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Elsie Kalu se trouve près de la porte d’entrée de la maison qu’elle a achetée en avril 2021.
Photo : Radio-Canada / Francis Ferland
Une propriétaire d'Ottawa, Elsie Kalu, est au bord du gouffre. Elle et sa fille pourraient bientôt se retrouver sans-abri parce qu'elles ne peuvent pas emménager dans la maison que Mme Kalu a achetée en avril : le locataire de la maison refuse de partir.
Cette épreuve lui a fait perdre son emploi, dénonce Mme Kalu. Elle risque aussi d'être mise à la porte de son logement et d'être menacée de forclusion, soit de perdre sa propriété au profit du prêteur hypothécaire.
Elle supplie la Commission de la location immobilière (CLI) de l'Ontario de lui accorder une audience afin qu'elle puisse exposer son cas, expulser son locataire et enfin emménager dans la maison dont elle est propriétaire.
Pourquoi le gouvernement permettrait-il à une autre personne de tout prendre à une autre personne? C'est comme si on volait les pauvres pour payer les pauvres, s’exclame Mme Kalu, debout à l'extérieur de la maison dans laquelle elle n'a pas pu pénétrer depuis son achat.
Ce n'est pas normal. Je ne peux pas fournir des services sociaux à un autre citoyen. Je ne suis pas assez riche, poursuit-elle, outrée.
Mme Kalu voulait déménager dans le quartier d'Orléans, à Ottawa, afin d'avoir accès à de meilleurs soins de santé pour sa fille, qui est autiste.
Elle a acheté sa maison en 2021, à l'aveuglette, pendant le boom immobilier pandémique par l'entremise d'un grossiste en immobilier. Celui-ci achète et vend des maisons hors marché à un prix inférieur à celui du marché et évite ainsi les frais d'agent immobilier. Une décision risquée, reconnaît-elle avec le recul.
Ce n'est qu'après avoir signé le contrat d'achat en janvier, se rappelle Mme Kalu, qu'elle a découvert qu'elle avait affaire à un locataire non coopératif.
Elle a conclu l'achat de la maison en avril mais n'a reçu aucun loyer jusqu'à présent. Elle a donc ouvert un dossier auprès de la CLI à ce sujet.
Mme Kalu a acheté cette maison, mais elle n’a pas encore de date pour que la CLI de l’Ontario entende sa cause afin d’expulser les locataires.
Photo : Radio-Canada / Francis Ferland
CBC News a essayé de contacter les deux occupants. Lorsqu'un journaliste a frappé à leur porte, qui était barricadée de l'intérieur par des boîtes en plastique, ils n'ont pas répondu et ont fermé leur rideau, alors que de la musique retentissait à l'intérieur de la maison.
L’avocat des locataires, Michael Thiele, a déclaré que Mme Kalu devrait passer par la CLI si elle pense qu'on lui doit réellement un loyer.
Mme Kalu a ainsi déposé une demande d'expulsion auprès de la CLI en mai. Elle n’a toujours pas de nouvelles et, depuis, elle doit débourser plus de 5000 $ par mois pour le logement qu'elle loue actuellement et pour les services publics, et ce, en plus de l'hypothèque, des frais de copropriété et des impôts fonciers pour sa maison d'Orléans.
Mme Kalu tient un document de la CLI dans lequel on lui refuse une audience accélérée sous prétexte que ses problèmes ne sont pas assez urgents.
Photo : Radio-Canada / Francis Ferland
Selon son dossier de demande de prêt à long terme, Mme Kalu a perdu son emploi de conseillère financière en août dernier. Son employeur l'obligeait à se soumettre à une vérification régulière de sa cote de crédit. Puisqu’elle a contracté des prêts et accumulé des dettes sur ses cartes de crédit, son score n'a pas atteint le seuil fixé par son entreprise.
Je suis en train de couler financièrement, cela m'a anéantie, confie-t-elle.
« Tout ça m'a ruiné émotionnellement et mentalement. »
Au début du mois, le prêteur de Mme Kalu lui a également envoyé un courriel indiquant qu'il envisagerait une action en justice si elle devait manquer un autre paiement hypothécaire, en décembre.
Si la CLI ne m'aide pas, tout ce pour quoi j'ai travaillé, tout ce que j'ai investi, je pourrais le perdre, se désole-t-elle.
Le propriétaire actuel de Mme Kalu lui a également envoyé un avis de résiliation de son bail pour ne pas avoir payé un mois de loyer.
Mme Kalu raconte qu'elle a appelé à trois refuges locaux. L'un d'eux avait une liste d'attente de deux ans et les autres ont dit qu'ils ne pouvaient pas l'accepter tant qu'elle n'était pas réellement sans-abri.
En gros, ils ne peuvent pas nous aider jusqu'au jour où on finit vraiment dans le caniveau, dénonce-t-elle.
L'assistant juridique de Mme Kalu a déposé une demande d'accélération de son audience. La CLI l’a toutefois refusée en septembre en stipulant que le cas n'était pas assez urgent, selon son seuil.
Je suis frustrée, indignée, en colère et triste, lance Mme Kalu. Ils ne peuvent pas rester pour toujours, parce que je ne peux pas [continuer à] payer l'hypothèque et être sans-abri, et c'est ce qui est sur le point d'arriver en ce moment.
« Ma fille ne peut pas se retrouver à la rue. Je ne peux pas me retrouver à la rue… J'ai besoin de ma maison. »
En avril dernier, Mme Kalu a remis à son locataire un avis pour l’informer de son intention d'emménager. Elle a également fait parvenir plusieurs avis pour non-paiement au locataire.
L'avocat Michael Thiele a répliqué dans un courriel que ses clients ont le droit d'occuper les lieux pour une période indéfinie.
Tout le monde sait comment l'inflation a fait grimper les loyers en flèche. L'accessibilité financière est un énorme problème. Déménager dans la rue n'est pas une option, a écrit M. Thiele.
Mme Kalu et sa fille de quatre ans se trouvent dans l’allée de la maison dont la famille est propriétaire et dans laquelle elle veut emménager.
Photo : Radio-Canada / Frédéric Pépin
Dans sa demande à la CLI, Mme Kalu a dénoncé la chose suivante : la première fois qu'elle a rencontré la locataire et l'occupant, ils ont fermé la porte du garage sur sa tête et sur celle de sa fille.
En guise de réponse, Me Thiele a déclaré que les locataires ont le droit de repousser les intrus qui refusent de partir et a avancé que les propriétaires peuvent appeler la police s'ils estiment avoir été lésés.
Ma colère envers [le locataire] est limitée, mais ma colère envers le gouvernement, ma colère envers la CLI, c'est la partie qui me rend vraiment folle, dépeint Mme Kalu. Ils ne devraient pas laisser cela se produire.
Dans un courriel envoyé à CBC News, la CLI blâme le moratoire temporaire du gouvernement de l'Ontario qui met sur pause les audiences d'expulsion de mars à août 2020 pour ses temps d'attente et son arriéré plus longs que la moyenne.
Avec les informations de Priscilla Ki Sun Hwang, CBC News
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