Le groupe nantais a levé 30 millions d'euros auprès du holding familial de l'industriel français Jean-Michel Soufflet. Le promoteur, dont l'un des projets phare est la réfection du stade du Red Star et ses alentours, près de Paris, prévoit un quasi-triplement de son activité d'ici à 2025.
Par Emmanuel Guimard
La rénovation du stade du Red Star à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et le programme immobilier qui l'accompagne sont l'un des projets phare du promoteur Réalités. Mais ce groupe nantais fondé en 2003 avance sur bien d'autres programmes justifiant l'augmentation de capital de 35 millions d'euros bouclée jeudi dernier.
Cette levée de fonds, au prix unitaire de 45 euros par action, est souscrite à hauteur de 5 millions d'euros par les fondateurs et dirigeants, dont le PDG Yoann Choin-Joubert, et à hauteur de 30 millions d'euros par le holding familial Financière du Nogentais (FDNGT), détenu par l'industriel français Jean-Michel Soufflet. L'ex-président du directoire du groupe agroalimentaire Soufflet entre au capital à hauteur de 15,3 % du capital, les fondateurs se situant désormais à 57,3 %.
L'opération, qui solidifie les actifs et la trésorerie disponible du groupe, permettra de soutenir un plan de marche visant les 800 millions de chiffre d'affaires en 2025 avec un taux de résultat opérationnel de 8 %. L'an dernier, Réalités affichait un chiffre d'affaires de 286 millions d'euros, déjà en progression de 40 %, l'Ebit (résultat d'exploitation) ressortant à 20,7 millions d'euros.
Yoann Choin-Joubert décrit une stratégie de « développement territorial », avec des projets cherchant à agglomérer des équipements de loisirs, dont des stades, des résidences seniors ou étudiantes et des centres de formation.
Football : le futur stade de Brest va mobiliser 85 millions d'euros
Le projet Bauer, à Saint-Ouen, symbolise cette stratégie. Réalités, qui a un temps détenu 17 % du Red Star, avant la reprise du club par le fonds américain 777 Partners en mai dernier, a obtenu la maîtrise d'ouvrage de ce projet immobilier qui représente au total un investissement de 275 millions d'euros, dont 45 millions pour le stade. Près de 30.000 m2 d'actifs commerciaux seront réalisés d'ici la fin 2025. Le site proposera, entre autres des surfaces de coliving, coworking, des bureaux ou un pôle santé.
Protéiforme, le groupe Réalités est actionnaire depuis 2021 de Vista, une enseigne proposant l'accompagnement des sportifs de haut niveau. Il est aussi présent dans les résidences séniors via sa filiale Heurus, visant 40 établissements en 2030, contre une demi-douzaine aujourd'hui. Réalités a aussi acquis l'an dernier le réseau de restaurants d'entreprises Midi & Demi qu'il entend faire prospérer dans le cadre de ses projets immobiliers.
C'est aussi dans cet esprit que Réalités travaille sur un « démonstrateur » de ses savoir-faire à Nantes autour du futur stade des Neptunes, autre filiale du groupe dans le handball et le volley, avec une offre comparable à celle qui sera développée à Bauer. « C'est le seul club féminin multisport professionnel », soutient Yoann Choin-Joubert. C'est aussi là que doit s'installer d'ici quatre ans le futur siège social du groupe, qui est passé de 500 à 1.000 salariés au cours des dix-huit derniers mois et qui se projette à 3.000 salariés en 2025.
Pour mémoire, le groupe Réalités fut, en 2017, associé au projet « Yellopark » de reconstruction du stade de La Beaujoire et du programme immobilier connexe, en lien avec le Football Club de Nantes (FCN), avant que la métropole ne se retire du projet en 2019.
La levée de fonds doit aussi accompagner la montée en puissance de BuildTech, pôle d'ingénierie, de construction et d'innovation du groupe. Cette filiale, partie l'an dernier d'une acquisition, dispose à Rennes d'un outil industriel de production de bâtiments en ossatures bois. La première réalisation d'envergure sera un ensemble de 481 modules bois de chambres étudiantes pour l'exploitant Cap Etudes, une autre filiale de Réalités.
Emmanuel Guimard (Correspondant à Nantes)
Tous droits réservés – Les Echos 2022

source

Catégorisé: