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Ira? Ira pas? L’enfant du pays ancien officier de Marine lève un coin du voile aujourd’hui. Il sera candidat "à condition" de boucler sa liste pour laquelle il a placé très haut le curseur
Depuis son retour au village après une carrière dans la Marine, Frédéric Blua, sollicité par beaucoup, a passé du temps à cogiter.
A s’interroger sur l’engagement en politique et sur la bonne méthode pour constituer une équipe apte à gouverner.
Sa première interview, donnée à Var-matin, a des élans de discours fondateur d’une nouvelle ambition pour la ville.
On parle beaucoup de vous en ville comme futur peut-être candidat. Où en êtes-vous?
J’en suis… à Saint-Tropez! Je suis revenu y vivre il n’y a pas très longtemps mais je n’ai jamais vraiment quitté la ville puisque je suis d’ici. Mes enfants sont nés ici. Nous sommes revenus chaque fois que c’était possible et c’est tout naturellement que, ma carrière professionnelle derrière moi, je suis revenu m’installer là, chez moi. Depuis j’ai beaucoup réfléchi, on est beaucoup venu me parler et je me dis qu’il peut être intéressant de m’impliquer dans la vie publique, à Saint-Tropez.
Est-ce que ça va dépendre de qui sera candidat?
Non. Je ne suis pas intéressé par les querelles de personnes. Il faut sortir de cette situation où depuis une trentaine d’années l’idée à chaque fois est de battre le sortant. J’ai des amis dans toutes les listes qui se présentaient aux dernières élections. Donc si je devais me présenter, je me présenterai contre personne mais seulement pour défendre mes propres idées.
Peu importe pour vous de savoir si M. Tuvéri sera dans la campagne ou pas?
Absolument.
Vous dites que votre décision n’est pas prise. Qu’est-ce qui va faire pencher la balance?
J’ai eu la chance de beaucoup recevoir dans ma vie, de faire de bonnes études, de rencontrer des gens de bon niveau, d’occuper des fonctions de cadre dirigeant dans l’Administration, et à un moment donné il est bon, me semble-t-il, d’essayer de rendre ce que l’on a eu la chance de recevoir. Par ailleurs lorsque l’on habite quelque part, à Saint-Tropez comme ailleurs mais notamment à Saint-Tropez, c’est que l’on est attaché à l’endroit et que l’on s’y sent bien. Et si on y est attaché on veut que l’endroit reste plaisant. D’où l’intérêt d’apporter sa pierre à l’édifice. C’est vraiment ça qui guide mes réflexions: apporter quelque chose pour que cette ville continue à demeurer plaisante, faire en sorte que les atouts dont elle dispose et qui sont nombreux soient mis en valeur, parce qu’on est peut-être aussi à la croisée des chemins. Saint-Tropez, on le sait bien, bénéficie d’une notoriété internationale qui fait que les choses sont peut-être un peu plus faciles qu’ailleurs à certains égards, mais il y a des aspects plus compliqués aussi.
Que voulez-vous dire?
Il y a des évolutions qui sont préoccupantes, comme le volet démographique, comme la saisonnalité qui devient de plus en plus marquée, et comme aussi le peu d’activité qui demeure l’hiver. Ce sont des choses auxquelles il faut penser, et si on a capacité à peser sur les choix à faire c’est bien de le faire. Enfin je pense à m’engager aussi parce que je suis issu d’une école, Saint-Cyr, où le sens du service a été très profondément inculqué aux élèves.
Concrètement, qu’est ce qui va faire que vous disez bientôt j’y vais, ou j’y vais pas?
Ce sera le résultat de ma capacité à constituer une équipe. Je crois beaucoup à l’intelligence collective. La gestion d’une commune est rarement une aventure individuelle. C’est le fruit d’un travail d’équipe. Le maire est le chef d’orchestre et l’arbitre. Mais ce qui nourrit le projet et l’action publique c’est bien la réflexion de tout le monde et les compétences des uns et des autres. Par ailleurs, au-delà de la valeur individuelle et de la disponibilité des uns et des autres, l’important c’est aussi d’apporter un regard nouveau, avec des personnes nouvelles. L’idée de manœuvre, c’est de partir avec une liste très rajeunie, à base de personnes en activité, d’une manière ou d’une autre, c’est-à-dire professionnelle ou associative, et qui sont impliquées dans la vie locale sans avoir jusqu’à présent pris part à l’action municipale.
Si vous ne parvenez pas à constituer cette liste idéale vous renoncerez?
Oui. Et si au final je n’y vais pas, ce n’est pas grave, car je n’attends rien en retour d’un éventuel mandat à la mairie. J’ai déjà eu mon comptant d’honneur dans ma vie professionnelle. Je n’ai pas besoin d’être sur la photo. Et entre la gestion de mon exploitation viticole, les conseils que je peux donner en matière maritime aux uns et aux autres, eu égard à mon activité passée, et enfin ce que je fais à titre personnel, parce que ça me plait, dans le milieu associatif tropézien (NDLR : Rampeù, Société nautique, Troupelenco, Légion d’honneur,…), je ne m’ennuie vraiment pas!
