l’essentiel La dernière exposition d’art contemporain de la Biz’art’rit dans son local a été lancée vendredi. Mais, rassure sa cheville ouvrière Loïc Marchand, l’association ne disparaît pas et ses activités perdurent.
Loic Marchand, qui porte à bout de bras la Biz’art’rit depuis 6 ans, parle de l’avenir de l’association d’art contemporain. Vendredi avait en effet lieu le vernissage d’une exposition. Son titre, "This is the end", rappelle l’avenir du lieu d’exposition de l’association, rue des Marchands.
Vous lancez l’exposition "This is the end". Faut-il entendre que c’est la fin de la Biz’art’rit ?
Surtout pas ! On ferme un lieu d’exposition, le 24 juin, mais la Biz’art’rit va continuer à exister. La mairie, l’agglomération du Pays de Foix-Varilhes et l’école de musique nous mettent un bureau à disposition. Parce que les activités de l’association se poursuivent : il y aura encore des expos, il y aura des ateliers, il y aura encore des événements, il y aura encore des projets, il y aura encore des artistes, il y aura toujours de l’art.
Donc, en dehors du lieu d’exposition, vous poursuivez le reste de vos activités ?
Oui. Et nous ferons toujours des expositions – sans doute moins, et nous en sommes tristes. Nous allons essayer de monter un projet avec les agences immobilières, qui s’appellerait "Bail à céder". L’idée, c’est qu’on occupe des locaux commerciaux vides, le temps qu’ils retrouvent des occupants. Ça nous permet, à nous, de trouver des lieux pour faire des expositions. Et ça nous permet de faire aller l’art contemporain là où il n’est pas. On est concentré sur Foix, mais on peut aller bien au-delà. Parce que des locaux vides, il y en a…
On entend aussi dire que vous avez un projet d’exposition avec les Abattoirs, musée d’art contemporain de Toulouse…
C’est vrai. En octobre, en partenariat avec le fonds régional d’art contemporain, la direction régionale des affaires culturelles et les Abattoirs, on va prendre les œuvres de la "grande ville" et les faire venir ici. On doit avoir de l’art contemporain à Foix, putain ! Donc je continuerai.
Justement, lorsqu’on discutait il y a quelques mois, l’avenir de la Biz’art’rit était incertain… Qu’est-ce qui vous pousse à continuer ?
La culture est une arme et je compte m’en servir. C’est vrai, il y a 6 mois, je me posais des questions. Et puis, on a fait un bilan. Ça fait 6 ans que la Biz’art’rit existe, 3 ans que ce lieu d’exposition a été créé. Il y a 300 personnes aux vernissages de nos expositions, nous avons fait plus de 80 ateliers dans toute l’Ariège (avec des enfants, des adultes, des scolaires, le Paajip, la maison d’arrêt…), 10 % de la population vient sur chaque exposition, nous faisons l’accompagnement personnalisé des artistes… Après, il y a des problèmes financiers.
À ce propos, regrettez-vous un manque de soutien ?
J’en veux surtout à l’Etat. Parce que l’Etat donne des centaines de milliers d’euros pour des expositions d’art contemporain dans les grandes villes. Elles font venir des œuvres d’artistes morts et font donc vivre les petits-enfants qui sont des traders. Ici, on vous présente des artistes vivants, qui aujourd’hui ont besoin d’aide pour vivre. Parce qu’être artiste, c’est un métier, on est des chercheurs, on réfléchit… Il faut soutenir les artistes, alors, je n’abandonne pas ! Et, quand ils ont appris que ce lieu allait fermer, les gens ont voulu faire une cagnotte. J’ai dit "non !" Parce que ce n’est pas aux habitants de payer pour avoir accès à la culture, c’est à l’Etat. La culture doit être gratuite.
"This is the end…", c’est le nom de la dernière exposition collective proposée par la Biz’art’rit dans son lieu d’exposition de la rue des Marchands. Une exposition visible jusqu’au 24 juin, l’entrée est toujours gratuite. Parmi les artistes, citons Jane Ivoire et ses ruines ; Batard et ses peintures à l’huile, notamment sur le corps ; le dessinateur Arno Andrey ; l’artiste visuel Xavier de Kepper ; le dessinateur et réalisateur fuxéen Arnaud Miquel ; l’artiste pluridisciplinaire ariégeois David Lachavanne ; le photographe Maxime Authier ; et, last but not least, Frédérique de Rauglaudre qui a réalisé un buffet funéraire coréen à partir de poulpe. "Le poulpe, c’est le symbole de la Biz’art’rit, souligne Loïc Marchand. Donc les gens vont bouffer de la culture et ingérer de la Biz’art’rit !"
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Bonjour,

Est-il possible de corriger mon nom dans l'article? Il s'agit de "de Rauglaudre", et non "de Rauguelaudre".

Merci.
"J’en veux surtout à l’Etat" tellement facile.
Monter un projet sur un subventionnement public montre un total amateurisme.

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