Depuis onze ans, il passe ses journées aux feux rouges de la Route de Perpignan. Rencontre avec Gabriel Constantine, l'homme le plus clownesque de Narbonne. 
Il a un gros nez rouge et un air malicieux. Il s'appelle Gabriel Constantine. Son nom ne vous dit sûrement rien mais vous l'avez forcément déjà croisé sur son lieu de travail. Depuis onze ans, ce tchéco-russe d'origine a élu domicile à Narbonne. Et à fait de la Route de Perpignan, non loin des Grands Buffets, son bureau. Sept jours par semaine, déguisé en clown, il a pour mission de faire sourire les automobilistes contre une petite pièce. Et ce, en un temps record : 120 secondes. Le temps que les voitures passent à attendre que le feu passe au vert. Rencontre avec le clown de Narbonne, un homme singulier et joyeux malgré son parcours cabossé. 
"Bonjour M'sieurs-Dames, un p'tit quelque chose pour manger s'il vous plaît ?" Son français est brouillon, mais cette phrase, il la connaît par cœur. Tout simplement parce que faire la manche, c'est son quotidien. Pas assis à côté d'un distributeur automatique ou d'un bureau de tabac. Mais sur le bitume, habillé en clown, face au ballet des voitures qui vont et viennent. "Devant les magasins, les commerçants me demandaient de dégager", raconte-t-il entre deux fournées de voiture. Cette vie-là, il l'arpente depuis son départ de Russie, en 2008. Pourtant, tout semblait si bien parti.

Gabriel est arrivé à Narbonne il y a onze ans.
Gabriel est arrivé à Narbonne il y a onze ans. Driss Chaït – Driss Chaït

Caméraman à Saint-Pétersbourg, Gabriel mène une vie des plus classiques. Une vie douce où "tout allait bien" jusqu'au meurtre de ces deux parents. "Avec la mafia, j'avais beaucoup de problèmes. Je n'étais pas en sécurité, il fallait que je parte", motive-t-il. C'est ainsi qu'il atterrit à Paris, d'abord, où il passera quelques années de bohème. Puis à Lyon. Fatigué du "bordel" des grosses villes, il trouve à Narbonne une ambiance et un environnement qui lui plaisent. "Ici, c'est gentil pour moi. Les gens sont sympas, ils rigolent. Je suis content ici. Les parents me demandent des photos avec leurs enfants des fois."  
"On est un peu son annexe. Quand il a chaud, on lui donne des serviettes. On remplit d'eau la gamelle de son chien Beethoven. S'il a besoin d'aller aux toilettes, il vient nous voir… On lui rend service comme on peut. C'est quelqu'un de très agréable. Il a toujours été correct avec nous. S'ils étaient tous comme ça, ça serait super. Des fois même, il nous apporte des jetons pour laver la voiture que les automobilistes lui ont donnés ! Lui, n'en ferait rien", plaisante l'une des vendeuses de la boulangerie où Gabriel a ses habitudes. 

Gabriel et son fidèle compagnon, Beethoven.
Gabriel et son fidèle compagnon, Beethoven. Driss Chaït

Une question se pose. L'archétype du clown triste obligé de faire rire même quand son cœur est gros est-il vrai ? "Nooooon je suis heureux ici. J'aime bien ma vie", insiste l'homme de 48 ans qui se voit bien continuer à divertir les Narbonnais des feux rouges pendant "encore dix ans au moins". 
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vous appeler cela un travail ?
Certes ce n'est pas un "travail" mais au moins cet homme ne commet pas d'incivilités pour vivre et si ça peut égayer quelques enfants et pourquoi pas quelques adultes ,je ne vois aucune raison de le critiquer .
exactement, il lui faut du courage, de la patience, il ne fait de mal à personne

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