l’essentiel La Chambre régionale des comptes a rendu public la semaine dernière son rapport sur la Communauté de communes de Mirepoix. Une collectivité plutôt saine sur le plan financier, mais qui doit faire face une dette en hausse, des dépenses de personnel excessives et à de nombreux défis.
C’est un exercice auquel aucune collectivité publique n’échappe : le contrôle de la Chambre régionale des comptes. Cette dernière a ainsi rendu il y a quelques jours son rapport sur la Communauté de communes du Pays de Mirepoix (CCPM) pour la période 2016-2021. Un rapport mi-figue, mi-raisin : si elle se fait épingler sur certains points dont on évitera le détail (recours excessif au secteur associatif, marchés publics irréguliers, risques de conflits d’intérêts, fiabilité des comptes…), la collectivité n’est pas financièrement en danger, mais elle doit en revanche faire face à plusieurs défis pour l’avenir.
Avec ses 10 833 habitants répartis sur 33 communes rurales, une population vieillissante, un taux de chômage de 15 % et un taux de pauvreté de 18 % (en 2018), la CCPM est non seulement une petite intercommunalité, mais surtout une intercommunalité aux moyens limités, dépendante d’un développement touristique difficile à soutenir, alors même que les besoins en services sociaux pèsent lourd sur les finances communautaires.
Si la Chambre régionale des comptes n’exprime pas d’inquiétude forte sur l’état des finances communautaires, elle note en revanche une dégradation constante de celles-ci, avec deux pierres d’achoppement : des dépenses de personnel en forte augmentation ; et, pour financer les investissements, un recours important à l’emprunt qui fait gonfler la dette.
Concernant les dépenses de personnel, celles-ci ont augmenté de 46 % en 5 ans, en raison notamment de la reprise du centre social et de la densification de certains services, pour atteindre un total de 2,7 millions d’euros en 2021, sans que la CCPM ait pris de nouvelles compétences. Pis, la rémunération des personnels non titulaires a fait un bond de 121 %, représentant à elle seule 42 % de la rémunération totale des personnels. Résultat, le poids des dépenses de personnel a augmenté de 10 % en 5 ans, participant largement à une augmentation des charges courantes de 14 % sur la même période.
Les investissements, eux, ont atteint un total de 10 millions d’euros entre 2018 et 2021, dont 9,6 millions d’euros de dépenses d’équipement. Problème : la capacité d’autofinancement de la CCPM ne lui permet de couvrir que 3 % de ces dépenses, contraignant la collectivité à emprunter pour financer ses investissements. Conséquence, le poids de la dette s’est accru de 146 % entre 2018 et 2021, pour un total de 3,5 millions d’euros.
Des chiffres impressionnants, mais à relativiser. Car si la trésorerie est en recul, le fonds de roulement de la CCPM reste suffisant pour assurer 86 jours de charges courantes, et les revenus tirés des investissements réalisés suffisent à rembourser les encours des emprunts. La capacité de désendettement de la collectivité s’établit ainsi à 8 ans, voire 5 si elle mobilisait sa trésorerie, un niveau plutôt correct.
Reste qu’avec une fiscalité qui rapporte 4,3 millions d’euros et un potentiel fiscal limité, les marges de manœuvre de la CCPM sont étroites. Le développement touristique pourrait être une solution, un développement que la CCPM axe principalement autour du lac de Montbel. Encore faudrait-il, note la Chambre régionale des comptes, que la collectivité valorise mieux son patrimoine. La redevance d’occupation du domaine public demandée à une société d’accrobranche s’élève ainsi au montant « excessivement bas » de 300 euros par an, tandis que le club de voile en est totalement exonéré.
La Chambre régionale des comptes souligne pour finir l’intérêt que présenterait une fusion de la CCPM avec la Communauté de communes du Pays d’Olmes (CCPO), avec laquelle elle a déjà noué de nombreux liens, voire des partenariats, en matière de tourisme, d’urbanisme, de développement économique, de promotion des circuits courts ou de mise en place de structures de soins de premier recours. Une perspective qui semble hélas de peu d’avenir, du moins à court terme : invitées à se positionner sur cette éventualité, 44 communes sur 58 sollicitées ont voté contre.
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D'après l'article, les chiffres annoncent que le poids de la dette s'est accru de 146 % entre 2018 et 2021 soit 3,5 millions ; la rémunération du personnel + 121 % !!!!!!! Une paille…. , mais le copinage est prioritaire. Dépenser l'argent public est facile, et on a un sénateur ariégeois depuis 2020 ! Alors, fusionner avec les dettes, ce n'est pas très rentable et pas spécialement encourageant…
Copinage et magouille ?
quand ce n est pas eux qui sortent l argent de leur poche on depense a tout va

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