Durant plusieurs semaines, en fonction de la météorologie, et du vent surtout, ils seront des patrouilleurs sur les secteurs réputés à risque du département afin de prévenir et lutter contre les feux de forêts. Ils sont 850 dans l'Aude, membres des Comités Communaux Feux de Forêt. Depuis ce vendredi 3 juin à jusqu'à ce dimanche, ils préparent la saison 2022 à Treilles dans les Corbières. 
C'est à plusieurs titres que le président départemental de l'ADCCFF11 (association départementale des comités communaux feux de forêts), Yves Oberlé, et le vice-président Gilles Méallier manifestent de légitimes inquiétudes. 
Depuis le vendredi 3 juin et durant trois jours, les bénévoles (850 dans le département), participent à des journées d'exercices et de formation, en lien avec le service département d'incendie et de secours, l'office national des forêts, la direction départementale des territoires et de la mer etc. Des journées intenses qui permettent de revoir les "fondamentaux", de se familiariser avec les matériels et véhicules, de resserrer les liens entre les équipes, tous services confondus, et aussi pour les responsables d'exprimer leurs inquiétudes.
En premier lieu, après un été 2021 qui a propulsé l'Aude dans les premiers rangs des départements sujets aux incendies, en particulier d'origine volontaire, Yves Oberlier et Gilles Méallier, sont particulièrement anxieux pour la saison à venir, dont la période "à risque" sera définie par l'autorité préfectorale. 
Et ils sont d'autant plus "remontés", avec le franc-parler que nous leur connaissons, quant aux moyens alloués à l'association, lesquels sont inchangés depuis plusieurs années. "Tout coûte de plus en plus en cher, ce n'est un secret pour personne. Là, nous n'espérons plus rien. Le budget de l'association reste inchangé : 45 000 € par an. Il faut avoir conscience que l'on ne peut pas demander plus que du temps aux bénévoles ! Par exemple, l'équipement en habillement dont nous attendons la livraison s'élève à 12 000 €. Lors de ce week-end de formation, il faut fournir 250 repas par jour. Les assurances coûtent une fortune pour les comités qui interviennent sur plusieurs communes, il faut payer des formateurs à l'année… Il ne faut pas être expert en comptabilité pour comprendre que le maillon majeur de la prévention des incendies que nous sommes se retrouve à découvert ou presque de plus en plus tôt dans l'année", dit-il. 
L'État, les communes, le département, les agglos financent, certes. Mais pas, regrette-t-il, à la hauteur nécessaire et espérée. La Région, par exemple n'est pas de la partie car "cela ne fait pas partie de ses compétences" (la lutte contre les feux de forêts). La consolation majeure, c'est que les CCFF ne souffrent pas, pour l'heure, d'un manque de bénévoles volontaires et qu'entre actifs et retraités (largement majoritaires dans les effectifs) la veille peut être assurée sérieusement et conformément aux engagements : chaque jour, de midi à 20 heures et même la nuit, si nécessaire. 
Les Comités communaux feux de forêts développent et entretiennent dans la population, estivante ou permanente, la connaissance et le respect de la forêt  (l'association départementale de l'Aude dispose d'ailleurs d'un véhicule "car podium" pour accomplir cette mission,NDLR). Les CCFF apportent surtout leur concours aux services de secours et à ceux chargés de la forêt notamment en matière d'alerte, d'information, de guidage, de gestion et de soutien logistique. Pour ce faire, ils surveillent les massifs forestiers de leur commune de rattachement et parfois voisines contre les incendies, en patrouille véhiculée. Ces comités peuvent alors donner l'alerte aux autorités compétentes, le plus souvent par radio et participent à leur niveau à la chaîne de secours. Il convient de ne pas confondre les CCFF avec les pompiers auxquels ces premiers apportent leur aide. À noter que certains comités disposent de véhicules porteurs d'eau (ce qui est le cas dans l'Aude) afin d'intervenir, sur ordre de leur autorité, auprès de petits départs de feu.
La session de formation de trois jours, en salle comme sur le terrain, a permis aux bénévoles d'explorer ou mettre à jour tous les champs de compétences : technique, conduite, usage des pompes, radio, législation, administration, lecture des cartes etc. 
Pour rejoindre le CCFF de votre commune : avoir un permis de conduire de plus de deux ans, suivre une formation de base et avoir du temps disponible… 
 
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