Quel est le principal frein au développement du Sud-Gironde ?
Les gilets jaunes ont parfaitement pointé du doigt les problèmes de ce territoire : la carence de logements à un prix abordable, le manque d’emploi de proximité et les longs trajets domicile-travail. La prise de conscience est totale chez les élus. Les nouveaux Plan locaux d’urbanisme intercommunaux (Plui) vont dans le bon sens : densification de l’habitat, création d’entreprises…
Les gilets jaunes ont parfaitement pointé du doigt les problèmes de ce territoire : la carence de logements à un prix abordable, le manque d’emploi de proximité et les longs trajets domicile-travail. La prise de conscience est totale chez les élus. Les nouveaux Plan locaux d’urbanisme intercommunaux (Plui) vont dans le bon sens : densification de l’habitat, création d’entreprises sur les délaissés, déplacements doux et revitalisation des bourgs.
Les élus locaux critiquent vivement leur faible marge de manœuvre en termes d’urbanisme. Comment loger les nouvelles populations et comment attirer des entreprises si on ne peut pas agrandir les zones d’activité ?
Il y a une urgence climatique. On ne peut plus continuer à construire des maisons individuelles. Le Sud-Gironde doit travailler sur le logement collectif en attirant les bailleurs publics. De bons exemples d’habitats partagés existent sur le territoire, à La Réole ou Lestiac-sur-Garonne. Un projet de logements sociaux construits à partir de containers maritimes est en cours à La Réole. Le Sud-Gironde doit faire preuve d’innovation et de frugalité. Concernant l’accueil des nouvelles entreprises, le Sud-Gironde participera à l’effort de réindustrialisation du pays. Des opportunités vont s’ouvrir. Si les projets sont respectueux de l’environnement, il y aura un regard plus bienveillant de la part de l’État.
Sur la problématique économique, les élus du grand Sud-Gironde travaillent-ils suffisamment en équipe ?
Il y a encore une marge de progression. Les Communautés de communes devront travailler ensemble pour accueillir les usines du futur. Pour peser face à la Métropole et rééquilibrer les bassins d’emploi, il faut travailler à l’échelle de l’arrondissement.
Quels projets économiques avez-vous accompagné ces cinq dernières années ?
Nous ne sommes pas sur un territoire où il y a beaucoup d’investissements, c’est insuffisant. Mais l’État a tout fait pour accompagner le projet hôtelier de luxe du château d’Arche (Sauternes). Je pense aussi aux nouveaux pontons fluviaux de Cadillac et Langon, au méthaniseur d’Auros, au sauvetage des cuisines Sagne ou à une start-up d’avenir. Toopi Organics à La Réole, c’est une pépite.
Est-ce normal que le Sud-Gironde, une terre ultra-viticole, ne puisse pas loger ses travailleurs saisonniers ?
Les vendangeurs, qui viennent d’Espagne ou du Maroc, vivent souvent en van, en petits groupes. C’est un problème quand ils se lavent dans le Ciron ou la Garonne. Des bains-douches municipaux, disséminés sur le territoire, seraient une solution peu onéreuse. Les communes candidates seraient accompagnées par l’État.
Quels épisodes vous ont le plus marqué ?
La crise des gilets jaunes et les événements climatiques. L’hiver dernier, le Ciron ressemblait aux chutes du Niagara au niveau du barrage de la Trave. La crue de la Garonne de février 2021 a montré que la population a perdu la mémoire du risque. À l’instar de Barie, il faut que les élus mettent des repères de crue sur tous les bâtiments qui ont été inondés ainsi que des panneaux « risque d’inondation » à l’entrée des communes.

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