Actualités & conseils
Louer
Vendre
Acheter
Actualité
VIDÉO – Dans un rare exemple de fermeté vis-à-vis des promoteurs véreux, la justice indienne a ordonné l’implosion de ces tours de plus de 100 mètres de haut et l’indemnisation des acquéreurs d’appartements.
Par AFP agence , Le Figaro Immobilier
Mis à jour le
Publié le
Deux tours résidentielles érigées illégalement dans la banlieue de la capitale indienne, ont été détruites par implosion ce dimanche à 14h30 heure locale (11h à Paris) dans le cadre d’un ordre de démolition rarissime, donné par la Cour suprême l’an dernier. Une implosion contrôlée, au moyen de quelque 3.500 kg d’explosifs, doit détruire, en quelques secondes, les «tours jumelles» hautes de 100 mètres, à Noida, dans le sud-est de New Delhi. Des milliers de riverains, ainsi que des dizaines de chiens errants, ont dû être évacués, par simple précaution, l’équipe chargée de la démolition assurant que toutes les mesures de sécurité ont été prises.
La Cour suprême avait conclu l’an dernier que les structures avaient été construites illégalement en collusion avec les autorités locales. Elle avait également ordonné au géant du secteur de la construction Supertech, de rembourser tous les acquéreurs d’appartements. Aucun d’entre eux n’avait encore emménagé dans les tours. Cette démolition est un rare exemple de fermeté des autorités à l’égard de promoteurs véreux.
À VOIR AUSSI – Inde: démolition de deux tours jumelles construites illégalement près de New Delhi
Uday Bhan Singh Teotia est l’un des riverains dont les plaintes contre Supertech ont conduit à l’ordre de démolition. «Le plan initial prévoyait 650 appartements, mais le constructeur a ajouté 1.000 appartements supplémentaires de manière frauduleuse», a-t-il déclaré. «Les deux nouvelles tours qu’ils ont construites nous privaient de tout, de notre air et de la lumière du soleil. Il ne restait plus aucun espace vert», a-t-il poursuivi. «L’ordonnance du tribunal expose l’alliance sacrilège entre les constructeurs et les autorités corrompues», a-t-il ajouté. Aucun des responsables de Supertech n’a souhaité répondre à ces allégations
» LIRE AUSSI – Suivez la destruction de la barre Monmousseau aux Minguettes
L’avocat Jayant Bhushan, qui représentait les plaignants dans cette affaire, estime que les constructeurs doivent faire le ménage dans leurs affaires afin de regagner la confiance des potentiels acquéreurs. «Quand les constructeurs ne suivent pas les règles, ce sont encore et toujours des acquéreurs malchanceux qui finissent par en payer le prix», estime-t-il. Les classes moyennes tombent dans le panneau, pressées d’acquérir le logement de leurs rêves, investissant toutes leurs économies dans des projets qui, souvent, ne voient jamais le jour. Elles se retrouvent entraînées dans de longues batailles juridiques contre de puissants promoteurs.
L’Inde, troisième plus grande économie d’Asie, à la croissance la plus rapide du monde, a connu un boom de la construction ces dernières années. Des promoteurs immobiliers peu scrupuleux, en quête de gros profits, rognent souvent sur les coûts de construction, en toute impunité, et capitalisant sur la faiblesse de la réglementation. Les entreprises construisent souvent des étages ou des tours supplémentaires et utilisent des matériaux de qualité inférieure, tandis que les fonctionnaires sont soudoyés pour fermer les yeux.
Quand ils ne respectent pas la loi, les constructeurs s’en tirent souvent avec des pénalités et abandonnent tout simplement les chantiers inachevés. Dans les banlieues de Delhi, à Noida et Greater Noida, on estime que plus de 100 tours résidentielles ont été ainsi abandonnées, donnant à ces zones l’allure d’affreuses cités fantômes, défigurant le paysage.En 2020, quatre tours de luxe dans l’État méridional du Kerala avaient été abattues, pour infraction à des règles environnementales. Cependant les démolitions sont rares en Inde.
Services :
li tchi
Si les démolitions sont rares en Inde, elles le sont encore plus en France. La mansuétude (un maldisant dirait la complicité) des juges, qui n’hésitent pas en effet à ordonner la démolition, mais contre une astreinte de quelques euros chaque mois tant qu’elle n’intervient pas.