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Nouveauté cette année, la Nuit blanche des brasseurs a proposé, jeudi 25 juillet, de découvrir les bières artisanales brassées dans la région et au-delà. Coup de projecteur sur trois entreprises hyéroises.
La ville avait retenu seize brasseurs pour que mousse la 1re nuit des brasseurs, jeudi 25 juillet! A l’instar des Vignades en début d’été, le principe est de passer de stand en stand pour découvrir différentes saveurs, un verre de dégustation (payant) en main.
Alsacien d’origine et ancien restaurateur à La Farlède et Hyères (L’Ardoise), Marcel My, 52 ans, s’est lancé en 2015 en suivant l’exemple d’amis belges. Son épouse Sandrine se charge des commandes et de l’approvisionnement d’une cinquantaine de points de vente à Hyères.
Son fils Antoine, 26 ans, est diplômé de l’université de La Rochelle qui dispense une formation de brasseur.
C’est parti fort tout de suite, on a doublé la production chaque année, on a dû déménager la salle de brassage (manuel, Ndlr) et changer trois fois de machines”.
En été surtout, la brasserie tourne au maximum des capacités de l’outil de production. Un point de dégustation, le Tap Room, a aussi ouvert dans la zone du Palyvestre.
La raison du succès: des recettes équilibrées, sans excès, peut-être moins typées que d’autres, “mais conformes à notre clientèle”.
Les malts sont franco-belges, le houblon français, allemand ou américain.
Six sortes de bières sont commercialisées, de la pils légère à l’Antigel (6,5°) selon un design d’étiquette réalisé par l’illustrateur M. Z.
En août, sortira une bière avec une note d’orange amère d’Hyères.
Ingénieur agricole, ancien vigneron à La Môle et La Londe, Thomas Carteron, 47 ans, est passé à la bière en 2013.
D’abord à Saint-Tropez (d’où le nom la Trop) puis à Hyères depuis trois ans. “Sur 500 m2, nous avons un outil redimensionné qui nous a fait passer à un mode de production supérieur”.
En diversifiant son offre, il a enregistré 50 % de croissance en 2018 “et touché de nouveaux publics et faisant découvrir des sensations différentes”.
Thomas Carteron l’affirme, plus les micro-brasseurs seront nombreux et plus ils feront bouger les lignes. “On l’a vu avec l’essor des vins du nouveau monde dans les années 90. Cela a ramené les consommateurs vers le vin et, finalement, ils se sont retrouvés dans les appellations françaises qui sont montées en qualité.”
Avec trois entreprises, la ville d’Hyères est l’une mieux lotie en nombre de micro-brasseries, obtenant en sus des médailles aux concours agricoles.
Dans la zone industrielle Saint-Martin, la brasserie Carteron commercialise la Trop en onze recettes différentes (blonde, ambrée, rosée, IPA, etc.).
La C de Carteron est brassée avec de l’eau de la source de la Vierge, chargée en minéraux et inutilisée depuis un demi-siècle. Enfin la Pure est une bière de garde bio, élevée plus longtemps (6 à 8 semaines de maturation) pour un goût fin et délicat.
Les malts viennent de la plaine de la Beauce (Montargis), d’Allemagne et de Belgique. Le houblon vient surtout d’Alsace. “Nous utilisons 15 malts et 15 houblons dans nos recettes et travaillons à pression constante, ce qui permet aux bières de garder plus d’arôme”, dit-il.
Labellisée Qualité tourisme, la brasserie hyéroise a accueilli 1 500 visiteurs en 2018 et reçoit des stagiaires de la mission locale ou de l’Adapei.
Le design des étiquettes est de Rémi Bertola, des éditions de la Capte. 
Lorsque l’on demande à Guillaume Guilbault pourquoi brasser une bière sur l’île, la réponse fuse:
“Avec ma compagne Kassandra Deveylder, nous avons choisi Porquerolles comme lieu de vie et de travail, et la brasserie car c’est un domaine qui me passionne”.
À la question en quoi Hypaea, sa bière, est particulière, il devient intarissable: “Une bière artisanale ne ressemble à aucune autre, elle reflète la personnalité du brasseur, avec une originalité, un goût unique, des arômes singuliers qui lui procurent une bonne longueur en bouche. Nous avons commencé la production du houblon sur l’île, histoire d’ajouter un terroir à Hypaea. Cela change des bières passe-partout”.

Il poursuit: “Produire une bière sur l’île comporte des contraintes inhérentes à l’insularité, le manque d’espace, le coût des transports, la longueur des délais, mais c’est un challenge intéressant”.

Que pense-t-il de l’eau, matière de base de la bière? Guillaume précise: ” L’eau de la nappe est bonne par sa composition, hormis le sel et le chlore que j’enlève. Son goût particulier change au cours de l’année avec les apports d’eau potable du Saint-Christophe. Il faut s’y adapter, afin de donner un produit constant”.
La bière Hypaea est commercialisée chez les cavistes, les hôtels et restaurants de l’île, soit 90 % de la production (135 hectolitres).
“J’ai orienté la vente en ce sens dans un souci de circuit court. Hypaea est produite et vendue localement. Même si j’ai ouvert la vente sur le continent dans de petites proportions, ma priorité reste les consommateurs de l’île, habitants comme touristes”.

Produire pour satisfaire la demande locale, avoir un point de vente, générer des flux suffisants pour se verser un salaire régulier, embaucher une personne, voilà les objectifs de Guillaume. “Mais pour cela, il me faut de l’espace.”
Bières: blonde, blanche, ambrée.
Facebook: hypaea-porquerolles
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