Économie. Après bien des frayeurs, le projet de 37 millions d’euros est acté et préservera 220 emplois.
Que de sueurs froides et de nuits blanches pour le maire, qui depuis sa prise de fonction, ne compte plus les réunions, les négociations, les rumeurs et mêmes les grosses frayeurs qui ont accompagné ce dossier. Jean-Michel Solé n’a rien lâché, plus que jamais motivé par le maintien d’au moins 220 emplois dans sa ville, pour dit-il « la préserver de la désertification ».
Un argument qu’il a répété à tout va, conjugué à l’incroyable emplacement du site environnemental de l’ex-centre hélio marin. Car il faudra bien s’y faire, celui que les anciens appellent encore « le sana » est mort dans l’agonie, démembré de ses services. À commencer par le transfert des enfants handicapés à Argelès, puis très prochainement de la rééducation fonctionnelle et de la cardiologie vers l’hôpital de Perpignan. Il ne restera plus sur place que la Maison d’accueil spécialisée (MAS) qui est entrée en résistance, et qui bénéficiera dans le nouveau projet, d’une construction bien plus digne et adaptée.
La MAS et deux maisons de retraite
Le protocole d’accord signé mardi soir, lors du conseil municipal entérine donc la décision finale de raser les bâtiments existants, pour transformer cet espace en un pôle médico-social. Une opération complexe, ponctuée d’actions à tiroirs, qui pour la résumer passe par la vente des 9 hectares de terrain appartenant à la mairie, à l’association désormais gestionnaire du site : l’Ussap. Celle-ci s’engage à regrouper sur cet espace, la nouvelle MAS Sol i mar (reconstruite à neuf), qui accueille 59 adultes handicapés (dont de nombreux polyhandicapés uniquement en internat), ainsi que les maisons de retraite Vincent-Azéma (59 places déjà gérées par l’Abas et l’Ussap) et l’Ehpad public Paul-Reig de 85 lits. La vétusté des bâtiments, de la MAS et de Paul-Reig qui plus est situé en zone inondable, devrait incontestablement améliorer la prise en charge des usagers et optimiser le fonctionnement de cet ensemble.
Qui paie le chenal obligatoire ?
Après des avancées, puis des « reculades » depuis 2014, l’Agence régionale de santé (ARS) est enfin convaincue que ce projet à du sens. Les services de l’État ont alors déclassé les zones bleues et rouges (non constructibles) et ont exigé la destruction des bâtiments existants, ainsi que la réalisation d’un chenal à charge de la Ville. Ce qui va déclencher la révision du Plan de prévention des risques (PPRI) sur les futures parcelles de construction des deux Ehpad. À ce jour, le dépôt du permis de construire (dans un premier temps de la MAS) est effectif et l’instruction en cours.
Seul hic à l’affaire, le financement de ce chenal obligatoire, dont la construction est estimée à de 2,3 M d’€. La municipalité souligne avoir déjà fourni « un gros effort en donnant les 9 hectares », le gestionnaire lui met en avant le fait « que le prix de journée ne doit pas être fixé pour financer un ouvrage hydraulique ».
Après de rudes négociations, Jean-Michel Solé est finalement parvenu à vendre le site à l’Ussap : 1,7 M d’€. Il mettra aussi la main à la poche à hauteur d’environ 700 000 €, ce qui permettra de réaliser (étude comprise) le chenal et le pont obligatoires. Du coup, la mairie devient partenaire et maître d’œuvre dans la construction de cet élément indissociable du projet global. Des dépenses qui seront engagées dès 2020. « J’assume complètement cette décision. C’est un vrai choix politique, pour conserver l’emploi et la vie à Banyuls. Je suis fier de dire que la commune est la clé de voûte de ce projet », souligne l’élu et de préciser : « Les trois conseils d’administration de chaque structure restent en place, les personnels vont aussi garder leur statut ».
Vers la silver économie
Si la préservation des emplois reste l’essence de sa motivation, Jean-Michel Solé veut aussi voir plus loin : « Ce maintien est une victoire il faut en avoir conscience. Je pense qu’il faut aussi se tourner vers la silver économie, et notamment le maintien à domicile où il y a beaucoup à faire. L’emploi à l’année est essentiel, mais il faut aussi pouvoir accueillir et loger les gens, c’est pourquoi un lotissement communal de 150 parcelles à la Rectorie est annoncé. Nous avons été à la limite de tout perdre, aujourd’hui il faut avancer dans ce beau projet de territoire ».
En espérant qu’aucun recours ne puisse freiner sa réalisation.
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