Arnaud Montebourg, co-fondateur de la Compagnie des Amandes, vient de signer le contrat de construction d’une usine ouverte à « l’ensemble de la filière française d’amandes », annonce l’entreprise. La casserie doit voir le jour à Signes, dans le Var, sur un terrain vendu par la Chambre de commerce et d’industrie varoise. La Compagnie des Amandes va investir 12 millions d’euros pour créer cet outil, dont la construction a été confiée au groupe immobilier Salini.
Le site disposera de la certification Breeam, méthode d’évaluation de l’impact environnemental d’un bâtiment. La Région Sud a apporté une aide financière à hauteur de 10 %. « Elle assurera le respect de normes industrielles internationales, une traçabilité totale du verger au sachet, tout en produisant une quantité suffisante d’amandes pour satisfaire les futurs clients », annonce l’entreprise.
De la replantation à la transformation, ce projet entre dans le cadre de la relocalisation de la filière le long de l’arc méditerranéen. Un processus engagé depuis 2018, date de la création de l’entreprise aixoise par Arnaud Montebourg et son associé François Moulias. La Compagnie des Amandes a imaginé un « nouveau modèle pour réinventer l’agriculture », nous livrait, il y a quelques mois l’ancien ministre du Redressement productif. Une forme d’association avec les agriculteurs qui ont le désir de diversifier leur activité.
En quatre ans, l’entreprise est devenue le premier verger d’amandes français avec plus de 200 hectares et ambitionne d’atteindre les 500 hectares d’ici la fin d’année 2022. En partenariat avec l’INRAE, le groupe DACO France et des investisseurs privés, la Compagnie a l’ambition de co-développer 2000 ha de vergers d’amandiers sur le pourtour Méditerranéen avec des arboriculteurs locaux, plantés d’ici à fin 2024 avec une exploitation d’au moins 20 ans. « Avec un rendement optimal prévisionnel de 2500 tonnes d’amandons par an (amandes sans coque), le volume produit permettra à la CDA et ses agriculteurs de s’imposer comme les acteurs privilégiés des clients à la recherche du local et de la qualité ».
Seule casserie de l’entreprise, elle sera un outil de transformation compétitif pour peser face aux grossistes. « Aujourd’hui, la majorité des producteurs français se tourne vers les casseries espagnoles (environ 60 casseries) qui ont un prix de revient autour de 1€/kg d’amandons », avance la Compagnie des Amandes.
Face aux grandes usines espagnoles, et grâce à sa forte capacité de traitement et de stockage (3000 tonnes d’amandons), l’entreprise entend se positionner sur une offre de casse à forte valeur ajoutée pour un prix de revient compétitif « et un accès au marché des grands acheteurs nationaux cherchant à acheter des volumes importants à qualité constante ».
La casserie permettra ainsi à un acheteur de trouver des amandes françaises, dans des circuits de grande distribution ou de distribution bio aux meilleurs standards de traçabilité et de certification. « Le consommateur pourra les acheter à juste coût, avec une garantie de rémunération correcte du producteur et en ayant la certitude qu’une attention particulière a été portée sur l’écoresponsabilité de la production et de la transformation du produit ».
La casserie qui doit être opérationnelle pour la récolte 2023 marquera également les premières rentrées d’argent de la Compagnie des Amandes qui fonctionne jusqu’à présent grâce à des levées de fonds (7,7 millions d’euros en cumulés).
Afin de mener un plan de financement à la hauteur des enjeux de cette filière agricole en devenir, début juillet, l’entreprise via Lita.co a levé 1 million d’euros, permettant à chaque citoyen de participer à ce projet de renaissance et de souveraineté agricole ainsi qu’au développement des cultures existantes et à venir.
Cette levée de fonds est liée aux besoins continus de financement des vergers déjà plantés et des nouveaux vergers et viendra donc financer, avant la maturité prévue en 6e année, la plantation, les systèmes d’irrigation, les loyers, des coûts d’exploitation et la rémunération du travail des exploitants. Autant de charges imputées normalement à ces derniers, qui rendaient inimaginable jusqu’alors une structuration conséquente de cette nouvelle filière sans l’appui d’un intermédiaire engagé.
Pour rappel, la France est l’un des principaux pays consommateurs d’amandes avec 42 000 tonnes à l’année, pour seulement 1000 tonnes produites sur le territoire national.
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