jeunes quand ils s'installent dans une ville qu'ils ne connaissent pas."

La structure métallique et les fenêtres colorées donnent à la résidence du Noctile une structure aisément reconnaissable.
La structure métallique et les fenêtres colorées donnent à la résidence du Noctile une structure aisément reconnaissable. DDM – NEDIR DEBBICHE

Depuis l'ouverture de la résidence en 2013, l'équipe a vu progresser la précarité des jeunes. "En 2015, la durée moyenne de séjour à la résidence était de 6,5 mois. Aujourd'hui, nous approchons les 12 mois, indique le directeur. Ce rallongement témoigne de l'instabilité économique et sociale des jeunes. Aujourd'hui encore plus qu'hier, ce projet a sa raison d'être du fait de la complication de leur situation." C'est donc un travail d'équipe qui se met en place pour repérer et accompagner ces difficultés. "Dans notre suivi socio-éducatif, on va travailler avec le jeune sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, voir la gestion du budget avec lui", détaille Laëtitia Massarotto. La résidence a notamment mis en place des paniers alimentaires pour soulager les bourses les plus en difficulté.
L'aventure avait débuté il y a près de 20 ans : "Le foyer a été créé pour répondre aux besoins de la chambre des métiers avec les apprentis du CFA de Pavie", rappelle le président d'Alojeg Jean-Marc Inisan. Aujourd'hui, 30 logements leur sont dédiés pour leurs semaines de formation, et un agrément d'auberge de jeunesse permet de les utiliser le reste du temps. "On a cet agrément pour pouvoir rendre service à un plus grand nombre de personnes. La résidence est ouverte tous les jours, 24h/24", souligne le directeur.
L'auberge de jeunesse est mobilisée ce mois-ci pour le festival de Ciné32, puis pour CIRCa, des habitués du Noctile. Cela marque aussi les liens de la résidence avec les associations locales. "Notre but, c'est de permettre aux jeunes de s'intégrer dans le territoire. Forcément on s'appuie sur les associations pour leur permettre de se faire leur propre réseau, et de continuer à évoluer librement sans nous", revendique Ali Zarrik. Un passage au Noctile, pour ensuite pouvoir prendre son envol.
Parmi les résidents, 60 % sont originaires de la région Occitanie (dont 32 % de Gersois). Au-delà de l’Occitanie, 34 % viennent du reste du territoire métropolitain et 6 % de l’étranger et des territoires d’outre-mer. « La résidence a un rayonnement qui va au-delà du département », se félicite le directeur. « Aujourd’hui, on accueille des résidents d’Afrique du Sud, du Pérou, de Colombie, du Mexique, énumère Delphine Gay. On voyage depuis le Noctile ! » La résidence accueille notamment les assistants de langues (des étrangers qui interviennent en cours de langues vivantes en primaire et secondaire), qui y sont orientés par l’Education nationale.
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