1 Une reprise soutenue
À l’instar de nombreux secteurs, celui de l’immobilier breton a été brutalement mis à l’arrêt en raison du confinement. Mais à en croire Damien Ruaud, le président du Conseil régional des notaires, « l’activité immobilière semble repartir à un bon rythme ». Ce que confirment les agents immobiliers quimpérois. « Pendant le confinement, les demandes d’acquéreurs de biens sur internet ont augmenté considérablement. Et depuis le déconfinement, ça explose. Elles ont pratiquement doublé », remarque Adrien Le Joncour, de La Bourse de l’immobilier. Morgan Barralis, responsable de l’agence immobilière de Locmaria, souffle. « On a énormément de boulot en ce moment. On n’arrête pas. Aujourd’hui, si je mets une annonce, j’ai 20 contacts dans la journée », raconte-t-il. « On est sur un rythme très soutenu. C’est un marché extrêmement dynamique après une année très dense pour l’immobilier », note Cyril Blanchard, notaire à Quimper.
2 Petite bulle spéculative post-crise
« On se retrouve en flux tendu », souligne Adrien Le Joncour. Aussitôt un bien mis à la vente, aussitôt il est vendu. Enfin, ce n’est pas une nouveauté. « On est toujours dans le même cas de figure qu’avant le confinement. Et ça risque de se tendre à l’avenir », explique Cyril Blanchard. Car la demande est très soutenue. Pendant cette période d’inactivité, « les acquéreurs ont eu le temps de peaufiner leurs recherches. Ils étaient dans les starting-blocks dès la sortie de crise », explique Morgan Barralis. Et d’ajouter : « Et il y a aussi tous ceux qui ont vendu leurs biens avant le confinement qui se sont donc retrouvés “à la rue” pendant trois mois. Aujourd’hui, Ils sautent sur les offres », précise-t-il. Malheureusement, l’offre est bien inférieure à la demande. « Certains ont été contraints de repousser leurs projets de vente avec le confinement », indique l’agent immobilier. « Mais cette petite bulle spéculative de sortie de crise ne devrait pas durer trop longtemps. Ça va se tasser », complète-t-il. Pour ce retour à la normale de l’activité immobilière, il table sur septembre.
3 Hausse des prix en prévision
Selon les chiffres des notaires bretons, les prix au mètre carré, à Quimper, ont augmenté de 5,3 % sur un an (1 400 €) pour les appartements anciens et de 3,9 % (158 000 €) pour les maisons anciennes. « Ces chiffres-là sont dus au fait que les biens se vendent sur une fourchette haute. Mais on ne peut pas encore parler d’une hausse des prix », note Morgan Barralis. Adrien Le Joncour abonde dans ce sens. « Aujourd’hui, les acheteurs négocient moins qu’avant. Car il n’y a pas suffisamment de biens à la vente. Donc le vendeur a en quelque sorte la main. Et donc ça part au prix le plus élevé. Par exemple, un bien à 200 000 € va partir entre 48 et 72 h », affirme-t-il. Mais selon eux, les prix devraient augmenter d’ici la fin de l’année. « Il est encore trop tôt pour le dire. Attendons la rentrée », indique Cyril Blanchard. « Mais le marché ne va pas s’effondrer », rassure-t-il, soulignant que les taux d’intérêt restent plutôt très bas. « Ils ont certes légèrement augmenté avec le confinement car les banques veulent être plus prudentes. Mais ils restent toujours inférieurs à 2 % sur 20 ans », ajoute-t-il.

4 De nouvelles envies ?
« Avant le confinement, ils cherchaient des appartements dans le centre-ville. Aujourd’hui, ils ne veulent même plus les visiter. Les maisons sont désormais le cœur de cible. Ou alors des appartements avec un extérieur », note Adrien Le Joncour. Quartiers privilégiés ? « Ils cherchent principalement à proximité du centre. Notamment dans le bas de Kerfeunteun, vers le Cap Horn ou encore au Frugy », précise-t-il. Morgan Barralis, lui, ne voit pas de réels changements du côté des acquéreurs. « Le marché immobilier quimpérois était déjà pas mal composé de maisons. Et le centre-ville a toujours eu la cote », affirme-t-il. L’agent immobilier souligne aussi l’attractivité du quartier de Quimper sud. « Il y a tout à proximité : l’hôpital, la zone tertiaire de Créac’h-Gwen, les écoles, les supermarchés, les grands axes », détaille Morgan Barralis. « Penhars reste toujours une ZUP dans la tête des Quimpérois. Mais c’est une fausse idée. Il y a de super coins là-bas. Concernant ceux de Terre-Noire et Moulin-Vert, il y a certes une vie de quartier en perdition avec de moins en moins de commerce de proximité, mais il y a de belles affaires à faire là-bas », conclut-il.

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