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L’accès est barré, l’eau coupée, l’électricité débranchée… Et le propriétaire les traduit devant la justice. Des locataires s’estiment victimes de harcèlement pour libérer les lieux rapidement.
Tout a commencé dans le parfum des roses… et va se terminer dans une odeur de soufre. En évoquant leur installation dans cette maison, plantée au milieu des serres, Nadine et Bruno évoquent avec émotion le carnaval de pétales et le doux parfum des fleurs qui les a séduits.
C’était il y a 28 ans. Ils avaient trouvé par hasard cette adresse dans le champêtre quartier Saint-Augustin. “C’était magnifique, il n’y avait pas mieux “, soupire Nadine.
Entre le chemin Long et l’autoroute, un exploitant agricole y proposait un local. Original et idéal pour s’y mettre au vert après quelques années de commerce dans le centre-ville toulonnais.
Le couple pose ses valises et monte un petit atelier d’impression dans le hangar. Et maintenant, on n’a plus d’eau, plus d’électricité, on nous a installé une barrière pour nous empêcher de sortir en voiture et on est convoqués devant le tribunal “, rugit Bruno.
Les serres sont à l’abandon depuis des années et ils ont compris qu’ils encombrent.
À respectivement 72 et 70 ans, Nadine et Bruno savent depuis novembre 2020 que le nouveau propriétaire des lieux, le fils de celui avec qui ils avaient signé le bail initial, compte récupérer l’usage de son bien. Ils ont reçu le préavis en bonne et due forme et se sont fait une raison.
Selon eux, à la clé, il y a une jolie transaction qui se profile pour le terrain qui tutoie l’hectare. On se situe en effet dans un secteur que convoitent la clinique hyéroise Sainte-Marguerite et les hôpitaux toulonnais Saint-Jean et Saint-Roch. Ensemble, les établissements de santé comptent y faire pousser une superstructure de 560 lits et auraient entamé les acquisitions foncières parcelle après parcelle.
Longtemps secrète, l’ambition a été officialisée involontairement l’an dernier au détour de l’enquête publique sur l’aménagement de la gare de la Pauline toute proche (Var-matin du 14 septembre 2021).
En cours de préavis, le calendrier est cependant aménagé et voit la date limite glisser de juillet 2021 à décembre 2022.
Rien de scandaleux, bien sûr, dans les intentions du propriétaire et le couple, le cœur lourd, s’apprête à trouver une nouvelle adresse pour que les serres laissent la place aux blocs opératoires. Il dénonce en revanche les manœuvres et pression pour le faire accélérer dans la dernière ligne droite.
“Et on ne sait pas pourquoi, alors que l’on pensait déménager tranquillement, le propriétaire nous a d’abord barrés la route d’accès. Depuis le mois de juillet, on ne peut plus sortir la voiture par le chemin que l’on empruntait avant, s’agace Bruno en montrant la barrière et la bâche posée à la va-vite. J’ai fait venir la gendarmerie et la police municipale mais, comme ce n’est pas du pénal, ils disent ne rien pouvoir faire. Du côté de la mairie et du conciliateur, ça n’a rien donné non plus”.
Après ce premier coup de chaud estival, de nouvelles surprises ponctuent la rentrée. “Depuis fin septembre, il nous a coupé l’eau et l’électricité” (le logement serait en effet raccordé à la maison du propriétaire vivant de l’autre côté du terrain).
Jonglant avec un groupe électrogène et des bidons d’eau, le couple s’étrangle enfin en recevant une assignation, en date du 6 octobre, le convoquant devant le juge du contentieux et de la protection. On nous accuse de squatter alors que l’on paie un loyer depuis 28 ans et que tout peut-être vérifié sur les comptes en banque”, grince Nadine.
Interrogé sur les accusations formulées par le couple, le propriétaire dénonce une suite de mensonges éhontés” destinée à faire du mal à sa famille.
“Ce sont eux qui sont à l’origine de cette situation. C’est pour ça que j’ai porté plainte et que la justice me donnera raison”, assure-t-il, refusant d’en dire plus sur les reproches qu’il fait au couple.
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