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L’annonce de la dissolution par le président a suscité une certaine incertitude. Or le marché immobilier n’aime pas l’incertitude”, Hugues de Poulpiquet, fondateur de Fairway Luxury Real Estate
L’immobilier de prestige, souvent perçu comme un bastion de stabilité et de prestige, est-il sensible aux fluctuations politiques ? Dans notre émission Regards de Dirigeants, Hugues de Poulpiquet, fondateur de Fairway Luxury Real Estate, nous livre un aperçu de la dynamique du marché en période de turbulence politique. Avocat de formation, il offre à ses clients ce qu’il manque parfois au secteur, un accompagnement guidé par une maîtrise parfaite du droit immobilier, démystifiant les nombreuses légendes urbaines qui circulent dans le secteur.
Hugues de Poulpiquet : En effet, ma formation me confère une approche différente. Avec mes clients, il n’y a pas de complexe, nous interagissons d’égal à égal. Je pense de manière similaire à eux, avec quelques nuances. Je ne me considère pas vraiment comme un agent immobilier traditionnel, surtout à Paris, où ce métier peut souvent être conflictuel. Bien que le bras de fer vendeur/ acquéreur se soit récemment équilibré, auparavant il y avait beaucoup de tensions avec les vendeurs, les acheteurs et parfois même les autres agences, créant une atmosphère très tendue. Connaître le droit aide énormément à gérer ces situations et réduit les appréhensions. C’est très pratique, surtout dans les relations avec les clients et les notaires ou avec la copropriété, les syndics, les diagnostiqueurs etc. Bien que nous ne fournissions pas de conseils juridiques bien entendu, notre compréhension des possibilités et des limites légales nous permet de distinguer les faits des rumeurs. Il y a beaucoup de légendes urbaines sur le droit et l’immobilier. Figurez vous que la majorité des gens sont certains que les feux de cheminées sont interdits à Paris ! Avec un bagage juridique, on est censé être mieux informé. De plus, pour faire avancer certains dossiers, il est utile de parler le même langage que les notaires. Certaines situations peuvent être très compliquées, mais quand on sait exactement où appuyer, on peut faire avancer les choses plus efficacement.
Hugues de Poulpiquet: L’annonce de la dissolution par le président a suscité une certaine incertitude. Or le marché immobilier n’aime pas l’incertitude. Il y a eu quelques tensions, quelques interrogations de la part des clients. Toutefois, il n’y a pas eu de vague de rétractation. Certains profils, ayant les moyens d’envisager de quitter la France en cas de prise de pouvoir par un parti extrême, se posent la question de “que va-t-il se passer” et se mettent plutôt en retrait pour le moment. Mais cela reste anecdotique. Notre travail est d’apporter un peu de rationalité dans tout cela, de calmer le jeu. Cela reste un épisode assez éphémère. Les votes ne sont pas faits. On peut rester en attente, mais il ne faut pas paniquer.
Hugues de Poulpiquet : Le marché est impacté par la hausse des taux qui a été très nette et rapide depuis 2 ans. Pour la dissolution, quel que soit le gouvernement choisi par les Français, les mesures devront être votées. Nous verrons avec quelle facilité cela se fera, mais cela prendra tout de même un certain temps. On ne peut pas tout chambouler du jour au lendemain. Une fois les élections réalisées et les programmes “annoncés” cela devrait rassurer et apaiser le marché en effet.
Hugues de Poulpiquet : En effet, nous avons un partenariat et des échanges réguliers avec une agence à Lisbonne. Tous les appartements que nous proposons dans cette ville proviennent de cette agence, c’est un partenariat non exclusif avec Fairway Luxury Real Estate. Le marché à Lisbonne reste dynamique, et malgré la diminution des avantages fiscaux, cela reste une ville très attractive pour les Français, notamment les retraités. Les prix y sont plus abordables qu’à Paris, et la qualité de vie y est nettement supérieure. En fait, Lisbonne offre un peu les mêmes avantages que des villes comme Nice, mais à des coûts bien inférieurs, même s’il existe un marché haut de gamme au Portugal. D’ailleurs, s’agissant de la Riviera, il y a beaucoup de mouvements entre Paris et le Sud de la France. Les gens vont et viennent entre ces deux régions. Certains quittent Paris pour aller dans le Sud, et vice-versa. Il y a toutefois des différences entre ces marchés. Le Sud est très riche, non seulement financièrement, mais aussi en termes de qualité de vie et de beauté. Quant à Paris, le marché y est extrêmement réactif, résistant, et ce, malgré les crises économiques.
