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Quatre salariés d’ExxonMobil ont été réquisitionnés pour permettre le fonctionnement du dépôt normand de carburants de Port-Jérôme (Notre-Dame-de-Gravenchon), a annoncé le ministère de la Transition énergétique mercredi soir. Six raffineries sur les huit que compte le pays sont en grève.
Alors que la grève a été reconduite à l’aube ce mercredi matin, quatre salariés d’ExxonMobil ont été réquisitionnés pour permettre le fonctionnement du dépôt normand de carburants de Port-Jérôme (Notre-Dame-de-Gravenchon), deux pour mercredi et deux pour jeudi matin, a annoncé le ministère de la Transition énergétique dans la soirée. “L’arrêté préfectoral a été signé par le préfet de la région Normandie” et “envoyé au directeur du site d’ExxonMobil de Port-Jérôme qui les a notifiés“, a précisé le ministère, conformément à l’annonce de la Première ministre la veille. La raffinerie de Gravenchon est l’une des deux raffineries Esso-ExxonMobil en grève .
Quatre raffineries sont également en grève au sein du groupe TotalEnergies. Au total, six raffineries sur les huit que compte le pays sont à l’arrêt. Lors d’un entretien sur France 2 mercredi soir , le président Emmanuel Macron a assuré que la situation allait “revenir à la normale” dans la distribution de carburants “dans le courant de la semaine qui vient”.
Pour la première fois, la direction de Total a accepté de recevoir la CGT mercredi. Jusqu’à présent, elle exigeait comme préalable la levée des blocages pour voir le deuxième syndicat du groupe.
À l’issue de la réunion, la CGT de TotalEnergies a demandé l’ouverture de négociations salariales “sans conditions”. Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies a indiqué que la direction “ne parle plus de levée de la grève mais simplement d’une reprise des livraisons de produit“. La direction du groupe “accepte que les raffineries restent à l’arrêt dans un premier temps“, précise-t-il. Mais Total “souhaite que les livraisons de produits en stocks puissent être libérés par pipelines, trains, camions, et que toutes les livraisons reprennent avant même le redémarrage des installations“. La direction du groupe pétrolier “accepte de négocier avec les salariés en grève qui partiellement, travaillent et opèrent des livraisons de carburant“. 
La CGT “n’appelle pas à la levée de la grève” et attend encore “une proposition” de TotalEnergies “sur la table“, a ajouté Thierry Defresne. Selon lui, “la direction n’est pas encline à faire des propositions de nature à faire lever le mouvement“.
Le ministère de la Transition énergétique a annoncé tôt ce mercredi matin le lancement de la réquisition des personnels “indispensables au fonctionnement” du dépôt Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme (Seine-Maritime). “L’arrêté préfectoral a été signé par le préfet de la région Normandie” et “envoyé au directeur du site d’ExxonMobil de Port-Jérôme qui les a notifiés”, a indiqué le ministère dans la soirée. Seuls quatre salariés, jugés indispensables pour assurer un service minimum d’expéditions, ont été réquisitionnés. “Le pompage a pu commencer” et le carburant “être injecté dans l’oléoduc destiné à approvisionner l’Île-de-France”, selon un communiqué du préfet de la Seine-Maritime.
Une “décision scandaleuse” pour Philippe Martinez, leader de la CGT, qui a annoncé le dépôt d’un référé jeudi, pour s’y opposer. Une manifestation nationale des cheminots prévue le 18 octobre à Paris à l’appel de la CGT “va devenir une grève nationale interprofessionnelle pour les salaires et contre les réquisitions”, a appris France Télévisions mercredi auprès du syndicat, confirmant une information de RMC. 
Le ministère a indiqué qu’un autre arrêté de réquisition serait activé pour le dépôt de carburant TotalEnergies près de Dunkerque, si la grève s’y poursuivait.
La réquisition ne concerne pas les opérations de la raffinerie et donc la production de carburant. Les quelques grévistes indispensables au déblocage du carburant des cuves devraient donc se voir contraints de venir travailler, sous peine de sanctions pénales . Malgré cette menace brandie pour la première fois la veille par la Première ministre, les grévistes des groupes pétroliers ont décidé tôt mercredi matin de poursuivre leur mouvement pour de meilleurs salaires, prolongeant les pénuries de carburants qui affectent la France entière.
Direction et syndicats grévistes étaient réunis dans la matinée sur le site de Port-Jérôme, en Seine-Maritime. Une Assemblée générale était prévue ce mercredi à 14h. Une délégation de députés du groupe La France insoumise-Nupes, menée par la chef de file des députés LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, s’est rendue en début d’après-midi, vers 13h30, sur le site pour rencontrer les syndicats en grève. Cette délégation était composée de Farida Amrani (LFI), Antoine Léaument (LFI), Jérôme Legrave (POI) et Thomas Portes (LFI).
Les grévistes prennent ainsi le risque d’un épilogue brutal avec réquisition de certains d’entre eux pour faire redémarrer les usines, comme le précédent mémorable de 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Pour les dépôts, le redémarrage serait immédiat car assez simple, puisqu’il suffira d’ouvrir les vannes pour les camions. Mais “s’il y a réquisition pour redémarrer la production à la raffinerie, il faudra au moins deux semaines“, explique Gil Vilard, de la CGT Esso à Fos-sur-Mer.
Mardi à 18h, 31,3% des stations-service manquaient d’un ou plusieurs carburants, et la proportion était pire dans dans les Hauts-de-France (44,8%) et en Île-de-France (44%).
Une cellule interministérielle de crise s’est réunie à la mi-journée au ministère de l’Intérieur à Paris. Les membres de tous les cabinets et administrations concernés y ont participé. Selon franceinfo, le déclenchement de cette cellule a été décidé mardi. Il s’agit du “mode normal de pilotage d’une crise” dont la gestion réunit plusieurs ministères sur différents territoires. 
Sur les huit raffineries et bioraffineries que compte la France métropolitaine, six sites sont totalement ou partiellement affectés par le mouvement de grève. C’est donc plus de la moitié des capacités de raffinage hexagonal qui manque sur le marché des carburants, selon le service économique de franceinfo.  
Cela représente quatre sites TotalEnergies sur cinq concernés par ce mouvement.  
La bioraffinerie de Grandpuits (groupe TotalEnergies), en Seine-et-Marne, et de Lavéra (groupe PetroIneos), près de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, ne participent pas au mouvement social. Il existe une 9e raffinerie française, la société anonyme de la raffinerie des Antilles, en Martinique.
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