L’agence de gestion locative sociale travaille sur le secteur immobilier privé.
Laurent Vassallo en est persuadé, "la qualité de l’espace privé conditionne la qualité de l’espace public et vice et versa". C’est une des raisons qui l’ont poussé, avec quatre autres bénévoles, à fonder Habitat logement du Biterrois (HLB), dont le siège est à la Maison européenne de l’artisanat et des projets innovants (Meapi), place Saint-Cyr.
"Les opérateurs d’agence sociale immobilière étaient inexistants sur le Biterrois. Notre idée, en travaillant sur la politique de peuplement du centre-ville, était de partir des besoins des locataires et des propriétaires du parc privé. Beaucoup d’entre eux sont âgées, ils ont des problèmes avec les locataires. Leur immeuble se dégrade, leur échappe. La fiscalité est importante. Ils ne connaissent pas toutes les aides dont ils peuvent bénéficier pour lancer des rénovations." Si rien n’est fait, l’habitat devient vite indigne. Certains ne veulent plus louer et la vacance s’installe.
Parallèlement, HLB, par ses actions, lutte contre les marchands de sommeil, autre plaie du cœur de ville de Béziers. Ces propriétaires d’immeubles louent des biens vétustes à des personnes en difficulté sociale. Les surfaces des logements sont réduites au minimum afin de rentabiliser au maximum le bien en multipliant le nombre de locataires.
HLB a, actuellement, trente mandats de gestion de propriétaires. Les bénévoles reçoivent deux à trois demandes par semaine, pour des logements sociaux dans le privé. "Nous logeons ou trouvons des logements à des travailleurs pauvres, surtout des jeunes, et nous travaillons aussi avec l’Agence départementale de la solidarité pour mettre à l’abri des personnes, souvent des femmes, victimes de violence et qui ont quitté leur domicile."
Laurent Vassallo se souvient de cette jeune fille, mise à la porte par son colocataire. En rupture familiale, grâce à son nouveau "chez elle", elle a pu entrer dans le processus d’un contrat d’apprentissage et, aujourd’hui, elle a un emploi. Ou ce jeune Breton qui venait de trouver un travail mais avait des difficultés à se loger.
Côté propriétaires, HLB a pu remettre à plat pour repartir sur de bonnes bases des dossiers de personnes âgées ou de jeunes investisseurs. "Ils avaient plusieurs lots et ne s’en sortaient pas. Ils étaient prêts à vendre mais, après une reprise en main et la mise en route des demandes d’aides à la rénovation, ils ont fait les travaux et ne vendent plus. Certains étaient très proches de devenir des marchands de sommeil."
Laurent Vassallo poursuit : "Il faut aussi rassurer les propriétaires. On est passé d’un lien de confiance à un lien de défiance. En haut de la rue Canterelles, un investisseur avait acheté en Malraux deux appartements. Il a eu de gros problèmes avec ses locataires. Il n’a plus loué pendant plus de dix ans. Aujourd’hui, c’est réglé. Je reste persuadé que l’idéal, c’est la proximité pour pouvoir s’occuper de son bien immobilier. Et je crois que cela a été une erreur d’enlever les gardiens d’immeuble. Il faut se réapproprier les choses."
Le président d’HLB considère qu’à leur niveau, "dans la politique du logement, nous faisons de la broderie". De qualité alors, puisqu’en début de semaine, l’association a été agréée Entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus) par l’État.
L’association Habitat logement en Biterrois (HLB), présidée par Laurent Vassallo, a été créée en 2017 par l’Union des propriétaires d’immeubles du grand Béziers et familles rurales du Biterrois. C’est une agence immobilière sociale qui a pour objet la recherche de logements pour toute personne qui éprouve des difficultés sociales et qui souhaite entreprendre des démarches d’insertion, ou de réinsertion, sociale.
Elle accompagne également les propriétaires qui souhaitent mettre, ou remettre, leur bien immobilier sur le marché de la location. Les cinq bénévoles travaillent en partenariat avec les agglos Béziers-Méditerranée et Hérault-Méditerranée, les communes du Biterrois, l’Anah (Agence nationale d’amélioration de l’habitat) et Action logement.
Elle promeut d’ailleurs les différents programmes de cette dernière structure, comme le Visal, qui assure la garantie des loyers, ou encore “Louer pour l’emploi”, une action qui aide à se loger les jeunes qui viennent de trouver un emploi. Ces formules apportent des avantages aux deux parties, les propriétaires et les locataires.
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