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Les Italiens sont appelés aux urnes pour élire les députés et sénateurs, dimanche, avec un mode de scrutin réformé en 2017 et favorable à la formation de coalitions.
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Temps de Lecture 4 min.
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Les électeurs italiens sont appelés aux urnes, dimanche 25 septembre, pour désigner leurs députés et sénateurs, dans le cadre des élections anticipées provoquées par la chute du gouvernement Draghi. La coalition de droite et d’extrême droite, née de l’alliance passée entre la Ligue de Matteo Salvini, Forza Italia, celui de Silvio Berlusconi, et le parti postfasciste Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) emmené par Giorgia Meloni, est donnée comme grande favorite du scrutin.
A travers l’Europe et au sein même du pays, les observateurs ne cessent d’évoquer la complexité du système électoral italien, qui pourrait pousser ce scénario. Mais quelles sont ses spécificités ? Comment influence-t-il directement l’organisation de la vie politique italienne ?
Le système électoral italien n’a de cesse d’être réformé depuis les années 1980 pour tenter d’épouser au mieux le régime parlementaire du pays, non sans complexité. Il est actuellement encadré par la loi Rosatellum bis datant de 2017, qui consacre le suffrage universel direct par un mode de scrutin dit mixte, c’est-à-dire qui combine l’usage du scrutin majoritaire et du scrutin proportionnel.
L’élection de la Chambre des députés et celle du Sénat se déroulent en un tour. Dimanche, ce sont ainsi six cents sièges, dont quatre cents de députés et deux cents de sénateurs, qui sont en jeu, pour un mandat d’une durée de cinq ans. Si les parlementaires sont pour l’instant 951, leur nombre va être réduit de plus du tiers dès cette élection, après une réforme constitutionnelle adoptée en 2020, alors portée par le Mouvement 5 étoiles (M5E) au pouvoir.
En accord avec le mode de scrutin mixte, les deux tiers des parlementaires italiens (62,5 %, soit 245 députés et 122 sénateurs) vont être élus dimanche par scrutin de liste proportionnel, tandis que l’autre tiers le sera au scrutin uninominal majoritaire (37,5 %, soit 147 députés et 74 sénateurs). Parmi eux, douze – huit députés et quatre sénateurs – seront élus par les citoyens résidants à l’étranger, uniquement par voie proportionnelle. Pour qu’un parti obtienne un siège au Parlement, il doit recueillir au moins 3 % des voix, 10 % dans le cadre d’une coalition.
Si des élections générales doivent normalement se tenir tous les cinq ans en Italie, des élections anticipées peuvent être convoquées par le président de la République après une dissolution du Parlement. C’est le cas cette année après la dissolution ordonnée par le président, Sergio Mattarella, qui a suivi la démission du gouvernement de Mario Draghi le 21 juillet, replongeant le pays dans une crise institutionnelle.
Les élections générales de dimanche constitueront ainsi « les premières de l’histoire de la République italienne à se tenir au mois de septembre », alors qu’elles devaient avoir lieu au plus tard avant mai 2023, rappelle Marc Lazar, professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences Po Paris, spécialiste de l’Italie. Autre nouveauté, les électeurs âgés de 18 ans pourront participer pour la première fois à l’élection des sénateurs, après l’adoption en 2019 d’une réforme réduisant l’âge légal du vote pour ce scrutin de 25 ans à 18 ans.
Le système électoral italien a une spécificité supplémentaire en raison de son mode de scrutin mixte. Il permet aux députés et sénateurs italiens de faire acte de candidatures multiples : chaque candidat peut donc se présenter en tête dans une circonscription (nommée collège uninominal), et, en parallèle, être présent jusque sur cinq autres listes régionales.
C’est le cas de Giorgia Meloni, pressentie pour prendre la tête du prochain gouvernement en devenant présidente du conseil des ministres si sa coalition l’emporte, qui se présente en première candidate de liste pour être élue députée dans une circonscription du centre du pays (collège uninominal de L’Aquila-Teramo, dans la région des Abruzzes) et qui est en même temps présente sur des listes de sa coalition dans la région du Latium, en Lombardie, dans les Pouilles et en Sicile.
Dans les faits, ce mode de scrutin mixte « favorise la formation et la victoire de coalitions, aussi fragiles peuvent-elles être, car elles ont la capacité de présenter des candidats communs dans un maximum de collèges uninominaux [circonscriptions] grâce à l’agrégation de leurs forces », note Marc Lazar.
La réforme de 2017, portée par le Parti démocrate, a renforcé cet effet en entérinant le principe du vote bloqué : il n’est ainsi plus possible pour les électeurs italiens de différencier leur vote pour un candidat local (leur prochain député) et celui pour une liste au national. Ainsi « si vous votez pour une liste d’un parti ou d’une coalition, votre vote va directement au candidat dudit parti ou de ladite coalition qui se présente dans votre circonscription, et inversement », explique l’historien.
La dernière modification de la loi électorale en 2017 est toutefois loin d’avoir eu les effets politiques escomptés. « Le but était de pénaliser le M5E car il était jugé incapable de s’allier. Les partis centristes et de gauche pensaient pouvoir se mettre d’accord en formant une grande coalition, ce qui n’est pas arrivé. Tous ces acteurs se retrouvent affaiblis avec la formation d’une coalition entre la droite et l’extrême droite », analyse le professeur émérite.
Conçu pour concilier une juste représentation des différentes nuances politiques par la proportionnelle, et un objectif de stabilité, par l’introduction d’une part de scrutin majoritaire, le système électoral italien n’a, de fait, jamais réussi à tenir ces promesses, comme en témoigne le nombre de gouvernements qui se sont succédé ces dernières années et les critiques récurrentes adressées à son encontre.
« Depuis des décennies, le débat politique italien porte sur deux choses : améliorer le mode de scrutin pour avoir une majorité et une minorité claires et tenter d’assurer une gouvernabilité du pays, c’est-à-dire éviter l’instabilité. Malgré les réformes récurrentes, les crises institutionnelles perdurent. C’est donc un véritable serpent de mer pour le pays », conclut Marc Lazar.
Marie Pouzadoux
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