Dénicher une maison à moins de 300 000$ est plus difficile qu’on pourrait croire au Bas-Saint-Laurent. «Dans le prix fixé, on n’avait pas beaucoup de choix! Ça m’a un peu surprise de voir que j’étais limitée avec plus de 300 000$», s’exclame Danie Truchon, courtière immobilière pour Proprio Direct. 
Car avant la pandémie, les inventaires de propriétés étaient hauts, assure-t-elle. «Avec la COVID, les inventaires se sont tous écoulés, particulièrement avec les gens de la ville qui cherchaient des maisons proches du fleuve.» 

Si le marché connaît maintenant un ralentissement, celui-ci reste toutefois très bon. Ce sont surtout les propriétés ayant une vue sur le Saint-Laurent qui sont encore très recherchées, assure-t-elle. «Je n’ai pas de boule de cristal, mais j’ai l’impression que le marché va sûrement ralentir pour arriver à un marché plus facile pour les premiers acheteurs. Ce sont eux qui paient le prix de ce marché», estime Mme Truchon. 

Même si les deux dernières années ont bousculé le marché de Baie-Comeau, la guerre de la surenchère n’a pas fait exploser les prix des maisons. 
«Ici, ça n’a pas été un gros fardeau. Les gens proposaient entre 1000$ et 10 000$ de plus, c’était vraiment pas énorme», explique Karianne Lévesque, courtière immobilière chez Proprio Direct sur la Côte-Nord. 
Et comme le marché était très actif, l’inventaire de propriétés s’est rapidement vidé. 
«Pendant la pandémie, tout se vendait vraiment rapidement. En ce moment, quand les maisons n’ont pas besoin de rénovations majeures et sont bien entretenues, ça part vraiment vite», soutient Mme Lévesque. 

«À Baie-Comeau, lorsqu’on paie une maison 300 000$ ou plus, c’est parce qu’on a de l’argent, qu’on a des critères très particuliers, qu’on veut une rue particulière avec vue sur l’eau», affirme-t-elle. 
Ayant encore peu de maisons sur le marché, la courtière estime que les offres multiples et la petite surenchère devraient continuer quelques mois à Baie-Comeau. 
«Ça risque de plus se calmer à partir du mois février jusqu’en juin, car c’est à ce moment-là que l’on a le plus de maisons en vente», conclut-elle. 

La pandémie a joué les trouble-fêtes pour les premiers acheteurs en Gaspésie. 

 
«Ce qui a corrompu le marché ici, ce sont les nouveaux arrivants qui sont venus avec le télétravail, pour qui des maisons à 200 000$ – 250 000$, ce n’était pas cher, alors ils ont fait grimper le prix des maisons», explique Louise-Hélène Delorme, courtière immobilière chez RE/MAX AVANT TOUT Gaspé. 
Car en 2021, 80% des acheteurs provenaient de «la ville», ajoute Mme Delorme. 
Résultat: la situation devient extrêmement difficile pour les premiers acheteurs de la région, soutient-elle. «Le gros marché dans le grand Gaspé, ce sont des premiers acheteurs qui ont un budget d’environ 200 000$ pour deux, trois chambres», précise-t-elle. 
Mais avec le ralentissement du marché, la reprise du travail en présentiel et la fin des mesures sanitaires strictes, de moins en moins de métropolitains font le choix d’aller vivre en Gaspésie. «On sent que les acheteurs se basent encore sur les prix de 2021, mais sont finalement obligés de vendre à la baisse», souligne Mme Delorme. 
Selon elle, les prix devraient diminuer d’environ 10 % dans les prochains mois. 

 

«Quand la pandémie a éclaté, ça a vraiment été la folie furieuse. Le monde se garrochait pour s’acheter des maisons, certains achetaient des maisons sans même les visiter, à des prix complètement fous», relate Alexandra Desbiens, courtière immobilière chez Via Capitale Saguenay/Lac-St-Jean, équipe Everest. 
Depuis, même si la situation commence à ralentir, elle ne s’est pas totalement calmée, ajoute-t-elle. 
«On voit encore de la surenchère, même si moins qu’à Montréal. Mais ce phénomène s’est vraiment concentré sur les maisons pour les familles entre 200 000$ et 300 000$, ça part en offres multiples automatiquement», explique-t-elle. 

C’est notamment à cause du manque d’inventaire que la situation ne bouge pas, dit-elle. 
«Pour le moment, l’inventaire ne remonte pas du tout», affirme-t-elle. 
Pour Mme Desbiens, il est clair que le marché va évoluer et ralentir, même si les prochains mois risquent d’être encore intenses. 
«On voit que les acheteurs sont tannés de faire des offres multiples, ils sont découragés, ils sont déprimés. S’il y a moins de gens qui font des offres, le prix des maisons va baisser, encore plus avec la hausse des taux d’intérêt», estime-t-elle.

 
«C’est encore possible de trouver une maison clé en main avec trois chambres en dessous de 300 000$, on peut parfois même avoir quatre, ou même cinq chambres. Cependant, ce sont des maisons qui ont de l’âge, mais qui sont en bon état et rénovées», soutient Dex Savage, courtier immobilier chez Royal LePage Limoges, à Chibougamau. 

Loin des grands centres urbains québécois, le Nord-du-Québec a été beaucoup moins touché par la surchauffe immobilière de la pandémie. 
«Il y a très rarement eu de la surenchère ici, ça se vendait proche du prix affiché et c’était très rare qu’on le dépasse», explique-t-il. 
Pour les prochains mois et la prochaine année, le courtier de Chibougamau pense que le marché risque de stagner. 
«Tout va dépendre si les gens sont capables de passer à travers la hausse des taux d’intérêt ou si les banques vont reprendre les propriétés. C’est ça qui fera la plus grande différence dans la valeur du marché», estime-t-il. 

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