Vue de Florence depuis le Campanile. Claudio Giovannini / Museo dell'Opera del Duomo
Des familles des victimes d’un tueur en série, connu comme “le monstre de Florence” après avoir terrorisé cette ville depuis la fin des années 1960 jusqu’aux années 1980, demandent une nouvelle enquête sur l’un des plus sombres mystères d’Italie, a déclaré un avocat vendredi. Les proches de trois victimes, dont deux de nationalité française, ont demandé aux procureurs de la ville toscane d’examiner à nouveau les pistes potentielles concernant le tueur soupçonné d’avoir assassiné 16 personnes.
“Nous sommes à la recherche de la vérité, avec une nouvelle enquête, et nous sommes convaincus qu’il y a des éléments dans les anciens dossiers qui ont été négligés à tort”, a déclaré à l’AFP l’avocat Valter Biscotti. Maître Biscotti représente Estelle Lanciotti, la fille aînée de la victime française Nadine Mauriot, abattue en 1985 avec Jean-Michel Kraveichvili lors d’un séjour en camping en Italie.
Les victimes étaient toutes des couples, tués avec le même pistolet Beretta. La plupart ont été attaquées en voiture, pendant ou juste après un rapport sexuel. Nadine Mauriot, assassinée dans sa tente, était l’une des quatre femmes dont les seins ou le pubis ont été mutilés. “Nous voulons un regard neuf sur une piste concernant un suspect nommé dans un ancien dossier de police qui n’a jamais été explorée correctement, ainsi que sur l’ADN trouvé sur des lettres anonymes”, a déclaré Maître Biscotti.
Des années d’enquête sur les meurtres, qui ont eu lieu dans la région de Florence entre 1968 et 1985, ont conduit la police à soupçonner un grand nombre de personnes, d’un fermier pauvre aux services secrets italiens en passant par un culte satanique. Cinq hommes ont été à un moment ou à un autre accusés des meurtres, mais dans chaque cas, alors qu’ils étaient en prison, un autre meurtre a eu lieu et ils ont été libérés même si l’un de ces hommes avait avoué.
Les avocats des proches de Nadine Mauriot, de Jean-Michel Kraveichvili et Carmela De Nuccio, tuée en 1981, ont demandé l’accès au dossier de l’ancien suspect Pietro Pacciani, un agriculteur. Ce dernier, déja condamné à 13 ans de réclusion pour un meurtre précédent et qui a également été reconnu coupable du viol de ses deux filles, a été condamné à perpétuité en 1994 pour le meurtre de six des huit couples, mais a été blanchi par une cour d’appel deux ans plus tard.
Cette décision a ensuite été annulée par une autre instance judiciaire, mais Pacciani est décédé en 1998 d’une crise cardiaque à l’âge de 73 ans avant d’avoir pu être rejugé. Les procureurs l’avaient dépeint comme un homme violent et obsédé par le sexe qui avait commis les meurtres avec plusieurs amis avec lesquels il avait l’habitude de fréquenter les maisons closes.
Deux de ces amis, Mario Vanni et Giancarlo Lotti, ont été reconnus coupables de quatre des huit doubles meurtres après les aveux de Lotti. Tous deux ont été emprisonnés et sont morts depuis. Toutefois, les aveux de Giancarlo Lotti comportaient des “incohérences” et certains des meurtres n’ont toujours pas été revendiqués, ce qui laisse penser qu'”aucun des procès menés jusqu’à présent n’a permis de connaître toute la vérité”, a déclaré maître Biscotti.
Parmi les autres suspects figure un autre ami de Pacciani, Giampiero Vigilanti. Lors d’une perquisition chez lui dans les années 1980, la police a trouvé des coupures de journaux sur les meurtres et des balles de la même marque que celles utilisées pour les meurtres. Maître Biscotti et les autres avocats souhaitent que l’enquête sur Giampiero Vigilanti, aujourd’hui âgé de 90 ans, soit rouverte.
Ils souhaitent également que l’ADN masculin trouvé sur des lettres anonymes envoyées aux procureurs en 1985 – qui ne correspondait pas à celui de Pacciani – soit comparé à celui du suspect que la police a, selon eux, trop vite négligé.
Nouvel An 2023: les images du feu d’artifice des Champs-Élysées

© Copyright 2006-2021 BFMTV.com. Tous droits réservés. Site édité par NextInteractive

source

Catégorisé: