Lire le
journal
Lire le
journal
Se connecter
Ce jeudi 19 mai, rendez-vous était pris avec les deux dj chargés d'animer musicalement la montée des marches du Festival de Cannes.
Ils sont arrivés en smoking et en tenue de soirée, prêts à filer si tôt l’interview terminée. C’est qu’il y avait une montée des marches à 18h et il fallait aller s’installer, en haut des marches. Une vue imprenable sur le tapis rouge, les chanceux. Julien Tô et Léa Duval, sont tous deux dj et depuis trois ans, s’occupent de l’ambiance musicale de chaque montée des marches du Festival de Cannes. 
Des sets à quatre mains, réalisés au cordeau. A quoi ressemblent leurs journées? Comment travaillent-ils pour créer une ambiance musicale adéquate pour chaque film?  Interview autour d’un coca, d’une ginger beer et d’une bouteille d’eau. De quoi faire tomber tous les clichés cannois. 
Comment on devient dj à la montée des marches?
Il y a trois ou quatre ans, on travaillait avec le groupe C+ quand on a rencontré la personne qui coordonne la montée des marches. Ils cherchaient des personnes pour remplacer le dj en place. Le set que l’on a fait pour un anniversaire avait beaucoup plu et on nous as proposé de tenter l’expérience, quatre mois plus tard. C’est une proposition magique. Sur le moment, c’était des paillettes et plus le Festival arrivait et plus la pression montait.
On est les métronomes du tapis rouge
 
 
Comment définissez-vous votre rôle durant le Festival de Cannes?
On est les métronomes du tapis rouge. On rythme les différentes montées en fonction des films, des talents, des différents passages.
Comment travaillez-vous pour cet évènement?
C’est beaucoup d’écoutes et de recherches. Dès que la sélection officielle est annoncée, on amorce des choses en fonction de ce qui est sorti et puis on fait au feeling. 
A quoi ressemblent vos journées?
On reçoit les trombinoscopes le matin et il arrive qu’on ait une montée des marches à 14h, alors c’est parfois intense (il rient). Mais on commence à avoir l’habitude. On a besoin du trombinoscope pour savoir qui monte les marches, à quel moment. On peut ainsi choisir et adapter les musiques. La coordination des marches nous fournit la musique pour chaque film de la quinzaine et en parallèle, on doit préparer certains morceaux pour faire des clins d’œil aux personnes qui vont monter les marches, le soir-même. 
Avez-vous des impératifs?
Ce n’est pas vraiment un impératif (ils rient) mais Thierry Frémeaux adore Bruce Springsteen. Alors dès qu’on le voit arriver sur les marches, on lui fait un petit clin d’œil en passant un titre. Il arrive que les équipes de films nous demandent de passer certains morceaux. Pour “Top Gun: Maverick”, on a reçu quatre morceaux pour l’arrivée de Tom Cruise. Il faut passer les quatre morceaux, si la montée le permet. Là, on a pu le faire. 
Quelle est la différence avec un set “normal”?
C’est différent du travail habituel, car l’idée n’est pas de faire danser les gens mais de rythmer la montée des marches. On doit être coordonnés avec Pierre, le speaker qui annonce les noms. Quand on voit Julia Roberts, hop, on balance “Pretty Woman”, Omar Sy, on met Earth wind and Fire… Ça se rapproche un peu du travail sur un défilé. Il faut être assez dynamique et ne pas laisser un morceau durer trop longtemps non plus. Il faut qu’il y ait une plus-value à chaque fois. 
Quand les photographes dansent et viennent nous féliciter pour le set, c’est agréable
Pour le film EO, dont le résumé est “particulier”, comment avez-vous construit votre set?
On fait au feeling. On mixe en direct. Quand on prépare trop en amont, on se rend compte qu’on ne fait jamais ce que l’on a préparé: ça ne convient pas sur le moment. On a des grandes lignes directrices avec beaucoup de chansons françaises, on peut aller piocher dans la filmographie d’un réalisateur. En revanche, Thierry Frémeaux souhaite que l’on fasse ressortir une touche française.
Musicalement, à quoi ressemble une montée des marches réussie, selon vous?
On en parlait hier soir, justement. Un set réussi est un set qui arrive à faire danser les talents et les équipes de films de façon improvisée. Un peu comme lorsqu’Omar Sy fait un petit pas de danse, même si on est allé le chercher un peu. Ca fait plaisir, ça veut dire qu’on touche les personnes. Quand les photographes dansent et viennent nous féliciter pour le set, c’est agréable.
Voir plus grand souvenir, jusqu’à maintenant?
La montée du film “Once upon a time” de Tarantino, c’était génial. La musique était top. La montée des marches du biopic d’Elton John, “Rocketman” également. Le 14 juillet, l’année dernière est un super souvenir. 
Des morceaux que vous adorez passer?
On adore passer “La carioca”, par exemple. On aime bien jouer “Cannes” de Barbara Carlotti aussi. Elle dépeint bien l’ambiance du festival. Ou encore Julio Iglesias, “Vous les femmes”.
Le morceau idéal pour fêter sa Palme d’Or?
“Initiales BB” de Serge Gainsbourg (Bulgarian symphonie orchestra). C’est un son très fort, retravaillé et très puissant.
Le morceau parfait pour danser à Cannes?
Coma Idyllique” de Thérapie Taxi remixée par Yuksek. 
Le morceau pour se consoler de ne pas avoir reçu de prix?
“Le reste” de Clara Luciani
Le morceau parfait pour une montée des marches?
Il faut un morceau que l’on remarque, fort, original, connu et qu’on l’on remarque. Quelque chose comme “Quand on arrive en ville” de Fhin: une reprise connue, pas trop dansante. Ou un bon morceau instrumental de Dimitri From Paris, c’est festif et classe.
Le meilleur morceau idéal pour faire la fête à Cannes?
You are my high” de Demon tard dans la soirée ou un bon Michael Jackson.
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! 🙂
Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.
Et nous, on s’engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

source

Catégorisé: