Les sacs à dos sont alignés sur le bitume, ne reste plus qu’à les hisser sur les épaules. Fin des vacances pour Annett et son fils Emil, 6 ans, à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, où un vol retour pour Francfort les attend, ce matin de fin juillet. Domiciliée à Dresde, cette Allemande s’apprête à rendre sa Renault Twingo sur le parking des agences de location, face au hall B. Une voiture qu’elle n’aura louée que quatre jours sur les onze passés dans le Sud Ouest, entre autres en retraite bouddhiste au village des Pruniers, à Thénac, en Dordogne. « 80 euros par jour, ça fait cher, alors on réfléchit pour faire différemment. C’était plus économique de prendre le train…
Les sacs à dos sont alignés sur le bitume, ne reste plus qu’à les hisser sur les épaules. Fin des vacances pour Annett et son fils Emil, 6 ans, à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, où un vol retour pour Francfort les attend, ce matin de fin juillet. Domiciliée à Dresde, cette Allemande s’apprête à rendre sa Renault Twingo sur le parking des agences de location, face au hall B. Une voiture qu’elle n’aura louée que quatre jours sur les onze passés dans le Sud Ouest, entre autres en retraite bouddhiste au village des Pruniers, à Thénac, en Dordogne. « 80 euros par jour, ça fait cher, alors on réfléchit pour faire différemment. C’était plus économique de prendre le train pour Sainte-Foy-la-Grande, et puis un taxi. »
La hausse des tarifs des voitures de location n’a échappé à personne depuis la sortie du premier confinement, à l’été 2020. Et Bordeaux n’est pas la moins concernée des grandes villes : selon un récent classement du comparateur de location de voitures Carigami, elle émarge en cinquième position des villes françaises les plus chères, avec un prix moyen de 430 euros par semaine entre le 1er mai et 31 août 2022, soit une hausse de 7,7 % par rapport à 2021 et 32,7 % par rapport à 2019. Un classement dont on notera au passage qu’il est dominé par… Biarritz, où le coût moyen de location explose à 505 euros, soit +8,8 % par rapport à 2021 et surtout +96,4 % par rapport à 2019. Nice, Ajaccio, et Nîmes apparaissent en 2e, 3e et 4e positions, intercalées entre les deux villes de Nouvelle-Aquitaine.
Si l’attrait touristique du sud de la France pèse à l’évidence sur les prix, la forte augmentation du prix des locations s’explique, rappelle-t-on chez Carigami, par une production de véhicules neufs en berne. En cause, la pénurie notoire de microprocesseurs. Les loueurs, qui avaient déstocké leur parc de véhicules par précaution au plus fort du confinement, ont aujourd’hui le plus grand mal à renouveler leur flotte. S’y ajoute une demande touristique soutenue : pour preuve, la SNCF avait annoncé au début de la saison estivale une hausse de 10 % des réservations de billets par rapport à l’été 2019, « année de référence avant la pandémie », fait remarquer Mobilians, ex-CNPA, l’organisation professionnelle des métiers de l’automobile, au détour d’un communiqué destiné aux constructeurs automobiles, début juillet.
Car ces tensions ont conduit la profession à interpeller publiquement les constructeurs « pour rétablir les approvisionnements de véhicules à un niveau suffisant sur le canal location courte durée ». Selon les tout derniers chiffres, les immatriculations de véhicules destinés aux loueurs ont de fait plongé de 51,3 % au cours des six premiers mois de l’année par rapport à 2019, contre une baisse « contenue » à 33,82 % pour l’ensemble du marché automobile. Il y a trois ans, les immatriculations « loueurs » représentaient alors 230 000 véhicules sur le marché français. Ce sera sans doute moitié moins à la fin de l’année 2022, confirme-t-on chez Mobilians… Le contexte est connu, et les constructeurs ont tout intérêt à privilégier les livraisons aux particuliers, un circuit plus rentable que les commandes groupées des loueurs.
À vrai dire, les fortunes sont diverses sur le parking des loueurs, à l’aéroport. Aurore, qui arrive de Lille, prend possession « pour le travail » de sa Fiat 500, modèle d’avant 2020. « 190,06 euros, de mercredi à dimanche. Je ne trouve pas que ce soit franchement excessif. » Autre son de cloche chez Benoît, un Girondin établi au Portugal, de retour « deux jours pour affaires ». Il a jeté son dévolu sur une modeste Citroën C1, à 179 euros en kilométrage illimité. « Et encore, j’ai pris le plus petit modèle. Une réservation qui remonte à trois mois. Il n’y a pas que l’huile de tournesol dont on fait monter les prix… »

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