l’essentiel Annulée pour cause “d’irrégularités”, l’élection départementale dans le canton du Moyen-Adour va se rejouer les 5 et 12 février. Les premières candidatures se font jour.
En préambule de la présentation de la nouvelle équipe "Avançons en confiance" (divers gauche) soutenue notamment par le parti socialiste, Yves Loupret, premier adjoint à Barbazan-Debat, rappelle que le tribunal administratif de Pau, puis le Conseil d'État, ont relevé "des irrégularités de vote sur deux communes de nature à fausser le résultat du scrutin… Dans la commune de Laloubère, il y a même eu plus de suffrages exprimés que de votants". Sa binôme, Isabelle Loubradou, maire d’Odos, elle, pointe "la désinvolture peu digne" du duo Quertaimont-Ségneré, à l’issue du résultat du recours. "En rugby, il n’y a pas de petit ou de grand en-avant. Quand il y a une faute, il y a sanction". Yves Loupret indique ensuite qu’il ne se représente pas pour cette élection partielle car il a pris des "fonctions nationales dans le réseau des missions locales". Idem, son remplaçant, Alain Talbot, maire de Sarrouilles, ne peut plus assumer d’autres fonctions suite à la disparition de son bras droit à la mairie. Claude Lesgards, maire de Salles-Adour, jamais encarté, mais qui a "toujours voté à gauche", sera donc titulaire avec Isabelle Loubradou. L’ancien maître d’œuvre est un bâtisseur. Il a notamment construit sur sa commune une mairie, une salle polyvalente. Il aura pour remplaçant Bernard Bez, élu depuis 1995 à Barbazan-Debat, investi dans le milieu associatif et militant syndical. Francine Matéos, maire d’Angos, demeure la remplaçante d’Isabelle Loubradou. S’ils sont élus, Isabelle Loubradou et Claude Lesgards entendent se situer "dans la majorité départementale… Lors du précédent mandat, on a voté le plus souvent ce qui était proposé. Cela n’empêche pas de débattre. Nous avons une ligne politique, une identité qui n’a pas changé. Jean-Michel Ségneré a été RPR, puis Modem, a soutenu Pécresse et voté Pélieu. Il picore partout. On va mobiliser les électeurs sur ce qui nous différencie, c’est-à-dire tout, le fonds, la forme, le style", souligne Isabelle Loubradou.
Yves Castera, figure des Gilets jaunes 65, repart au combat après avoir été candidat aux dernières élections législatives. "Le conseil départemental, c’est le quotidien de nos concitoyens, l’aide sociale aux jeunes et aux personnes âgées, les routes, les collèges, il est donc logique que les citoyens y soient représentés. Or, pour l’heure, cette assemblée est tenue par l’élite locale en prise avec des lobbies personnels et cumulant les mandats. Des "professionnels" de la politique. L’annulation de l’élection l’an dernier sur le canton du Moyen-Adour est pour nous l’opportunité de faire entrer un vent de citoyenneté et de démocratie au conseil départemental. Aujourd’hui, nous avons la maturité pour ça, le mouvement social des Gilets jaunes doit se transformer, se confronter au réel, avec des projets structurés. Nous avons travaillé en ce sens, et nous sommes prêts. Nous sommes conscients que le résultat de l’élection ne changera pas grand-chose à la politique actuellement menée, mais nous voulons que les citoyens entrent dans cette instance. Nous ferons remonter les informations du terrain, que nous aurons recueillies auprès des associations, par le biais de rencontres citoyennes, de consultations. Parce que ce sont les citoyens qui sont les plus aptes à décider ce qui est le mieux pour eux. Nous croyons à l’intelligence collective."
Yves Castéra, artisan antenniste, a pour binôme Alexia Delignière, artisan brodeuse d’art, qui ne craint pas le combat. "On nous dit qu’en face, il y a des poids lourds, mais qui n’ont même pas réussi à mobiliser 30 % des électeurs au 1er tour… Nous pouvons bousculer ce scrutin, en donnant la parole à cette majorité silencieuse, qui a visiblement besoin de démocratie et d’être entendue. Nous serons leurs relais, leurs porte-voix au conseil départemental, sur le terrain, dans les villages."
Au contraire de 2021, "le Rassemblement national (RN) sera bien présent à l’élection départementale partielle du Moyen-Adour car il est illogique que nous n’ayons pas un seul élu dans un département où nous représentons plus de 17 % des électeurs". Délégué départemental du RN, Olivier Monteil annonce la couleur. Il sera lui-même candidat aux côtés de Sylvie Boulin, agent immobilier, déjà candidate pour le RN. Ils auront pour remplaçants Marie-Christine Sorin, ancienne directrice d’école déjà candidate sous les couleurs du RN, et Jérémy Legodec, surveillant pénitentiaire, lui aussi fidèle candidat du RN. Officier de l’armée de terre à la retraite et Saint-Cyrien de formation, Olivier Monteil est élu au conseil national du RN depuis 2014 et conseiller de la région Occitanie depuis 2015. Fille et petite-fille d’agriculteurs, Sylvie Boulin est première adjointe au maire à Arrodets-ez-Angles, village du pays de Lourdes qu’elle a rejoint à la retraite de son époux en 2018, après avoir été élue dans le Gers à Miradoux. Elle a accédé au 2e tour des élections départementales sur le canton d’Ossun en 2021. Celle qui pratique le trek et la course automobile se définit notamment comme "pro-nucléaire, contre les énergies renouvelables, contre l’accueil des migrants et pour la généralisation de la vidéosurveillance dans les villes".
"Notre projet est de défendre la ruralité et les services de proximité en opposition à la fusion des hôpitaux de Tarbes et de Lourdes, en désenclavant les stations et en améliorant les accès routiers pour développer le tourisme, pour l’action sociale de donner la priorité aux familles et non pas aux immigrés clandestins, de baisser la part du Département sur l’impôt foncier et de lutter contre la fraude fiscale, de renforcer la sécurité des collèges, de défendre l’identité et le patrimoine de Bigorre".

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