Hugues de Poulpiquet : Dans le segment du luxe dans le Sud, je dirais que 80% des projets sont destinés à une clientèle étrangère. À Paris, bien que cette clientèle existe également, elle n’est pas dominante. En tout cas, dans mon segment, qui couvre Breteuil et l’ouest parisien, comme les 17ème et 8ème arrondissements, ce sont surtout des expatriés ou des ‘repats’ – ces Français ayant fait fortune à l’étranger et revenant en France pour investir dans l’immobilier.
Hugues de Poulpiquet : Ce qui est intéressant à Paris, c’est que même en période de crise, les prix baissent au maximum de 10%. Le plus souvent, c’est même plus autour de 8 ou 9%. Ce n’est pas dramatique, cela montre que Paris est une valeur sûre. Il n’y a pas d’effondrement. Pendant la crise du COVID, les prix ne se sont pas effondrés, au contraire. Même lors de la crise de 2008, ils n’ont pas chuté au-delà de 10%. Le marché ralentit, baisse un peu, mais ne s’effondre jamais. Paris continue de faire rêver, notamment les étrangers. Paris est magique. De plus, c’est un marché de personnes aisées qui n’ont généralement pas besoin de vendre rapidement. C’est ce qui fait que, dans mon secteur, le marché tient bon. Par exemple, parmi les 14 ventes que nous venons de réaliser, 8 ou 9 ont été conclues sans conditions de crédit. Cela signifie soit un paiement comptant, soit des acheteurs sûrs à 100% d’obtenir leur prêt avant de se lancer. En fait, ce sont plutôt les banques qui préfèrent prêter à ces clients pour continuer à gagner de l’argent, plutôt que les vendeurs qui ont besoin de leurs fonds pour acheter. À part les cas de succession où les gens doivent vendre rapidement, la plupart des vendeurs ne sont pas pressés. Paris résiste parce que c’est un marché de capitaux solides.
Hugues de Poulpiquet : Sur mon marché, ce sont des transactions entre 1 et 4 millions pour les familles qui veulent trouver plus grand ou plus petit pour leur résidence principale. Ce sont des personnes qui sont rusées dans leur choix.
Hugues de Poulpiquet : Je trouve qu’ils ne prennent pas de décisions à la légère. Certes, il peut y avoir des moments où ils se laissent aller sur les prix, mais ces décisions sont toujours bien réfléchies. Il est rare de voir un vendeur perdre de l’argent lorsqu’il revend, donc même si cela peut sembler extravagant, c’est souvent un bon investissement. Il y a des gens capables de vivre à une adresse et un étage qui ne semblent pas exceptionnels, simplement parce qu’ils savent que c’est une valeur sûre. L’expérience montre souvent qu’ils ont raison. Par exemple, très récemment dans les Batignolles, en face de la mairie du 17ème, nous avons vendu un appartement au cinquième étage avec un large balcon de 19 mètres carrés, malgré des travaux à hauteur de 200%, a été vendu en 24 heures en février à 15 000 euros le mètre carré, avant travaux. Le vendeur était persuadé de la valeur de son bien et nous avons reçu plusieurs offres au prix en 48 heures, ce qu’on n’imaginait pas avant la mise en vente vu les conditions du marché, et il a été payé comptant. C’est ce qui rend l’immobilier si intéressant et parfois surprenant, où les fondamentaux comme l’étage élevé, la luminosité et la vue dégagée restent toujours pertinents.
Hugues de Poulpiquet : Le dernier étage est toujours privilégié, c’est le Graal. Bien qu’il ait légèrement perdu de son attrait à cause du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), étant donné que le dernier étage signifie souvent être sous les toits. Avant la COVID, les gens privilégiaient vraiment le dernier étage. Aujourd’hui, c’est intéressant, ils préfèrent avoir un balcon. Mais avant même le balcon, ils recherchent un local à vélo. À Paris, le local à vélo est quasiment devenu une priorité, presque plus que l’ascenseur ou une belle hauteur sous plafond !
Hugues de Poulpiquet : Absolument, notre objectif est d’ici à 10 ans d’être une agence immobilière spécialisée dans les biens de prestige, présente dans toutes les belles villes balnéaires de France, voire même les destinations phares en Europe. Ce serait magnifique. Personnellement, je suis attiré par les côtes, comme Biarritz. Il y a aussi Nice et toute la Côte d’Azur qui offrent des marchés de luxe intéressants. L’idée est de trouver des destinations qui captivent les gens et leur donnent envie d’investir.
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