Depuis une vingtaine d’années, l’Association de protection des ânes et des chevaux (Apac), située au Château-d‘Oléron, abrite une soixantaine d’ânes, de chevaux et de poneys. Au sein d’un refuge de 15 hectares, une équipe de cinq salariés et une dizaine de bénévoles soignent et offrent une seconde chance à des équidés qui ont été maltraités ou abandonnés dans le département et bien au-delà. Mais l’Apac n’échappe pas à l’inflation et aux changements climatiques qui traversent actuellement…
Depuis une vingtaine d’années, l’Association de protection des ânes et des chevaux (Apac), située au Château-d‘Oléron, abrite une soixantaine d’ânes, de chevaux et de poneys. Au sein d’un refuge de 15 hectares, une équipe de cinq salariés et une dizaine de bénévoles soignent et offrent une seconde chance à des équidés qui ont été maltraités ou abandonnés dans le département et bien au-delà. Mais l’Apac n’échappe pas à l’inflation et aux changements climatiques qui traversent actuellement la France à tel point que l’association craint de devoir fermer ses portes à la fin de l’année.
« Les crises les plus graves sont celles que nous vivons en ce moment », s’inquiète la présidente du refuge Katia Morgat. La succession des canicules de cet été a eu des effets. D’abord, les besoins en eau ont augmenté : « un cheval consommant déjà 60 litres d’eau par jour, l’équipe devait en plus arroser les chevaux tous les jours », explique Cécile Castelnau, chargée de communication.
Ensuite, les équidés recueillis – arrivant la plupart du temps dans un état de santé fragile – sont plus susceptibles d’être touchés par des maladies respiratoires telles que l’emphysème. « Un pensionnaire en est mort cet été », déplore Cécile Castelnau. La poussière apporte aussi des problèmes de vue, notamment des conjonctivites, entraînant une augmentation des frais de vétérinaire qui ont vu leur total doubler entre juillet 2021 et juillet 2022.
À cela se joint l’inflation : comme l’illustre Cécile Castelnau, « le prix d’un silo à granulés, nourrissant les équidés pour un mois, est passé de 1 450 euros en décembre 2021 à 1 850 euros en septembre 2022 ». Le prix du foin s’est lui aussi élevé. « La hausse des carburants a fait augmenter le prix de toutes les matières premières. Dans notre budget prévisionnel, nous n’avions pas pris ça en compte », explique Christian Bourgne, chargé de communication.
Aujourd’hui, l’équipe est contrainte de sélectionner ses interventions. En parallèle au nombre d’adoptions qui est insuffisant (entre 10 et 15 par an), celui des maltraitances et des abandons n’a pas diminué. De plus, le parrainage ou l’adoption n’est valable que sur le papier : les équidés restent la propriété de l’association qui s’autorise à rompre le contrat en cas de non-respect des clauses. Dans ce cas, l’association récupère les animaux, comme dernièrement avec deux juments et leurs poulains.
« Nous avons un rayonnement très large : les gens savent où nous trouver, souligne Christian Bourgne. La secrétaire reçoit tous les jours des signalements, même venant de Belgique et de La Réunion ! »
Par ailleurs, l’Apac réalise des saisies de plus en plus conséquentes. « On nous appelle pour recueillir des groupes de chevaux : 15, 20, 30, 100… Et là on commence à ‘‘buguer’‘. » En 2017, l’association a reçu un appel pour un groupe de 112 chevaux que le procureur de la République s’est chargé de répartir. « Nous devions en garder 10, mais puisqu’il en restait 30 qui allaient partir à l’abattoir, nous avons décidé de les récupérer. L’État fait régulièrement appel à nous, mais les interventions restent à nos frais ; le gros problème est là », relève Christian Bourgne. Ainsi, saisir un âne coûte au moins 1 000 euros.
Katia Morgat espère que la survie de l’association n’est pas remise en cause. « On se bat », assène Christian Bourgne. L’association peut compter sur le soutien et l’appui de la mairie, des bénévoles et des partenaires (Rotary Club, Crédit mutuel). Le 19 octobre dernier, une cagnotte a été ouverte sur HelloAsso sous le nom de « Besoin de foin et de granulés pour nos chevaux » jusqu’au 19 novembre prochain. Objectif : collecter 7 000 euros. Mais « seulement 750 euros ont été récoltés », soupire Cécile Castelnau.
Parallèlement, un projet peut être menacé : dans deux ou trois ans, la mairie souhaite racheter les locaux de l’association, et le Département compte faire de l’Apac un pôle nature : la Cité du Cheval, comme c’est déjà le cas avec le Marais aux Oiseaux. Ce projet prend plus de temps que prévu : « après la crise sanitaire et les élections des députés, nous avons dû réécrire et représenter le projet aux élus. Ce qui est difficile, c’est de travailler à la fois sur le court terme, avec la raréfaction des matières premières, et sur le long terme. »

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