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Medhi O. fait partie de “ces gamins qui n’ont pas eu de chance“, plaide son avocat Lauris Leardo. Une enfance ballotée de foyer en foyer, une scolarité chaotique. Il n’a retrouvé sa mère qu’à l’âge de 13 ans, “quand Madame est sortie de onze années de détention“.
Aujourd’hui âgé de 19 ans, le Toulonnais vient d’être condamné à un an d’emprisonnement pour le rôle qu’il a joué dans l’affaire des guet-apens tendus via le site Leboncoin à Toulon.
C’est son “voisin du dessus” qui a fait appel à Medhi O., ce lundi 2 septembre vers 14 heures. “Il m’a demandé si j’avais besoin d’argent”, dit le jeune désœuvré à la barre du tribunal. “J’ai déposé des CV de partout, mais je n’ai jamais eu de réponse.”
Son voisin l’a mis en relation avec M.A., le commanditaire. “Il me l’a présenté via Snapchat, c’était pour faire un coup“, lâche Medhi O. “Je ne connaissais pas son nom, je ne savais même pas qu’il était en prison.”
M.A., 17 ans, est détenu à la prison pour mineurs de La Valentine à Marseille. Il est l’auteur de petites annonces bidon publiées sur Leboncoin, et est en mesure de mobiliser des individus à l’extérieur du centre pénitentiaire pour dépouiller les victimes.
Une information judiciaire a été ouverte après qu’un habitant du Vaucluse s’est fait agresser, le 18 août à Toulon, alors qu’il croyait faire l’acquisition d’un iPhone (900 euros). Les investigations ont rapidement permis d’identifier le commanditaire présumé.
C’est dans le cadre de cette enquête – toujours en cours – que les policiers de la division de la criminalité territoriale de Toulon ont intercepté des échanges téléphoniques évoquant un prochain “coup”. Celui pour lequel Medhi O. a été recruté.
Un adolescent de 14 ans a mordu à l’hameçon d’une annonce proposant un scooter en échange de 2.800 euros en espèces. Rendez-vous a été donné à 18 heures à la mère de l’ado, au fond d’une artère étroite qui longe la cité Génin dans le quartier toulonnais Fort-Rouge.
Mille euros ont été promis à Medhi O. pour voler l’argent de l’acheteuse, sous la menace d’un couteau. “C’est plus de la survie que du profit”, croit utile de préciser le prévenu.
Une petite partie de cet argent devait aussi servir à rémunérer deux complices, Dimitri A. et Fabio M. “J’ai besoin de quelqu’un de sûr, là dans une heure, c’est cash pistache”, a-t-il lancé à l’un, qui a servi de chauffeur. Et à l’autre: “Faut qu’on aille péter un petit.”
Les deux larrons, tout juste majeurs, sont présentés par leurs avocats, Gaël Giraud et Marie Merlo, comme “deux gamins qui ont agi sans réfléchir” par peur ou par faiblesse.
L’un est lycéen à Toulon, l’autre travaille en CDI dans une carrosserie. Jusque-là inconnus des services (contrairement à Medhi O.), ils écopent d’un an de prison assorti d’un sursis probatoire. Le trio est passé récupérer deux proches – mineurs – de M.A. dans la cité de la Baume à l’ouest de Toulon. Et le petit groupe a fait route vers le lieu où le piège devait se refermer sur la mère de l’ado piégé.
C’est là que la police a jeté ses filets, une fonctionnaire jouant le rôle de l’acheteuse. Medhi O. était armé d’un couteau et d’un pistolet à impulsion électrique. “Pour faire peur”, dit-il.
Alors que Medhi O., Dimitri A. et Fabio M. ont été jugés selon le mode de la comparution immédiate, les autres suspects, dont M.A., sont convoqués au tribunal pour enfants le 25 octobre.
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