Dans la nuit de vendredi à samedi, quatre bateaux ont été vandalisés dans le petit port de La Digue à Kerlouan. Amarres coupées, câbles des moteurs sectionnés, haubans de voiliers cisaillés. Des actes qui réveillent de tristes souvenirs dans le bourg du Finistère. Entre 1986 et 2006, une soixantaine de bateaux avaient déjà été endommagés par un mystérieux “Renard”…
On m’a téléphoné samedi 9 septembre au matin pour me dire que mon bateau n’était plus dans le port“, témoigne Arnaud Bertin, le président de l’Association des pêcheurs plaisanciers du Pays Pagan.
Il s’est évidemment précipité sur la plage et a découvert son bateau posé sur les rochers. Ses amarres avaient été coupées. “Quand il est venu taper sur les cailloux, ça a cassé l’embase, explique le plaisancier, le moteur est mort.
Trois autres embarcations ont été vandalisées dans la nuit. Tous ont eu les amarres coupées. Les haubans de deux voiliers ont été sectionnés, leurs mats sont tombés. Les câbles des moteurs de trois bateaux ont été cisaillés.  
L’année dernière, c’était pareil, soupire Arnaud Bertin. En 2021, en plus, on avait fait des trous dans la coque !”

Le 24 avril 2021, trois bateaux avaient déjà été pris pour cible et dans la petite commune du Pays Pagan, cela fait maintenant quarante ans que les nuits de pleine lune, un mystérieux “Renard” vient s’en prendre aux bateaux.

Entre 1986 et 2006, un mystérieux saboteur s’en prend aux bateaux mouillés sur les plages de Meneham, sur celle de Nodeven ou à La Digue. A marée basse, il s’approche sans un bruit et détache ou endommage les embarcations.
Au petit matin, les pêcheurs retrouvent leurs coques percées à la chignole, les moteurs détruits. Une nuit, le bâtiment du centre de plongée de la commune est incendié.
Le “Renard” est rusé et insaisissable. Dans le bourg, les habitants commencent à se regarder en chiens de faïence et bientôt des lettres anonymes désignant un coupable commencent à circuler.

 Une triste légende 
Tout cela, c’est des bêtises, tranche Hélène Kerbrat. Le bateau de son mari a lui aussi été victime du vandale dans la nuit du 9 au 10 septembre et en 2021. “Par chance, il s’est posé sur le sable, la coque n’a pas été endommagée,” souffle-t-elle.
L’an dernier, déjà, les amarres du petit pêche-promenade avait été coupée. Le bateau avait été retrouvé dérivant dans la rail d’Ouessant une semaine pus tard. 
“Pendant des années, explique-t-elle, tout le monde disait que le “Renard” était un des pêcheurs de Kerlouan, il est mort depuis longtemps, et ça continue. Cela veut dire qu’on ne sait rien. Y a -t-il un ou des renards, personne n’en n’a la moindre idée. Tant que la personne n’aura pas été interpellée, on ne saura pas.”


Des “Renardeaux “? 

“Pour moi, on a affaire a une personne qui a un problème psychologique, s’inquiète Arnaud Bertin, c’est peut-être quelqu’un qui profite des histoires des années 80 pour faire vivre la “légende”.”
Mais si c’est un renardeau, il est aussi habile que le Renard constatent les plaisanciers. Il est équipé et organisé et il connaît parfaitement les lieux. “Le port de la Digue est celui qui se découvre le plus à marée basse. Si il veut taper, il va le faire là, les bateaux sont vite à sec et le restent plus longtemps, cela lui laisse du temps pour commettre ses exactions” explique Arnaud Bertin.

Mon mari a calculé que les dégâts avaient été commis entre 23h et 3 h du matin, poursuit Hélène Kerbrat, il connaît les marées et il prépare ses actions. Il faut des pinces puissantes pour couper les haubans des mâts, peut-être même une meuleuse !”  


“Cela fait mal ” 

“J’essaye de relativiser pour soutenir mon mari, confie Hélène, mais ça fait mal !” 
Arnaud Bertin ne peut s’empêcher de se questionner sur le pourquoi de ces actes. “On est à la fin de la saison. Sur la vingtaine de bateaux qui mouillaient à La Digue, il n’en restait qu’une dizaine, quatre ont été détériorés. Pour quelle raison ?” se demande -t-il. 
Ce qui est sûr, c’est que les gens vont avoir peur de venir là, parce que c’est là qu’il y a des saccages, et du coup, le port sera vide !
Les propriétaires des bateaux ont porté plainte. Mais pour l’heure, le “Renard” ou ses “Renardeaux” courent toujours. 

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