Nous utilisons les témoins de navigation (cookies) afin d'opérer et d’améliorer nos services ainsi qu'à des fins publicitaires. Le respect de votre vie privée est important pour nous. Si vous n'êtes pas à l'aise avec l'utilisation de ces informations, veuillez revoir vos paramètres avant de poursuivre votre visite.Gérer vos témoins de navigationEn savoir plus
Vous naviguez sur le site de Radio-Canada
Reportage de Louis-Philippe Arsenault.
Photo : iStock / Zephyr18
La hausse importante et soudaine des taux d'intérêt donne des maux de tête à de nombreux propriétaires. Au rythme où vont les choses, certains se demandent comment et s’ils pourront continuer à rembourser leur prêt hypothécaire. D'autres ont l’impression d’avoir mal planifié l’achat de leur maison ou leur condo. Une situation qui pose le problème de la capacité des Québécois à bien gérer leurs finances personnelles.
À titre de syndic autorisé en insolvabilité, Pierre Fortin aide les particuliers à régler leurs problèmes d’endettement. Depuis que la Banque du Canada a commencé à relever son taux directeur, son téléphone ne dérougit plus. Le volume d’appels, dit-il, a augmenté d’environ 30 %.Quand on a eu un signal clair de la Banque du Canada à l'effet que les hausses ne faisaient que commencer, c'est là que l'anxiété a commencé à s'installer et qu’on a eu des questionnements : est-ce que je vais être capable de continuer à joindre les deux bouts? Est-ce que je vais être capable de continuer à payer mon paiement hypothécaire?
, raconte M. Fortin en entrevue à Radio-Canada.
Pierre Fortin mentionne qu’il existe des solutions pour aider les propriétaires à affronter les hausses des taux d’intérêt. Les problèmes d’endettement ne riment pas toujours avec faillite et saisie de maison, loin de là.
Photo : Radio-Canada
Le président de la firme de conseil Jean Fortin & Associés explique que, pour une hypothèque de 300 000 $, la hausse des taux d’intérêt représente des paiements supplémentaires de 700 $ par mois.
« Tous les propriétaires ont été durement touchés depuis le mois de mars. »
Selon M. Fortin, le choc a été particulièrement dur à encaisser pour les acheteurs qui ont fait l’acquisition d’une propriété dans les mois précédant la série de hausses, au moment où le prix des maisons et des copropriétés était à son sommet.Le problème est vraiment pour ceux qui ont acheté pendant la pandémie à un sommet des valeurs. Pour eux, c'est sûr que les alternatives sont un peu moins grandes. Il n'y a pas nécessairement de marge de manœuvre, surtout si on a acheté à près de 100 % de la valeur
, précise Pierre Fortin.
Pour une hypothèque de 300 000 $, la hausse des taux d’intérêt représente des paiements supplémentaires de 700 $ par mois.
Photo : Radio-Canada / Lynda Paradis
Les acheteurs qui ont opté pour un taux d’intérêt variable auprès de leur institution financière sont les plus vulnérables aux fluctuations du taux directeur.
La spécialiste en littératie financière Marie-Claude Beaulieu, professeure titulaire au Département de finance, assurance et immobilier de l’Université Laval, mentionne que bon nombre d’acheteurs ayant opté pour un taux variable n’ont pas anticipé les hausses successives du taux directeur.Quand on n'a pas l'impression que les taux d'intérêt vont monter dans le futur, on peut être tentés par un taux variable et on se met à risque, à ce moment-là, dans le contexte des hausses de taux d'intérêt, de ne plus être capables de faire nos paiements et d'être coincés avec la dette qu'on ne peut plus supporter
, explique la titulaire de la Chaire RBC en innovations financières.
La professeure Beaulieu constate que les futurs acheteurs n’ont pas nécessairement la vision d’ensemble qu’ils devraient avoir au moment d’effectuer une dépense aussi importante que l’achat d’une propriété. Un élément qui milite selon elle en faveur d’une meilleure éducation financière. Le sujet est d’autant plus d’actualité que novembre est le mois de la littératie financière au Canada.
Marie-Claude Beaulieu mène une étude portant sur la littératie financière des jeunes de 15 à 19 ans intitulée « Tes objectifs : ça compte! ».
