Le pacte de transition de la centrale de Gardanne liste les projets pour compenser l’arrêt du charbon (Crédit DR)
La centrale à charbon de Gardanne doit cesser son activité en 2022. Le fait est désormais acté par l’Etat, les élus locaux et les salariés. Depuis plus d’un an, les acteurs travaillent sur un projet de transformation du site afin de préserver l’emploi et préparer l’avenir. Ce travail aboutit aujourd’hui à la rédaction d’un document de 20 pages listant les projets les plus prometteurs pour pérenniser l’activité industrielle sur le site. Il a été officiellement signé par les représentants de l’Etat et les partenaires locaux le 22 décembre prochain et les conseillers métropolitains l’ont finalement adopté jeudi 17 décembre.
« Le pacte va vraiment dans le sens du maintien de l’industrie et des emplois », se félicite Jean-Pascal Gournes, maire de Meyreuil et rapporteur du dossier à la Métropole. Sur les 162 salariés de la centrale, une centaine d’emplois est menacée par l’arrêt du charbon. Le pacte de transition table lui sur la création de 223 postes à terme. Pour y parvenir, il mise sur quatre domaines : la transition énergétique, une filière bois, l’économie circulaire et l’activité portuaire.
Le pacte évoque notamment le projet Hybiol, une unité de production de méthanol et d’hydrogène à partir du CO2 et de la gazéification du bois de la centrale biomasse. Son coût est évalué à 400 millions d’euros pour la création d’une trentaine d’emplois directs. Ensuite, EDF et la Semag travaille sur le projet H2 Gardanne, une station d’avitaillement d’hydrogène en entrée du site de Malespine pour les camions. Il nécessite environ 8 millions d’euros d’investissement pour la production et de plusieurs millions d’euros pour l’achat de véhicules lourds utilisant l’hydrogène. Enfin, Gazel Energie travaille avec Engie sur la création d’un réseau de chaleur issue des fumées de la centrale biomasse pour alimenter le pays d’Aix. Ce projet d’un montant estimé à 45 millions d’euros, devrait créer 4 à 5 nouveaux emplois.
Le pacte souhaite ensuite développer une nouvelle filière bois avec notamment la création d’une scierie portée par la Société Forestière Énergie Bois (SOFEB). Pour un investissement estimé à 8 millions d’euros, cette installation implantée en partie sur le site de la centrale pourrait générer la création de 18 emplois à horizon d’environ trois ans. L’économie circulaire est également à l’honneur avec le projet Carbon Blue, un site d’accueil et de développement pour les porteurs de projets sur le recyclage plastique. Il regroupe notamment l’entreprise MP Industrie, l’Esdac et EA Entreprises. Le coût total du projet sur la période 2020-2024 est aujourd’hui estimé à environ 9 millions d’euros avec une création d’emplois évaluée à 18 postes directs.
Enfin, le pacte se penche également sur de nouveaux débouchés pour le port de Marseille dont les trafics vrac seront significativement affectés par l’arrêt de l’importation de charbon. Le principal projet identifié à ce stade est le développement d’une filière de transports et de logistique de véhicules neufs. L’objectif est de capter les flux de véhicules neufs qui vont se développer à l’import et à l’export sur les modèles électriques, gaz et hybrides avec l’ambition d’atteindre 300 000 véhicules par an d’ici 2025 puis plus d’un demi-million de véhicules à l’horizon 2030.
« Nous sommes terriblement en retard par rapport aux trois autres territoires concernés par l’arrêt du charbon, prévient Jean-Pascal Gournes, maire de Meyreuil et rapporteur du dossier à la Métropole. Il est urgent de signer ce pacte. Il ne faudrait pas arriver après la bataille quand les caisses seront vides », insiste-t-il. L’Etat a promis une enveloppe de 40 millions d’euros pour aider les quatre centrales à charbon du pays qui doivent fermer. Mais il conditionne cette aide à un consensus entre les élus locaux, le propriétaire de la centrale Gazel Energie, et les salariés. Cet accord doit se traduire par la signature du pacte qui permettra ainsi de débloquer les fonds, soit 10 millions pour Gardanne. « Il ne s’agira que d’une amorce pour financer les études », précise le maire de Meyreuil. La suite du projet devra trouver des fonds privés et publics supplémentaires pour se concrétiser. Le maire PCF de Septemes-les-Vallons, André Molino, reste sceptique sur ce pacte : « Je doute de la sincérité de l’Etat qui multiplie les promesses mais ne tient généralement pas ses engagements. De plus, je constate que le projet mentionne la valorisation de la bauxaline d’Alteo alors que l’on sait désormais que le seul repreneur encore en course, à savoir UMS, ne conserve pas le procédé Bayer écartant toute action en ce sens. C’est totalement décalé », dénonce-t-il. Les avenirs d’Alteo et de la centrale électrique de Gardanne sont intimement liés et de nombreuses questions restent à régler pour maintenir l’activité industrielle du territoire.
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