À quelques jours de Noël, notre rédaction a pensé aux retardataires en mal d'idées de cadeaux et met en lumière le talent et l'inspiration de plusieurs artisans locaux. Premier volet de notre série avec Cécile Derieux : des sacs aux bijoux en passant par les portefeuilles et les accessoires en tout genre, cette maroquinière a créé il y a quatre ans son propre atelier : Abakar. Rencontre avec une jeune créatrice au parcours atypique, à la passion débordante, au savoir-faire ancestral.
De A à Z, Cécile imagine, dessine, conçoit et réalise. "Toutes les créations qui sortent de mon atelier – installé à Ladern-sur-Lauquet depuis les confinements – sont le fruit de mon travail, ce sont des créations propres à moi", explique-t-elle. Pourtant, c'est dans le monde équestre que la jeune maroquinière commence sa carrière. "J'ai en effet commencé dans l'attelage avec les chevaux de trait, domaine dans lequel je suis diplômée, détaille Cécile, mais c'est un métier dans lequel on a déjà une approche pratique de la matière, du cuir en particulier, il faut savoir réparer, c'est manuel", précise-t-elle. "Alors, suite à différentes rencontres d'artisans, des bourreliers selliers notamment, j'ai donc switché vers le monde de la maroquinerie". Ainsi, dans le Tarn, à Mazamet, la jeune femme et se forme et obtient son diplôme, la voilà donc maroquinière ! En novembre 2017, l'aventure commence avec l'ouverture officielle de son atelier : Abakar.
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Si "le diplôme de maroquinerie permet d'apprendre toutes les bases et les techniques dites conventionnelles du métier", la jeune créatrice évoque également l'importance du monde rural, là où elle a grandi, alors "loin des villes et proche de la terre". Un monde, dit-elle avec poésie, dans lequel "la transmission se fait par l'intelligence de la main". Car finalement, son apprentissage, c'est le fruit "de rencontres, comme un ping-pong de personnes qui, parfois sans le savoir, m'ont transmis leur savoir-faire, leurs gestes et tout cela se fait petit à petit", avoue-t-elle.
De son atelier et de ses créations se dégagent aussi des valeurs et des engagements. "Toutes mes matières premières, assure-t-elle fièrement, sont françaises. Elles sont issues d'un périmètre de 150 kilomètres autour de Carcassonne, je veux vraiment mettre l'accent sur cet ancrage local dans ma démarche personnelle". La fabrication, elle aussi, est française. Tous les articles sont en effet entièrement fabriqués de manière artisanale, dans l'Aude, à Carcassonne. Il en va de même pour l'origine du cuir : "Je ne passe pas par des tanneries mais par des négociants, ils sont donc sortis du circuit classique. Le cuir provient donc de grandes enseignes de maroquinerie ou de collections déclassées", insiste-t-elle.
Ses engagements et ses valeurs sont, pour Cécile, indispensables à la maroquinerie car "la pratique ne peut être abordée qu'avec conscience de l'acte et du geste au vu de sa provenance – le vivant. De par son origine animale, le cuir est une matière plus que précieuse qu'il faut consommer avec bon sens et discernement". Mais c'est aussi cela qui plaît à Cécile : "C'est en effet une matière qui peut être transmise de génération en génération. C'est aussi ce qui rend la pratique particulière dans le sens où, proposant un produit à la vente, il faut des consommateurs et des clients tout en modérant cette consommation. Mais j'ai de la chance, ma clientèle fait des choix réfléchis et raisonnables. C'est pour cette raison que je propose également un suivi clientèle où je dispense, si besoin, des conseils d'entretien".
Un mélange de rustique et de folie
Des sacs aux bijoux en passant par les portefeuilles et les accessoires en tout genre, il y en a pour tous les goûts. "Un mélange de rustique et de folie", voilà comment Cécile aime décrire son style qui, sans nul doute, est à l'image de la jeune créatrice.
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