Photo : iStockJe pense que c'est important que les gens aient un portrait global des décisions financières importantes qu'ils vont devoir faire dans leur vie et des risques qui sont associés à ces décisions-là . Et qui dit risque dit une planification en cas, justement, de période inflationniste, de récession économique et de perte d'emploi. C’est ce mode de prévention là, je pense, qui doit être amélioré
, fait valoir Marie-Claude Beaulieu.
« On veut tous profiter de la vie, mais il faut aussi avoir en tête que tout ne va pas toujours bien et que, quand ça va mal, il faut avoir des ressources à notre disposition […] pour pouvoir se tirer d’embarras pendant certaines périodes. »
Le 26 octobre, la Banque du Canada a annoncé une sixième hausse consécutive de son taux directeur, le faisant passer à 3,75 %.
Cette décision, qui se répercute sur les taux d'intérêt offerts par les banques aux emprunteurs, a pour objectif de freiner l'inflation. En augmentant les coûts d'emprunt, on espère ralentir les ventes et ainsi réduire la pression à la hausse sur les prix.
Mais la stratégie de la Banque du Canada ne fait pas l'unanimité. Pour Julia Posca, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), l’institution fédérale court le risque de précipiter le pays dans une récession.La Banque centrale, qu'est-ce qu'elle recherche? Elle cherche à limiter les dépenses, donc à limiter les dépenses des ménages et des entreprises en espérant que les prix dans l'économie vont diminuer. Mais ce faisant, il peut y avoir une spirale qui nous amène vers un ralentissement économique qui pourrait s'accompagner d'un chômage [plus élevé] et de faillites
, souligne Mme Posca.
Elle ajoute que le remède préconisé par la banque centrale, soit l’augmentation du taux directeur, n’aura aucun impact sur plusieurs des facteurs associés à la présente vague inflationniste.On pense par exemple aux prix de l'énergie qui ont beaucoup augmenté, à l'effet de la guerre en Ukraine, à l'effet de la pandémie et de la paralysie des chaînes d'approvisionnement. Donc, c'est pour ça que l'outil qui est utilisé ici n'est peut-être pas celui qui est le meilleur pour passer à travers cette période temporaire d’inflation
, souligne la chercheuse à l’IRIS .
Julia Posca doute que la hausse du taux directeur soit le moyen le plus efficace de lutter contre l’inflation.
Photo : Radio-Canada
Elle croit qu’il serait plus avisé de lutter contre l’inflation à l’aide de mesures ciblées, comme le soutien au revenu des personnes plus vulnérables et le gel de certains tarifs.
Julia Posca plaide également pour des mesures à plus long terme, notamment en matière de lutte contre les changements climatiques, ces derniers ayant des conséquences sur les récoltes et, conséquemment, sur le prix des aliments.
Cela passe également, poursuit la chercheuse à l’IRIS , par des investissements dans les transports en commun pour limiter la dépendance des ménages à l'égard de l’automobile et des hausses du prix de l’essence.
Avec la collaboration de Louis-Philippe Arsenault
Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !
ImportantAfin de favoriser des discussions riches, respectueuses et constructives, chaque commentaire soumis sur les tribunes de Radio-Canada.ca sera dorénavant signé des nom(s) et prénom(s) de son auteur (à l’exception de la zone Jeunesse). Le nom d’utilisateur (pseudonyme) ne sera plus affiché.
En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio-Canada a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit.
Vous avez repéré une coquille?
Vous êtes témoin d’un événement?
Vous avez des questions sur notre travail?
64 % des GES sont émis par les transports à Québec.
La situation financière du Grand Marché de Québec force la Ville à revoir son entente avec le marché public.
La coopérative assure que les données de ses clients n’ont pas été exposées.
Une femme a été accusée d'incendie criminel en lien avec l'incendie survenu le 10 novembre à Saint-Georges.
Sans donner la leçon à Québec, la mairesse de Paris croit que les villes doivent s’influencer.
Les patients vivant avec la COVID longue ou la maladie de Lyme auront une ressource qui leur est consacrée.
La Municipalité des Bergeronnes dénonce cette décision prise par la Caisse populaire Desjardins.
Les Canadiens à faible revenu seront les plus touchés, estime Tiff Macklem.
Le PDG Sam Bankman-Fried a démissionné et une firme est mandatée pour restructurer l'entreprise en détresse.
Il s'agit de la plus forte hausse en 13 ans, selon le Bureau du surintendant des faillites Canada.
Parmi les grandes lignes de l'Énoncé économique de l'automne, la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, prévoit un retour à …
Les banques sont au nombre des sociétés les plus riches et les plus rentables du Canada.