l’essentiel Elle rêvait de travailler dans l’univers du vin et a réalisé son souhait en devenant vigneronne. Depuis trois ans Eva Munch-Ellingsen tient le charmant domaine de Villarzens à Bram et propose une gamme de vins biologiques et en biodynamie. Rencontre avec une femme pleine d’énergie et de projets.
Eva Munch-Ellingsen savait déjà toute jeune qu’elle voulait "travailler dans le vin". Native de Toulouse, elle intègre l’école hôtelière option sommellerie et exerce un peu le métier. Elle enchaîne sur un BTS viticulture œnologie, une licence du même intitulé à Cahors puis un CQP ouvrier viticole. Entre-temps, ses yeux couleur cannelle s’amourachent d’Aurélien, un petit-fils d’agriculteur Picard, ingénieur aéronautique. Ensemble ils décident de trouver un domaine dans le Sud-Ouest et tombe sur le domaine de Villarzens à Bram. Il y a trois ans ils s’installent et entament une période de réhabilitation du domaine qui possède déjà le matériel viticole, un hectare de blanc et un hectare de rouge. "Là on vient de planter du grenache et du syrah mais il n’est pas encore en production." Même si la première récolte était "compliquée avec le mildiou et une grossesse", la "première vraie récolte était en 2019" où le couple réussi trois rouges (Le Bavard, La Pépite et le Picard) et un blanc (L’Alégria). "Maintenant on fait un rosé en plus, Les Canailles."
"Les anciens propriétaires travaillaient sans produits phytosanitaires, il y avait de l’herbe dans la vigne. Dès que nous nous sommes installés on a demandé la certification bio que nous aurons en mars 2022 et la certification biodynamie pour pousser plus loin que le bio en apportant un autre soin aux plantes", explique-t-elle en citant quelques exemples de pratiques. "On va cueillir la prêle fraîche dans les fossés, on la fait bouillir comme une tisane qu’on fait ensuite reposer. Ensuite on l’applique sur le sol avant la pleine lune de Pâques. Ça a un effet sur les champignons présents dans le sol, notamment en retardant la maturité des œufs de mildiou." Autre recette : "la 500". Qu’es aquò ? "Au printemps on a enterré des cornes de vaches qu’on avait remplies de bouse pour redonner vie au sol, il faut trois cornes pour trois hectares. Au printemps d’après on les a récupérés, la bouse s’était décomposée. On les a mis dans de l’eau de pluie et pendant une heure il faut dynamiser l’eau avec une pale. C’est hyper physique ! Il faut que ça fasse un vortex, une fois qu’il est créé, il faut tourner dans l’autre sens pour le casser et créer un chaos", raconte-t-elle en rigolant que "ce n’est que le début de la biodynamie ça !" Pour réussir cette transition, Eva est épaulée de l’entreprise Demeter et l’association "Biodynamie en Languedoc-Roussillon", "ils nous aident beaucoup". Depuis son premier stage à Gaillac, Eva savait qu’elle ferait du vin en biodynamie. "J’ai vraiment senti le vin différent, avec plus de pureté et de finesse." Elle vient d’ailleurs d’adhérer à un nouveau label : "Vin méthode nature".
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"Ici on n’ajoute rien dans le vin du début jusqu’à la fin", explique celle qui est aussi l’arrière-petite-nièce du peintre Edvard Munch. "On vendange à la main, on presse sur place, ça fermente tout seul, on n’ajoute pas de levures puisqu’elles sont naturellement présentes sur la baie du raisin. Et on n’ajoute pas de soufre, c’est pour ça qu’il est plus digeste." Le vin n’est ni filtré ni collé, il est embouteillé et étiqueté sur place et commercialisé par leur soin. Eva, qui a déjà beaucoup sillonné les routes du coin avec sa caravane vintage, souhaite "ralentir un peu" et sera présente aux marchés nocturnes de Villepinte le 28 juillet et le 30 juillet à Bram. Ses cuvées sont aussi à découvrir chez le caviste de Bram et dans le réseau Tout O’Pré. Sur son domaine, Eva possèdent des appartements locatifs où vivent son père, "il est paysagiste à la retraite mais il a jamais autant travaillé, il nous aide beaucoup", la comédienne Audrey Langellotti et l’artiste peintre plasticien Juandez. "En fait on vit un peu tous ensemble, on organise des événements, des expositions et des portes ouvertes. Audrey a déjà joué son spectacle sur la Guerre d’Espagne et Juandez expose dans le chai", explique celle qui a toujours un projet en tête. Une salle de spectacle est d’ailleurs en pleine mise aux normes dans le chai et un projet d’écopâturage avec des moutons prévus à l’automne. "Ici il y a toujours du monde, des stagiaires, des woofers, des amis…", conclut-elle, pleinement heureuse de réaliser son souhait, "c’est une passion qu’on vit, jusqu’à présent on arrive à faire tout ce qu’on veut, c’est le paradis ici".
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