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Une quinzaine de morsures signalées en trois jours à Antibes, Juan-les-Pins et Vallauris. Sans gravité. Mais surprenantes sur la Côte, comme dans le Var. Enquête dans le sillage du suspect…
Le poisson mordeur fait des vagues. Il n’est pas formellement identifié – du moins, pas dans les Alpes-Maritimes. Il a encore moins été pêché. Mais il a laissé des “victimes” dans son sillage, de La Seyne-sur-Mer à Monaco en passant par Saint-Raphaël et Antibes.
On est bien loin des Dents de la mer.Ou même de Piranhas. Reste qu’au cours des dernières semaines, un certain nombre de baigneurs ont été mordillés aux jambes par un poisson non identifié.
À la clé: un point rouge, quelques millimètres de peau en moins, quelques gouttes de sang parfois. Rien de grave. Rien d’insupportable. Pour autant, ce poisson (à supposer qu’une seule espèce soit coupable) intrigue nageurs et sauveteurs.
En juillet, c’est à Saint-Raphaël qu’un poisson mordeur a défrayé la chronique. Au moins cinq morsures recensées.
Un expert l’a identifié, sur la foi de photos: il s’agirait du baliste. Un poisson curieux, guère farouche, doté d’incisives puissantes, et d’humeur peu sociable lorsqu’il s’agit de défendre son territoire ou d’assurer la continuité de son espèce.
Quid des cas dans les Alpes-Maritimes? Le monde du silence préserve le mystère. Mais pas l’épiderme. Ces trois derniers jours, une quinzaine de morsures ont été signalées dans le secteur Antibes – Juan-les-Pins – Vallauris. Enquête en immersion avec les maillots jaunes du Sdis 06.
“Ici pont du Lys 2. Deux cas hier. Trois aujourd’hui.” La voix qui surgit du talkie-walkie confirme les soupçons. Une autre voix les renforce un peu plus. “Pont du Lys 3. Trois cas aujourd’hui.” Plus de doute possible: un mordeur en série sévit sur nos plages cet été.
Juan-les-Pins, plage publique du pont du Lys, ce dimanche à 14h30. Dans l’insouciance estivale, les nageurs-sauveteurs du Sdis 06 mènent l’enquête, slalomant entre les serviettes des aoûtiens étalées sur le sable.
Léo Dufour, le jeune chef de poste, retrace le scénario type des agressions. “Un poisson arrive, mord et repart direct. Ce sont généralement des gens statiques. Cela fait des sortes de petites plaies rouge sang, au niveau du mollet. Sur le coup, ils ont eu mal. Mais rien de très grave…”
Certains ont pu apporter une bribe de signalement. “Selon une personne, il faisait environ dix centimètres.” Pas exactement les mensurations d’un baliste, qui oscille entre 30 et 60 centimètres.
L’enquête n’en est qu’à ses débuts. Mais les baigneurs veulent savoir. “On n’a pas vu de plaie comme à Saint-Raphaël. Alors on n’affole pas les gens. On leur dit que c’est juste un petit poisson qui vient les embêter”, résume Léo. Avec ce conseil: “Le mieux, c’est de ne pas rester trop statique au bord.”
Au bout de la plage, trois jeunes femmes replient leur serviette. L’une d’elles, 22 ans, a été surprise par une petite morsure à la cheville. Rien de bien méchant, ni d’apparent. Mais elle a été surprise. Que l’on se rassure : si elle et ses amies ont décidé de lever l’ancre, ce n’est pas à cause du poisson mordeur. Plutôt pour se préserver des requins bipèdes.
Mais déjà, une autre alerte retentit. Cap sur Antibes. “On signale de nouveaux cas”, explique le lieutenant Dominique Delin, chef départemental du service nautique du Sdis 06. Retour à la Salis, côté handiplage. Précisément là où trois baigneurs se sont fait mordre la veille. Les nageurs-sauveteurs ont désinfecté leurs plaies.
Cette fois-ci, la victime se nomme Renaud Laget, 49 ans. “Un pauvre tétraplégique qui écume les handiplages de la Côte”, et qui ne manque pas d’autodérision.
Il est venu de Valence, “du nord du Sud”, comme chaque été. Il a croisé le poisson mordeur à Cannes, à Monaco et à l’instant, à Antibes, donc.
“Rien de bien grave. Ils mordillent. Bizarrement, quand il a mordillé, il mordille à nouveau au même endroit. Peut-être revient-il à partir du moment où il sent du sang?”, s’interroge Renaud.
En tout cas, “on sent qu’il a des dents en haut et des dents en bas. Mercredi, celui de Cannes m’a tenu la grappe quatre, cinq minutes. Je lui ai dit: “Oh, tu te calmes, tu vas voir ailleurs si j’y suis !””
L’une de ses accompagnatrices a vu un poisson “qui avait l’air d’être un long truc plat”. Pas franchement une gueule de baliste. D’ailleurs, Nadine n’y croit pas.
Cette Antiboise de 54 ans amène la Une de Nice-Matin aux pompiers. Elle désigne la photo du suspect n°1. “Ce n’est pas lui.” 
La preuve? Vendredi, Nadine a vu une baigneuse avec deux points rouges aux mollets. “On a vu quelque chose de très fin, gris, qui ressemblait plus à une sardine qu’à ça. C’est très rapide, ça passe très vite devant vous.”
Pour en avoir le cœur net, nous plongeons avec le lieutenant Delin, à la recherche du suspect. Parmi les posidonies, on croise girelles, sars, castagnoles. Mais nul baliste à l’horizon.
“On est toujours dans l’incertitude”, conclut Dominique Delin. Il conseille aux potentiels “mordus” de rester calmes, de venir se faire désinfecter au poste de secours, puis d’aller à la pharmacie et de vérifier leurs vaccins. Pour l’heure, l’enquête suit son cours. En attendant un possible coup de filet.
Après le Var, le poisson mordeur sévit dans les Alpes-Maritimes
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