En marge de l’ouverture du sommet sur l’intelligence artificielle ce dimanche 9 février, un programme d’investissement de 20 milliards d’euros en France par Brookfield Asset management a été annoncé, visant à développer des data centers et les infrastructures nécessaires à leur fonctionnement. D’une capacité de 1 gigawatt, le premier sera construit à Cambrai, et dirigé par Data4.
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Le lieu de son implantation n’a pas encore été précisé, mais il devrait être bâti sur l’un des 35 sites « prêts à l’emploi » identifiés par l’État (dont huit dans les Hauts-de-France) et d’une superficie de 1 200 hectares. E-Valley, la plus grande base logistique d’Europe installée sur l’ancienne base aérienne 103 Cambrai-Epinoy, est fortement pressenti.
Le 5 décembre 2024, à l’occasion de l’inauguration de deux nouveaux bâtiments et de l’extension d’un troisième (celui occupé par La Redoute), David Taïeb, fondateur d’E-Valley, annonçait un nouveau projet, avant l’été, « sur plus de 400 000 m², innovant et déterminant pour la région, un exemple en France. »
Sollicité ce 9 février, Nicolas Siegler, président de la communauté d’agglomération de Cambrai, n’a pas souhaité confirmer ou infirmer l’implantation du data center sur ce site. La première adjointe de Cambrai Marie-Anne Delevallée n’en a pas dit davantage à nos confrères du Journal des entreprises, hormis la perspective de « beaucoup de travail pour préparer au mieux l’arrivée de cette entreprise et de ses salariés, en termes de formations proposées, de logements, de places dans les écoles, etc. »
Selon elle, « 1000 salariés » seraient attendus à terme sur ce site. Les travaux devraient débuter « en tout début d’année prochaine » et le site ouvrir en 2027-28, a indiqué Xavier Bertrand, ce mercredi 12 février. Il pourrait amener entre 300 à 700 créations d’emplois.
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Brookfield, c’est une société d’investissement canadienne avec « plus de 1 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion ». Ils investissent l’argent des institutions et particuliers dans le développement d’entreprises qu’ils détiennent pour le compte de leurs clients, via un réseau de plus de 2 400 professionnels et 240 000 employés, explique l’entreprise sur son site internet.
En avril 2023, Brookfield acquiert Data4 pour a priori 3,5 milliards d’euros. Cette société basée à Paris planche déjà sur plusieurs projets de data centers d’une capacité de 500 MW dans le pays. Créée par Colony Capital (devenu DigitalBridge) en 2006 et propriété d’Axa IM, Data4 exploitait en 2023 31 data centers dans cinq pays européens (la France, Italie, Espagne, Allemagne et le Luxembourg). « Une activité très capitalistique : il faut trouver les terrains, acheminer toutes les infrastructures, construire les bâtiments… , expliquait le président-directeur général Olivier Micheli aux Échos. On est à la convergence entre le numérique et l’immobilier ».
Data4 ambitionnait « d’être le plus acteur européen des data centers », d’où le « besoin d’investir plusieurs milliards d’euros » sur différents marchés. En 2023, déjà, il annonçait un plan d’investissement ambitieux de plus de 7 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie, précisait le quotidien d’information économique.
Quatre mois plus tard, en août 2023, Brookfield affichait son souhait de créer un data center d’une capacité d’un gigawatt dans les trois prochaines années.
Avec le nouvel investissement annoncé de Brookfield en ce début de février 2025, le PDG de Data4 va voir plus grand : « Grâce aux 15 milliards d’euros annoncés par le fonds d’investissement Brookfield, nous avons pour objectif de tripler la capacité de nos data centers en France d’ici 2030, faisant du pays le premier marché européen de Data4. Seule une coopération public-privé forte permettra de dynamiser l’innovation et de mobiliser les capitaux nécessaires pour faire de la France le leader européen de l’IA. »
Côté foncier, Brookfield dispose déjà d’un catalogue de sites grâce à une alliance nouée en octobre 2021. Cette année-là, BT-Immo group, l’un des leaders européens de l’immobilier logistique fondé et dirigé par David Taïeb, et Brookfield ont annoncé une joint-venture. Les deux entreprises se sont associées au sein de la nouvelle née Castignac pour mutualiser les coûts et les risques. Parmi leurs ambitions, développer « de grands hubs comme E-valley et demi-million de m² en intégrant des services mutualisés, les dernières innovations et technologies domotiques et robotiques, la modularité des espaces et la création d’emplois directs et indirects ».
Pour rappel, précédemment nommé Narval, le projet E-Valley, impulsé par David Taïeb est né à l’automne 2014, deux ans après la fermeture effective de la BA 103. La première pierre a été posée en novembre 2019, et le premier bâtiment livré en février 2021.
En juin 2022, Castignac annonce une réorganisation de sa structure autour de deux pôles : l’acquisition et la gestion d’actifs, ainsi que le développement et la construction. Le même mois, Castignac, Brookfield et Engie signent une convention de partenariat pour déployer « un ensemble de solutions de décarbonation sur le parc logistique d’e-Valley. »
Ils s’accordent sur « 20 MW de capacité de réseau de chaleur et de froid bas-carbone permettant de desservir l’ensemble des entrepôts du site, ainsi qu’une zone d’activité de structures de moyens généraux, 90 MWc d’énergie solaire […], 2 100 T/an de BioGNC, BioLNG, H², Biofioul fournis par une station multi-énergie […] permettant d’alimenter le flux de véhicules du parc logistique, 506 stations de recharge de véhicules électriques qui seront composées d’un mix de chargeurs lents et rapides [ainsi que] 2,15 Mm3/an de Biométhane produit par une usine de biogaz installée sur le site. »
Engie n’est pas novice puisqu’elle intervient sur 500 000 m² de data centers et salles de refroidissement, selon son site internet. Ce groupe énergétique français propose d’ailleurs leur « intégration territoriale » par « l’approvisionnement local en énergie ».
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