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Selon ses adeptes, une pratique régulière de la baignade en eau froide renforce l’immunité et diminue les douleurs articulaires et le stress. On fait le point.
Face à la chaleur estivale, les plages et les points d’eau sont pris d’assaut. En France, sur les côtes méditerranéennes, la température de l’eau ne descend que rarement en dessous de la barre des 20°C. Il faut remonter donc vers la Manche pour y trouver la fraîcheur, et des températures similaires à celle des lacs de montagne. N’en déplaisent aux frileux, la baignade en eau froide représente bien des avantages, sur le plan physique comme psychique, comme le confirment Guillaume Barucq, médecin généraliste et auteur de Surf Thérapie (1), et Marie Perez Siscar, médecin généraliste et présidente des centres Côté Thalasso.
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Comme toute activité physique, la nage stimule le système cardiovasculaire et rend le cœur plus endurant. De plus, même sans faire de longueurs, on observe des effets sur la vascularisation en commençant simplement par tremper ses jambes. «Marcher dans l’eau fraîche active les muscles des cuisses et des mollets, et en même temps, redynamise la circulation sanguine, améliorant ainsi le retour veineux», indique le Dr Marie Perez Siscar.
En s’immergeant complètement dans une mer entre 9 et 16°C, on contribuerait en quelque sorte à «muscler ses artères», d’après Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz. «Au contact de l’eau froide, les vaisseaux sanguins se resserrent et le corps redirige le sang vers les organes vitaux. C’est ce qu’on appelle la “vasoconstriction”. En sortant de l’eau, c’est l’inverse. Il se produit une “vasodilatation”, soit une augmentation du diamètre des vaisseaux et du débit sanguin», explique le professionnel de santé. En se réchauffant, l’organisme va alors désengorger les organes internes, favoriser les échanges d’oxygène et le relâchement musculaire.

Que les pressés se retiennent en revanche de piquer une tête trop prématurément. «Un écart de température trop brutal peut provoquer un malaise, voire une hydrocution», prévient le Dr Guillaume Barucq. L’idéal, selon le médecin généraliste, est de rentrer progressivement dans l’eau, sans échauffer au corps au préalable et en s’humidifiant le visage puis la nuque, pour permettre une «bonne thermorégulation du corps».
Par ailleurs, les professionnels de santé insistent sur l’importance de faire un bilan médical avant de se lancer dans la baignade à basse température, en particulier si on a plus de 50 ans et/ou que l’on a des antécédents cardiaques.
Lorsque le corps est plongé dans l’eau froide, il va presque automatiquement solliciter ses muscles afin de lutter contre la perte de chaleur, nous apprend la médecin généraliste Marie Perez Siscar. «En contractant davantage nos membres, cela va demander à l’organisme de redoubler d’énergie, donc de puiser dans nos réserves de graisse et de brûler un peu de calories», résume-t-elle.
Le froid, en contractant davantage nos membres, va demander à l’organisme de redoubler d’énergie, donc de puiser dans nos réserves de graisse
Dans la mer, plus que dans un lac, les vagues modèlent davantage la silhouette, assure la spécialiste : «Elles ont un effet thermomassant qui va contribuer à la tonification et au raffermissement de la peau».
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Dans les divers reportages consacrés au sujet, ceux qui défient le mercure attestent bien souvent de «ne jamais plus tomber malade» depuis qu’ils ont adopté la version froide de la baignade. D’après le Dr Guillaume Barucq, l’exposition au froid renforcerait en effet les défenses immunitaires. «En Norvège, il est d’usage d’exposer les jeunes enfants au froid dès le plus jeune âge pour les aider à devenir plus résistants aux basses températures, rapporte-t-il. De plus, la richesse en micro-organismes du milieu marin joue un rôle de protection. En s’exposant à cette diversité, on permet alors au système immunitaire de mieux s’accoutumer aux différentes bactéries et microbes.»
Pour la présidente de Côté Thalasso Marie Perez Siscar, cet effet bouclier viendrait surtout de l’hygiène de vie associée à cette nage. «Généralement les nageurs pratiquent non seulement de façon régulière cette activité physique et l’accompagnent d’une alimentation plus équilibrée», nuance-t-elle.
En cas d’entorse ou de traumatisme, on dégaine facilement le sachet de petits pois congelés pour éviter le gonflement. Le principe reste le même dans une mer à basse température. Comme l’explique le Dr Guillaume Barucq, l’eau froide atténue les douleurs inflammatoires et articulaires, grâce un double effet . «D’abord, le froid agit tel un antalgique sur la douleur et ralentit le processus inflammatoire, précise-t-il. Ensuite, la pression de l’eau associée au caractère salin marin contribue au flottement du corps en apesanteur et à sa remise en mouvement en douceur, bien plus facilement que sur la terre ferme.»
Les professionnels de santé en sont convaincus : malgré les cris que provoque son contact, le froid doperait le moral. En réalité, le léger choc thermique provoqué par la baignade à basse température permet la synthèse de différents neurotransmetteurs, avance le médecin généraliste Guillaume Barucq. «Ce processus libère des endorphines, aussi connues sous le nom d’hormones du plaisir, mais aussi de la sérotonine et de la dopamine, deux hormones essentielles à la régulation de nos émotions et de l’énergie», indique-t-il.
Précautions et drapeaux rouges
À cela s’ajoute un paysage relativement relaxant. «En regardant la mer, on vide complètement son esprit. Et la respiration des aérosols marins, riches en sels minéraux, renforce cette détente», soutient le Dr Marie Perez Siscar.
Pour s’adonner à cette nage particulière, il est impératif d’être accompagné par un proche ou un pratiquant afin d’être secouru dans les meilleurs délais en cas de danger, de malaise, voire d’hypothermie. L’aspect collectif est d’ailleurs bénéfique à la santé mentale. «Cette activité se pratique généralement en groupe, notamment via des clubs, commente Guillaume Barucq. Cette ambiance collégiale améliore les liens sociaux, la stimulation intellectuelle et sans conteste l’humeur. Il suffit d’observer les nageurs à la sortie du bain : on distingue clairement leurs rires, voire des fous rires.»
(1) Guillaume Barucq est l’auteur de Surf Thérapie, se soigner au contact de l’océan, publié aux éditions Surf Prévention, 224 pages, 25€.
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Corps plus ferme, effet antidouleur et psychostimulant… Tous les bienfaits de la baignade en eau froide
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