Les milliards d’euros débloqués par le gouvernement portent leurs fruits. Selon le point de conjoncture présenté ce mercredi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le pouvoir d’achat des Français résiste à l’envolée des prix, dans un contexte où la croissance devrait s’établir cette année à 2,6 %. Sur l’ensemble de l’année 2022, ce pouvoir d’achat baisserait de 0,5 % par rapport à 2021. Une diminution qui reste importante mais moindre que ce que la hausse des prix, notamment ceux de l’énergie, laissait augurer.
D’autant qu’en début d’année, il avait fortement baissé. Respectivement de 1,8 % au premier trimestre et de 1,2 % au second trimestre. Pour le dernier semestre, l’Insee envisage au contraire un important rebond. Un changement dû aux amortisseurs mis en place cet été par le gouvernement au travers de la loi pouvoir d’achat. Dans sa note, l’institut énumère, pêle-mêle, l’impact sur le « dynamisme des salaires » de la « revalorisation du Smic intervenue le 1er août, celle du point d’indice pour les agents de la fonction publique et la prime de partage de la valeur, qui succède à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat ».
À cela s’ajoute la revalorisation de 4 % au 1er juillet de nombreuses prestations sociales et la prime exceptionnelle de rentrée. Des coups de pouces qui boostent déjà le pouvoir d’achat des Français et qui devraient encore s’améliorer au quatrième trimestre, sous l’effet de la suppression de la contribution à l’audiovisuel public et la poursuite de la baisse de la taxe d’habitation pour les ménages concernés.
Mais attention à ne pas trop enjoliver la situation : « C’est une moyenne, tempère Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au cabinet de conseil BDO France. Entre deux ménages, il peut y avoir de gros écarts. Quand des produits de première nécessité, comme l’énergie et l’alimentation augmentent, l’impact est plus important pour les revenus modestes. »
D’autant que l’inflation reste élevée. Après un léger repli en août (5,8 % contre 6,1 % en juillet, à cause d’une baisse du baril de pétrole), elle devrait atteindre 6,5 % en décembre, entretenue par la hausse continue des prix de l’alimentation. L’Insee estime d’ailleurs que les biens alimentaires vont être le premier contributeur à l’inflation, devant l’énergie.
Une inflation qui reste malgré tout inférieure à nos voisins européens puisque sur un an l’inflation dans les 19 pays de la zone euro s’est établi au mois d’août à 9,1 %. La France a limité la casse grâce notamment au bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité et ceux du gaz mais aussi aux remises à la pompe. Toujours selon l’Insee, ces mesures ont contribué à atténuer l’inflation d’ensemble d’environ 2,5 points en septembre.
C’est peu dire que le contenu du nouveau bouclier énergétique pour 2023, qui doit être détaillé lors de la présentation du projet de loi de finances, est très attendu. Le gouvernement a déjà prévenu que, pour la majorité des Français, il ne couvrirait pas l’ensemble des hausses des prix de l’électricité et du gaz. Si les ménages les plus modestes seraient davantage protégés, pour les autres, la facture pourrait augmenter entre 10 % et 20 %.
Dans tous les cas, pour 2023, le pouvoir d’achat devrait malgré tout progresser. Le tout avec une croissance assez molle, évaluée à 1 % d’après l’économiste Anne-Sophie Alsif. Car c’est bien un ralentissement qui pointe à l’horizon, les chiffres de l’institut en attestent. Dans sa note de conjoncture, il relève une dégradation nette du climat économique, tablant sur une croissance de 0,2% au troisième trimestre 2022, puis de 0,0% pour les trois derniers mois de l’année, contre +0,3% prévu pour chaque période lors du point réalisé en juin.
Ce ralentissement commence à se faire sentir sur fond de crise énergétique et de pénuries. « Des entreprises commencent à avoir ponctuellement des problèmes de production », observe Julien Pouget, chef du département conjoncture de l’Insee. Certaines parmi les plus grosses consommatrices d’électricité ou de gaz ont annoncé placer leur personnel au chômage partiel, incapables de faire face au surcoût.
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