Publié le 25/01/2017 à 10h36
Quand Auzat se raconte en documentaireIl faut parfois un regard extérieur pour mettre en valeur la richesse qui se cache sous son nez. Perle du Brivadois, la vallée de l’Allier fait encore partie de ces trésors méconnus des Auvergnats, et des Français en général. C’est sur celle-ci, et plus particulièrement sur le bourg d’Auzat, où il a ses racines, qu’Arnaud Fournier-Montgieux a décidé de poser sa caméra. Comme son grand-père, qui filmait le village dans les années soixante, il a capté des bouts de vie du bourg et de ses habitants. Une façon de mettre en avant le monde rural d’aujourd’hui. Le documentaire Auzat l’Auvergnat, en cours de montage, fait l’objet d’un financement participatif sur la plateforme Cocoricauses ( voir par ailleurs), en ligne depuis le 15 janvier 2017.

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Pourquoi mettre Auzat au cœur de ce documentaire ? Je suis Auvergnat d’origine, enraciné à Auzat. J’ai vécu à Issoudun, dans l’Indre. J’ai toujours aimé le monde rural. Je vis désormais à Paris, où j’évolue dans le milieu du documentaire. J’ai eu envie de montrer ce monde rural qui est en mouvement, vivant avec son temps. Tout est parti, et partira dans le film, d’images filmées dans les années 1960. À l’époque, Auzat était un village très agraire. Avec Auzat l’Auvergnat, je veux mettre en avant la ruralité d’aujourd’hui. Celle peu représentée par les médias et pourtant en pleine évolution : les habitants d’Auzat sont à la fois enracinés dans la terre et la tradition, et en mouvement, résolument inscrits dans le temps présent.
Comment se présentera le film ? Je rentre en immersion dans le village, en posant ma caméra, afin de le montrer dans son côté vivant. Il n’est pas question de rencontrer des sociologues. Non. Car je pense qu’à travers les histoires singulières, on donne plus de vivant à la matière. L’immersion permet de rentrer en contact avec les personnes. Cela permet d’être à hauteur d’homme. Je travaille sur ce documentaire depuis un an et demi. Je suis venu pendant des périodes hors vacances.
Des habitants sont au centre de votre projet ? Il y déjà Bernard Mouttet, qui apparaît en filigrane sur toute la longueur. C’est le passeur, un paysan à la retraite. Il incarne le passage du passé au présent. Et il y a plusieurs autres interventions. Le film repose en effet sur la possibilité que donnent les gens de rentrer chez eux. C’est un huis clos sur Auzat. Et Bernard a été la clef vers toutes les maisons du village. Parmi les personnes rencontrées, il y a Roland Vigouroux, Diane, une artiste qui vient six à sept mois par an, ou encore Richard, un nouvel habitant qui n’a jamais eu, auparavant, de terre d’enracinement. Il y a la maire aussi. Je suis d’ailleurs arrivé sur la période des travaux de la station d’épuration et d’enfouissement des réseaux, qui était un projet énorme pour cette petite commune.
Pour les besoins du documentaire, vous les interviewez ? Il n’y aura ni questions, ni commentaire ni narration, ou peut-être juste un peu au début pour introduire le film, je ne sais pas encore. Et je n’apparais pas à l’image. Il faut quitter l’anecdotique pour aller vers un message plus universel.

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Vous avez déjà filmé ? C’est la première fois que je filme et produit. Mais je me suis entouré de personnes qui m’ont conseillé. En fait, j’ai passé dix ans à travailler dans une société de distribution et de production de documentaire. Après, je me suis retrouvé en charge de la distribution en France puis j’ai lancé un département d’édition, faisant des sorties physiques, de la vidéo à la demande et qui distribuait les films Disney Nature.
Pourquoi avoir recours au financement participatif ? C’est pour la partie production et pour la diffusion. Le montage a commencé. J’ai à peu près 15 à 20 heures d’images. Sans celles de mon grand-père, qui ne seront utilisées que sur 4-5 minutes pour introduire Auzat l’Auvergnat. En fait, je travaille sur un 80 minutes. Et c’est un format dur à rentrer dans une case télé. Cela implique de trouver un mode de financement et de diffusion. J’ai déjà des pistes pour des diffusions sur des petites chaînes de Rhône-Alpes, grâce à 8 Mont-Blanc. Mais la nécessité, c’est de faire connaître ce projet pour le faire diffuser aussi en salle et dans des lieux culturels. J’ai aussi obtenu une petite aide de l’ancienne communauté de communes Ribeyre Chaliergues et Margeride. J’ai fait des demandes de financement au Département, au Smat du Haut-Allier et à la Région, avec le dépôt d’une demande d’aide à la production.
Cocoricauses. Pour finir de boucler le financement de son projet Auzat l’Auvergnat, Arnaud Fournier-Montgieux ( photo) a recours au financement participatif (crowdfunding). Il lui faut au minimum 7.500 € (au maximum 32.500). Qui veut lui donner un coup de pouce peut s’engager pour un don allant de 5 à 950 € (voire 1.000 à 2.200 € pour les entreprises) et donnant droit à un avantage variable en fonction de la valeur du don. Pour cette campagne de financement participatif, qui a débuté le 15 janvier et s’achève le 16 février, l’intéressé a choisi la plateforme Cocoricauses, spécifiquement dédiée aux projets ruraux, qu’ils soient d’ordre social, culturel, patrimonial, économique ou médical. La plateforme sera également mécène sur ce projet en versant un euro pour chaque euro récolté. Pour plus d’infos sur le projet ici. Ou directement sur le site cocoricauses.org.
Pierre Hébrard

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