Mieux vaut prévenir que guérir. La ville de Castres a visiblement fait sien ce proverbe en décidant d’interdire l’utilisation de tous les terrains de sport en herbe de la commune à partir de lundi jusqu’au 2 octobre inclus. Le maire Pascal Bugis a signé un arrêté municipal mercredi. Les clubs de football et de rugby sont donc privés d’entraînement et de matchs pendant trois semaines et trois week-ends. Au minimum. Puisque l’arrêté pourra être reconduit « dans les mêmes conditions le cas échéant ».
Castres était déjà connue pour fermer régulièrement ses terrains l’hiver à cause des intempéries ce qui handicapait déjà les clubs. Mais là, à l’inverse, c’est à cause de la sécheresse et de l’interdiction préfectorale d’arroser que la ville a pris cette « mesure de protection ». La ville explique en effet que cette période permettra de « procéder à des travaux de reprise des surfaces herbées » (aération, regarnissage…) qui ont souffert de ces longues périodes caniculaires et de l’absence d’arrosage depuis la décision du préfet datant du 5 août pour préserver les ressources en eau du département. Cette interdiction permettrait de sauver ce qui peut l’être en espérant qu’il pleuve durant cette période. Déjà très impactés, certains terrains pourraient en effet avoir besoin d’être refaits entièrement. Et s’il devait y avoir besoin de « décompacter » et « ressemer » quand les restrictions d’irrigation pourront être levées, la durée de fermeture serait encore plus longue le temps de laisser pousser le gazon pour qu’il puisse être capable d’accepter la pratique du football et du rugby. Cette mesure est également « une protection pour les joueurs car la dureté des sols ne permettait plus de garantir leur sécurité physique » selon la mairie.
Une seule exception à cette décision : les rencontres de catégorie espoirs du Castres olympique pourront se tenir au stade du Rey dans le cadre du championnat Espoirs Elite de la Fédération française de rugby. Évidemment, cet arrêté ne concerne pas la pelouse du stade Pierre-Fabre qui lui a pu être arrosée tout l’été, d’autant que le terrain a été refait en hybride, grâce à une dérogation puisque l’on est sur un championnat professionnel. Le Castres olympique ne sera donc pas impacté.
Mais tous les autres clubs de football, et ils sont nombreux, et de rugby de la ville se retrouvent le bec dans l’eau alors que la saison démarre. Pas d’entraînements et pas de matchs pour toutes les catégories, des jeunes aux séniors, pendant trois semaines. Comment vont faire ces clubs pour assurer leur compétition ? Lezaperos clabado, équipe castraise de rugby vétérans, va aussi devoir annuler son tournoi prévu à la Borde Basse le 1er octobre ou trouver une solution dans une commune voisine… Un coup dur donc pour le monde sportif de la ville déjà perturbé par deux ans de crise sanitaire. Pour l’instant, les dirigeants des clubs concernés n’ont pas souhaité réagir en attendant une réunion avec la mairie pour tenter de trouver des solutions.
Depuis l’arrêté préfectoral interdisant l’arrosage datant de début août, la mairie s’est organisée. L’arrosage automatique a été coupé et le manuel interrompu. L’ensemble des suspensions et jardinières ont été retirées de la ville et ramené aux serres municipales. Toutes les plantes pérennes, c’est-à-dire celles qui ne sont pas saisonnières et qui peuvent repartir, ont été conservées sous ombrières. Le même dispositif a été mis en place pour les différents massifs de la ville. En revanche, les jeunes arbres plantés, notamment dans le cadre du dispositif « Un enfant, un arbre » qui prévoit la plantation d’un végétal pour chaque naissance, ont subi d’importants dégâts avec « 80 % de mortalité », selon la mairie qui avait déjà anticipé la situation en plantant un maximum de plantes « tolérantes au sec » sur ses ronds-points. Celles-ci ont plutôt bien résisté jusque-là et devraient pouvoir redémarrer au printemps prochain.
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