« Une ZAD contestée à Irissarry », « La vente des terres occupées d’Arbonne est ‘‘cassée’‘ », « Hasparren : les riverains font plier Pichet », « Urcuray : le rejet du projet immobilier continue de mobiliser », « Ahetze : protestation contre un projet immobilier dans une ancienne ferme »… Chaque jour, les articles…
« Une ZAD contestée à Irissarry », « La vente des terres occupées d’Arbonne est ‘‘cassée’‘ », « Hasparren : les riverains font plier Pichet », « Urcuray : le rejet du projet immobilier continue de mobiliser », « Ahetze : protestation contre un projet immobilier dans une ancienne ferme »… Chaque jour, les articles se succèdent dans la presse. Dans les communes rurales du Pays basque, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, peu de programmes immobiliers échappent aujourd’hui à la grogne des habitants, à la colère d’associations locales ou à l’humeur changeante de certains élus soumis eux-mêmes à la pression de leurs administrés. Dans ce domaine, les promoteurs privés et les opérateurs sociaux sont logés à la même enseigne.
« Je n’ai jamais vécu autant de contentieux, s’étonne Lausséni Sangaré, directeur d’Habitat Sud Atlantic, l’Office public de l’habitat du Pays basque. La moitié de notre production de logements sociaux est attaquée ! En 2021, nous avons dû engager 100 000 € de frais pour faire face à des recours fondés sur des arguments fallacieux. Au moment où nous avons le plus besoin de logements, ça devient un véritable de problème. » Même son de cloche du côté de l’Office 64 de l’Habitat, premier bailleur social des Pyrénées-Atlantiques. L’un de ses programmes porté en commun avec Bouygues Immobilier sur un terrain pourtant constructible à Cambo-les-Bains suscite aujourd’hui de vives oppositions. « Les passions se déchaînent. Nous sommes pris en étau entre ceux qui s’opposent à l’artificialisation des sols et le besoin de logements. Comment gérer ce paradoxe ? », s’interroge son directeur, Thierry Montet. Le projet suspendu par un recours comprend pourtant 50 % de logements sociaux et 85 % des logements libres ont été vendus à 3 500 €/m² pour de la résidence principale. « C’est contradictoire. Vous avez d’un côté ceux qui veulent que les jeunes, les seniors et les familles puissent se loger et, de l’autre, des personnes qui sont contre toute urbanisation près de chez eux », regrette Arnaud Dunoyé, directeur de l’agence Bouygues Immobilier Côte basque.
Les alternatives à l’artificialisation des sols sont limitées. L’Office 64 a par exemple choisi de mettre l’accent sur la réhabilitation du bâti existant : un presbytère à Bussunarits pour créer des logements, un ancien hôtel d’Hélette transformé en résidence seniors… « Ces opérations coûtent très cher, explique cependant Thierry Montet. Pour équilibrer les surcoûts de 50 % liés aux travaux de réhabilitation, nous avons besoin de beaucoup plus de fonds propres et de subventions publiques. »
Même avec le fonds ‘‘Friches’‘ de l’État et le soutien de l’Agglomération Pays Basque, qui octroie une aide d’environ 30 000 € par logement réhabilité, l’équilibre financier reste souvent difficile à atteindre. « Aussi indispensables soient-elles, poursuit-il, les opérations de réhabilitation ne couvriront pas les besoins. Qu’on le veuille ou non, on ne peut pas se passer de construire de nouveaux logements. »