C’est si difficile que cela de constituer une liste?
Une bonne liste c’est un travail. Cela étant, j’ai bon espoir quand même que les choses se fassent, et, sans trahir un secret, elles avancent bien comme il faut.
Comment vous présenter aux Tropéziens qui ne vous connaissent pas encore?
Je suis marié. J’ai quatre enfants. Une encore à la maison, les trois autres travaillent ou sont en études supérieures. Je suis un ancien officier de la Marine. J’étais administrateur des affaires maritimes. J’ai été directeur département ou régional, essentiellement en Méditerranée et Outre-Mer.
Vous habitez à St-Tropez?
Oui, toute l’année, près de la cave coopérative, l’ancienne.
Vous êtes-vous donné une date limite pour prendre votre décision?
Si je le fais à la fin du mois c’est bien. On ne s’est pas mis de pression.
Avez-vous déjà votre noyau dur et travaillez-vous sur un programme?
Oui et oui.
Quelles en sont les grandes lignes?
L’idée force c’est d’abord de ne pas perdre de vue que l’action publique doit être dirigée au seul profit du citoyen. Aujourd’hui qu’attend la population? Le Tropézien souhaite que l’on puisse toujours vivre à Saint-Tropez à l’année, dans de bonnes conditions, notamment ceux que l’on appelle les jeunes actifs, jeunes ou moins jeunes d’ailleurs, les familles avec charge de famille, et que Saint-Tropez ne soit pas seulement un décor où on allume la lumière à Pâques et où on éteint en laissant un concierge après la Toussaint. Non! On doit pouvoir vivre à Saint-Tropez toute l’année. L’hiver on doit y trouver l’ensemble de la gamme de biens et de services nécessaires pour une population résidente permanente.
Votre campagne s’orientera-t-elle aussi sur le bilan de votre prédécesseur?
Pas du tout. Je le dis clairement : l’idée de vouloir s’inscrire dans une logique d’opposition avec les sortants, y compris les prédécesseurs de Jean-Pierre Tuvéri, n’est pas la mienne. Je considère que tous ont apporté quelque chose lors de leur passage à la tête de la commune. Tous n’ont pas parfaitement réussi, mais qui peut dire qu’il réussit tout? Il y a sans doute un certain nombre de choses que je n’aurai pas faites comme ça mais c’est bien légitime finalement que chacun, lorsqu’il est aux affaires, détermine une stratégie et prenne des décisions.
La gestion future dépendra potentiellement des recours en justice qui sont toujours pendant et dont l’issue peut etre problématique pour la ville…
Il y a plusieurs choses, et d’abord le calendrier de la justice. Si l’on part du principe qu’on épuisera toutes les voies de recours on en a pour très longtemps. Ce qui veut dire qu’on ne peut pas hypothéquer toute prise de décisions par rapport à un jugement dont on ne sait pas quand il tombera. Si c’est jugé définitivement dans 6 ou 8 ans, on ne fait plus rien en attendant? Non, donc on ne peut pas être contraint par ça. Pour autant on ne peut pas non plus l’ignorer et faire comme si de rien n’était, parce que si d’aventure les décisions étaient au final défavorables à la commune, il faudra bien en assumer les conséquences. Tout cela milite pour une gestion prudentielle au sens bancaire du terme. Il faut d’ores et déjà faire attention à être en mesure de ne pas se trouver dans des difficultés excessives en cas de condamnation. D’autant plus que les montants annoncés sont considérables, même si l’on sait bien que l’on demande toujours 100 pour avoir 25 et si on a 10 c’est déjà bien. Mais bon, même si c’est 10 il faudra bien les sortir.
Votre père a été maire de 1973 à 1983. Y a-t-il une forme de continuité dans votre esprit?
Objectivement, pas vraiment. Néanmoins on est toujours le fils de son père et je sais que ce n’est pas uniquement sur ma bonne tête que l’on m’encourage autant en ville. ça vient aussi du nom que je porte. Et en l’occurence j’ai toute raison d’en être fier puisqu’il semblerait que mon père a laissé, plutôt, une image favorable dans l’esprit des Tropéziens. Après, dire que je vais m’inscrire dans la continuité de ce qu’il a fait je ne le sais pas. C’était il y a longtemps et j’étais petit. Mais en tout état de cause il y a deux domaines dans lesquels je n’hésiterai pas à marcher dans ses pas. Le premier c’est le souci de l’intérêt local: travailler pour les Tropéziens, au sens large, non seulement les Tropéziens que l’on appelle de souche, mais également l’ensemble des personnes qui sont tombées amoureuses de Saint-Tropez à tel point qu’elle s’y sont installées, à l’année. Le second point c’est une gestion rigoureuse qui était la sienne et qui sera la mienne aussi. On m’a formé, que ce soit à la maison ou dans l’administration, à une gestion stricte et rigoureuse. Ce sera clairement ma façon de faire.
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