Presque toutes les paillotes ont trouvé leurs effectifs pour la saison, non sans difficultés. Devant la réticence des travailleurs certains innovent pour faire face à l’afflux de touristes.
La crise des embauches fait rage. Du moins supposément. Certains restaurateurs sont formels : "de toute façon, les jeunes ne veulent plus travailler". Pourtant pour six paillotes de bord de mer au Grau-du-Roi interrogées, le mois de juillet a commencé par des effectifs complets.
À l’exception notable du Bamboo Beach, dernière paillote au nord, sur la plage du Boucanet, qui dispose de la plus large équipe avec une trentaine de salariés tous postes confondus. "Il nous manquerait entre 6 et 10 personnes pour la très haute saison", déplore Laetitia Dervaux, cogérante de l’établissement. Le restaurant n’a pas modifié ses conditions d’embauche mais figurait déjà parmi les établissements les plus flexibles depuis plusieurs années : services continus (qu’on appelle des longues dans le jargon de la restauration), salaires plus élevés selon expérience allant de 2 000 à 2 500 € nets hors primes.
Mais en juillet et août, c’est surtout d’étudiants qu’il y a besoin, et c’est là que le bat blesse. Car ces jeunes, peu fortunés, doivent pouvoir se loger sur place. Ou à défaut, se déplacer chaque jour, par exemple depuis Nîmes, avec un prix de l’essence qui dépasse désormais les 2 € du litre à la pompe malgré la subvention de l’État.
Quant aux hébergements sur le Grau-du-Roi, "vous ne trouvez rien en dessous de 600 € par mois, explique Alain Marotte, directeur de la Baie du Roi où les salaires débutent à 1 600 € nets, et encore, c’est quand vous trouvez des loueurs qui acceptent de ne pas facturer à la semaine". La plupart des restaurateurs sous-louent donc quelques studios à leurs salariés en agissant ainsi comme des intermédiaires rassurants. Un dispositif entre logeurs, pouvoirs publics et commerçants "serait un vrai plus", rajoute Lætitia, secondée par Pauline de la Réserve. "Il pourrait y avoir un immeuble des saisonniers où on réserverait un, ou deux logements, par exemple", appelle-t-elle de ses vœux.
Si en revanche tous les autres restaurateurs ont leurs équipes complètes ou quasiment, cela ne s’est pas fait sans difficultés. Tous ne passent pas par les mêmes réseaux (sociaux) : certains ne fonctionnent qu’au bouche-à-oreille et font état de moins de difficultés. D’autres passent par annonce, par des salons de l’emploi, ou embauchent à l’étranger. D’autres encore, comme La Plage des Artistes proposent eux aussi des longues, et, originalité, "tout le monde au même salaire, chefs de rangs ou plagistes", mais ne souhaite pas en préciser le montant.
In fine, ce n’est pas un problème d’afflux de touristes mais bien de personnels pour les recevoir, qui inquiètent les responsables d’établissements. Car les réservations de transats sont au complet, et les touristes Français, qui ont cette année encore prévu de partir plus près de chez eux (d’après un sondage Ipsos du 14 juin), sont au rendez-vous. C’est d’ailleurs une clientèle en partie nouvelle qu’observe Alain, pour qui il était rare avant la pandémie de voir des familles réserver leurs places pour la semaine complète, chose désormais fréquente.
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Le Glaude du Boucanet et sa mémère assurent un service de soupe à la grimace à toute heure
On aimerait que l'on nous fasse voir les bulletins de salaire,en fin de saison.

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