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Grenoble et son agglomération
sam. 31/12/2022
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Grenoble et son agglomération
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« La rumeur semble avoir une grande importance dans ce dossier », a souligné la présidente du tribunal correctionnel de Grenoble devant lequel trois hommes comparaissaient mercredi 4 mars pour répondre de violences avec arme et en réunion, en récidive pour deux d’entre eux. C’est prétendument parce que des bruits couraient dans le village de Pont-en-Royans « comme quoi des gens nous cherchaient avec des barres de fer » et « parce que j’avais aussi entendu dire qu’ils avaient agressé des personnes que j’aimais bien », selon l’un des prévenus, Laurent Faggion, que lui et trois de ses amis – Raphaël Quirici, Josias Maestre et un quatrième homme qui n’a jamais été identifié – auraient décidé, en ce 1er  juillet 2019, d’aller “tourner” dans la commune pour trouver les “gens” en question.
Avec, dans leur voiture, une barre de fer et des chaussettes au fond desquelles pesaient des boules de pétanque.
En arrivant devant un bar-restaurant de Pont-en-Royans, ils ont reconnu, sur la terrasse, un des garçons qu’ils recherchaient en compagnie d’un de ses amis. À leur vue, le garçon a réussi à se carapater, son ami n’en a pas eu le temps.
Les images vidéo de l’établissement, projetées à l’audience, montrent les quatre hommes fondre sur lui, le traîner au sol sur le parking et le frapper jusqu’à ce que le gérant du bar arrive en brandissant un balai pour les faire fuir, prenant lui aussi quelques coups au passage.
La scène a duré moins d’une minute. Le restaurateur a fait l’objet d’un jour d’ITT et le jeune homme, qui s’est constitué partie civile, s’en est sorti avec de multiples dermabrasions, une arcade sourcilière fendue et sept jours d’incapacité.
« J’étais avec la mauvaise personne au mauvais endroit », résume la victime
« Ce n’était même pas lui que vous cherchiez ? C’était son ami ? » demande la présidente. « Oui, lui, je ne le connaissais que de vue, je n’avais rien contre lui », reconnaît Josias Maestre, 26 ans et un casier judiciaire vierge, qui tente de minimiser sa participation aux faits et nie avoir tenu la barre de fer, là ou les deux autres admettent être arrivés avec chacun une chaussette lestée à la main.
« J’étais avec la mauvaise personne au mauvais endroit », résumera la victime qui précisera n’avoir jamais revu son ami qui semble s’être volatilisé.
« Donc, dans cette histoire, on ne sait pas vraiment pourquoi on tape, on ne connaît même pas ceux qu’on tape ! » s’étonne la présidente.
« C’est du grand n’importe quoi ! » lui répond, un peu plus tard, l’avocate de la partie civile, Me Cendrine Sandoli. « La vérité, c’est que M. Maestre avait lui-même fait l’objet de violences de la part d’un groupe de personnes, le 25 juin, et que cela faisait des jours que M. Faggion et ses acolytes faisaient le tour du village pour le venger. »
« Vous aviez été frappé mais vous n’avez pas déposé plainte ? » demande la présidente à Josias Maestre.
« Je ne voulais pas d’histoires », répond-il.
« Une expédition punitive primaire, sauvage et virulente »
« C’est une énorme bêtise collective », a résumé Me Julien Paris pour la défense de Josias Maestre, le seul à comparaître libre. « Mon client avait 24 ans au moment des faits. Il a toujours travaillé et il a quitté Pont-en-Royans depuis », a-t-il avancé en insistant sur son casier judiciaire vierge.
Raphaël Quirici, en revanche, a déjà 11 mentions au casier judiciaire du haut de ses 28 ans. Et il était en cavale au moment des faits après une condamnation à trois ans de prison prononcée le 4 juin 2019 par le tribunal correctionnel de Valence pour, notamment, des violences avec arme. « Vous étiez parti pendant le délibéré », précise la présidente. « Et vous vous étiez réfugié chez votre ami Faggion, c’est bien ça ? »
« Oui », confirme-t-il. « Le 1er juillet, je n’ai fait que les suivre, lui et Josias. C’était leurs histoires à eux, pas les miennes », affirme-t-il en reconnaissant toutefois avoir porté des coups à la victime.
Sa cavale s’est achevée un mois plus tard sur un mandat d’arrêt, le 6 août. C’est donc détenu qu’il comparaissait devant le tribunal correctionnel.
Comme Laurent Faggion, 42 ans, chez qui deux fusils, dont un à pompe, et de multiples munitions ont été retrouvés lors de la perquisition de son domicile, ce qui lui valait également d’être poursuivi pour détention non autorisée d’armes en récidive, « puisqu’outre deux mentions au casier vous aviez été condamné en 2009 à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Rhône pour tentative d’assassinat », a rappelé la présidente.
« Depuis, il a monté son autoentreprise et créé un garage associatif à Pont-en-Royans. Il a changé de vie », a plaidé son avocat, Me Pierre Donguy, qui défendait également Quirici et qui a qualifié les faits de « regrettables et pathétiques » tout en insistant sur le fait que la victime n’avait pas été frappée avec la barre de fer ni avec les chaussettes lestées.
Reste que pour la procureure de la République, ce qui s’est passé 1er juillet n’était rien d’autre qu’une « expédition punitive primaire, sauvage et virulente. Une action de représailles sur un litige antérieur dans laquelle chacun des trois prévenus a eu son rôle ».
Finalement, après en avoir délibéré, le tribunal est allé au-delà de ses réquisitions en condamnant Josias Maestre à 18 mois de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, exécutables sous bracelet électronique, Raphaël Quirici à deux ans de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, et Laurent Faggion à trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Ces deux derniers ont été maintenus en détention.
V.L.

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